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Actualités - ANALYSE

VIE POLITIQUE - Médiation dans les relations libano-syriennes Un projet serait bientôt soumis à Bkerké puis à Damas

L’une des personnalités qui offrent leurs bons offices au sujet de la régulation des relations libano-syriennes révèle qu’elle est en train de préparer un projet documenté. Qu’elle compte soumettre d’abord à Bkerké avant de le transmettre à Damas. Selon ce médiateur, il s’agit de mettre sur les rails des relations aussi harmonieuses que privilégiées, la finalisation du programme devant s’effectuer au niveau des instances officielles des deux pays. Cependant, la source précise qu’on ne saurait se montrer, actuellement, d’un optimisme exagéré. Car la haie des difficultés à surmonter reste considérablement élevée. Dès lors le go-between virtuel préfère œuvrer discrètement, par souci d’efficacité. Il affirme qu’il se trouve encouragé dans ses efforts par la volonté manifeste du président Bachar el-Assad d’établir, ou de rétablir, les relations les plus sincères, les plus ouvertes, avec tous les Libanais sans distinction. Pour dissiper les appréhensions ou les ressentiments que certains d’entre eux peuvent éprouver. Détaillant son propre point de vue, le médiateur estime que ni la libération des prisonniers ni le repli sur la Békaa ne représentent une solution de fond. À son avis, en effet, la présence militaire syrienne n’aurait pas provoqué de récriminations majeures si le Liban avait pu conserver, à l’ombre de cette présence, une autonomie de décision. Notamment en politique étrangère, où ce pays aurait dû garder sa propre marge de manœuvre et de défense de ses intérêts spécifiques, tout en admettant le jumelage de son volet régional avec celui de la Syrie, pour contrer les visées israéliennes et les retombées de l’attitude occidentale négative en ce qui concerne la situation au Sud. En outre, selon la même source, le président Assad serait convaincu que le Liban peut, par son apport diplomatique particulier, servir utilement la cause commune, face à Israël, auprès de nombre de capitales influentes. De même, poursuit cette personnalité, il faut que, sur le plan intérieur le rôle syrien retourne à plus juste mesure, sans immixtion dans les moindres détails de la vie publique locale. C’est là, à son avis, une condition première pour consolider des relations authentiquement fraternelles et rapprocher les deux peuples comme les deux États, au profit de leurs intérêts communs. Le médiateur réfute comme étant un prétexte fallacieux l’argument selon lequel les interventions syriennes se font à la demande même de parties libanaises. Car, note-t-il, les autorités de Damas peuvent toujours opposer une fin de non-recevoir aux sollicitations. Et il leur est d’ailleurs arrivé de le faire en certaines occasions. Ainsi du temps de la troïka, les dirigeants libanais étaient souvent renvoyés dos-à-dos et priés de régler leurs querelles entre eux, quand ils se précipitaient dans la capitale syrienne pour se plaindre les uns des autres. Les immixtions, enchaîne la personnalité citée, débordent fréquemment le cadre des questions d’intérêt commun, pour toucher à des problèmes purement libanais. Comme la loi électorale, le découpage des circonscriptions, la fabrication des listes, la nomination de fonctionnaires ou la formation des gouvernements. Les pratiques discriminatoires exercées tout au long des années ont conduit une partie des Libanais à constater qu’ils étaient marginalisés et guère, ou mal, représentés, au sein du système. Tout dialogue était en outre prohibé avec cette partie, traitée en paria. Dans cet ordre d’esprit, la personnalité citée s’étonne qu’au moment où le jeune chef de l’État syrien fait montre d’ouverture et confère avec des pôles de tous bords, les autorités locales se montrent pour leur part réticentes, comme si elles craignaient d’indisposer la Syrie en favorisant un dialogue qu’elles prétendent d’ailleurs circonscrire aux institutions officielles. Et de conclure que le pouvoir libanais doit prendre exemple sur la direction syrienne elle-même, en engageant le dialogue avec toutes les parties libanaises. Ce qui est encore le meilleur moyen de promouvoir le modérantisme rationnel qui rapproche et de faire échec aux extrémistes. Émile KHOURY
L’une des personnalités qui offrent leurs bons offices au sujet de la régulation des relations libano-syriennes révèle qu’elle est en train de préparer un projet documenté. Qu’elle compte soumettre d’abord à Bkerké avant de le transmettre à Damas. Selon ce médiateur, il s’agit de mettre sur les rails des relations aussi harmonieuses que privilégiées, la...