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Actualités - ANALYSE

Vie politique - Loi électorale équitable, extension de la souveraineté, amnistie Les critères de l’entente nationale, selon une source officielle

D’aucuns estiment que la réalisation de l’entente nationale permettra de tourner définitivement la page de la guerre. La question est de savoir quels sont les critères d’une telle entente. C’est ce qu’une source officielle se propose de définir : – Une loi électorale équitable ? Elle devrait garantir une représentation fidèle des différentes catégories et générations de la population. Le gouvernement qui en découlerait tiendrait compte également de la diversité du paysage et des courants politiques et constituerait de ce fait un véritable cabinet d’entente. Mais dans ce cas, relève la même source, autant faire abstraction du régime parlementaire démocratique, du moment qu’il n’y aurait plus d’opposition ; sans compter que l’équipe au pouvoir serait loin d’être homogène et donnerait lieu, dès sa naissance, à des conflits inextricables. À commencer par sa composition, c’est-à-dire par le choix des représentants des différents partis et courants en présence. La déclaration ministérielle ferait également l’objet de dissensions au sein du gouvernement. À supposer ainsi que les deux tiers des membres approuvent le programme du Cabinet et que l’autre tiers le désapprouve. Le gouvernement resterait toujours exposé à des démissions ministérielles qui auront de toute évidence des répercussions négatives sur la stabilité politique dans le pays. La situation économique et financière s’en ressentirait forcément, et les investisseurs prendraient aussitôt la fuite. Par conséquent, la source officielle préconise un gouvernement homogène dont le programme d’action répondrait aux aspirations de toutes les catégories sociales du pays. Or, que demande le peuple ? Une bonne qualité de vie, des emplois, la stabilité financière, bref, la prospérité économique. – L’extension de la souveraineté de l’État sur l’ensemble du territoire ? Certes, et c’est ce que le gouvernement actuel se propose de réaliser... dès qu’on en finira de l’occupation israélienne et que s’instaurera une paix globale dans la région. D’ailleurs, la source officielle estime que le rétablissement de l’autorité de l’État est en voie d’application. L’armée syrienne n’a-t-elle pas entamé son redéploiement conformément à l’accord de Taëf ? Quant à l’envoi de la troupe au Sud, la source officielle développe une fois de plus la même argumentation : si le but de ce déploiement est la sécurité du citoyen dans la région, l’objectif est déjà atteint ; en revanche, le Liban n’a pas à garantir la sécurité d’Israël du moment que la paix n’est pas encore conclue avec l’État hébreu. En outre, ajoute la source, la Résistance a toujours un rôle à jouer dans la mesure où elle se propose de libérer les territoires qui sont encore occupés. Le dossier des disparus doit être clos à tout prix, affirme la source officielle. En résumé, elle estime en effet qu’étant des détenus de droit commun, les Libanais qui se trouvent déjà en Syrie y resteront. Quant au dossier des disparus aux mains de milices pendant la guerre, il convient de le clore une fois pour toute dans la mesure où, s’il est ouvert, l’État se verra dans l’obligation de verser des indemnités aux proches ; une dépense que le Trésor ne peut en aucun cas assumer, surtout dans la situation actuelle. – L’amnistie ne peut-elle être un facteur d’entente nationale ? Là encore, toujours selon la source susmentionnée, «les circonstances n’ont pas encore mûri». De fait, ajoute-t-elle, le président Émile Lahoud ne semble pas disposé à promulguer un tel décret à l’heure actuelle, et les députés en faveur d’une loi d’amnistie ne sont pas encore parvenus à assurer une majorité parlementaire susceptible de l’approuver. Ils préfèrent donc s’abstenir aujourd’hui d’élaborer une proposition dans ce sens. En effet, un vote négatif aurait de toute évidence des répercussions préjudiciables à la stabilité politique dans le pays. – Quid d’un règlement de l’affaire Aoun ? À ce jour, l’ancien Premier ministre n’est plus accusé que de détournement de fonds, et ce sont les tribunaux civils concernés qui se penchent sur ce dossier. Le général Aoun peut donc rentrer au Liban sans risquer d’être arrêté, et peut de surcroît exercer pleinement ses droits civiques et politiques. Or, ajoute la source officielle, celui-ci ne regagnerait le pays qu’une fois le verdict rendu. Et encore, il semble que l’ancien chef du gouvernement préfère attendre des circonstances politiques et sécuritaires plus rassurantes avant de prendre la décision de rentrer. Émile KHOURY
D’aucuns estiment que la réalisation de l’entente nationale permettra de tourner définitivement la page de la guerre. La question est de savoir quels sont les critères d’une telle entente. C’est ce qu’une source officielle se propose de définir : – Une loi électorale équitable ? Elle devrait garantir une représentation fidèle des différentes catégories et...