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Actualités - CHRONOLOGIE

CORRESPONDANCE Les poupées « Little Souls » « made » par deux grandes âmes

 WASHINGTON-Irène MOSALLI Il est comme on le sait des fabriques faisant travailler sans scrupule aucun des mineurs et d’autres, nombreuses, qui exploitent grands et petits. Il en est une dont les patrons sont de grandes âmes et qui produit les célèbres poupées «Little Souls» (petites âmes). Il faut d’abord préciser qu’ici les patrons sont des patronnes, nommées Gretchen Wilson et Colleen Charleston. Autres faits marquants, ces industrielles emploient des personnes en situation difficile : notamment des immigrants cambodgiens, des chômeurs et des SDF (sans domicile fixe). Ces deux femmes ont monté une affaire doublée d’une mission-secours dans les quartiers défavorisés des villes américaines et les bidonvilles du Brésil. De plus, elles acquièrent beaucoup d’accessoires (entre autres les sweaters en tricot des poupées) auprès de collectivités féminines d’une dizaine de pays. Tout a commencé par un hobby (répondant aussi à une nécessité), cultivé par Gretchen Wilson, mère célibataire qui vivant sur un petit budget, confectionnait elle-même des poupées en tissu pour ses trois enfants. Elle avait donné un caractère particulier à ses personnages : pieds potelés, abondante chevelure frisée et vêtements de couleurs et de textures audacieuses. Ses créations ont rapidement attiré l’attention de ses proches et des clientes du magasin d’ameublement où elle travaillait. À leur tour, plusieurs magasins lui ont passé des commandes. Le travailleur aussi roi que le client Débordée, elle décide de monter une véritable affaire en association avec une amie, Colleen Charleston. Elles fondent une compagnie sur des bases que d’aucuns jugent utopiques. Elle implique une main-d’œuvre diversifiée, un environnement qui valorise la contribution des femmes et une infrastructure non hiérarchique, permettant aux parents-ouvriers de rester chez eux pour soigner un enfant malade ou, au besoin, d’amener les enfants avec eux au travail. Les deux femmes ont même étendu leur concept à l’étranger. Elles font appel à des collectifs de femmes en Roumanie et en Arménie pour les tenues des poupées riches en broderies. À l’instar de tout commerce, elles ont connu en 1993 leur traversée du désert, due à une grosse commande annulée et ont ainsi vu leur rentabilité diminuée. Sans pour autant modifier d’un iota les clauses qu’elles avaient établies. Ce qui a attiré l’attention d’investisseurs désireux, certes, de réaliser des gains mais aussi intéressés d’explorer ce filon inhabituel où le travailleur est aussi roi que le client. Trois ans plus tard, l’affaire redémarre en force, avec en prime une équipe de marketing et une vente sur catalogue. En cette saison des fêtes, les «Little Souls» parées de magnifiques atours trônent dans les magasins américains haut de gamme et le prix de certaines poupées atteint 600 dollars. On comprend qu’elles soient devenues des objets de collection. Quant à ceux qui les façonnent, ils bénéficient d’un mode des rémunérations peu courant : début à 8 dollars l’heure et couverture à 80 % de leur assurance-maladie. La première année, les salariés touchent 10 dollars par jour quand ils ont des enfants de moins de cinq ans. Une somme qui peut atteindre 25 dollars par jour. Les horaires sont flexibles et sont adaptés à chaque cas. La compagnie a son quartier général à Philadelphie, dans une ancienne usine de tissage qui a été réaménagée. Le défi de la compagnie : ne pas déroger à ses principes de base. Par ailleurs, elle s’apprête à lancer sur le marché des «Little Souls» à prix très modérés, 20 dollars la pièce.
 WASHINGTON-Irène MOSALLI Il est comme on le sait des fabriques faisant travailler sans scrupule aucun des mineurs et d’autres, nombreuses, qui exploitent grands et petits. Il en est une dont les patrons sont de grandes âmes et qui produit les célèbres poupées «Little Souls» (petites âmes). Il faut d’abord préciser qu’ici les patrons sont des patronnes, nommées...