Dar el-Fatwa Désaveu des ulémas du Akkar et excuses de Sammak à Sfeir

Dar el-Fatwa a désavoué les propos irrespectueux du Rassemblement des ulémas du Akkar la semaine dernière, à l’adresse du patriarche maronite. De son côté, M. Mohammed Sammak, conseiller du mufti de la République et coprésident du Comité national pour le dialogue islamo-chrétien, s’est excusé hier, auprès du patriarche maronite Mgr Nasrallah Sfeir, des propos injurieux utilisés par le rassemblement. M. Sammak a demandé au chef de l’Église maronite de «passer sur l’offense» Dans une lettre d’excuses publiée hier, M. Sammak a affiché sa foi dans le fait que l’islam considère les chrétiens comme «les plus proches des croyants». Il a affirmé qu’il s’agit là d’une «constante de notre dogme, inscrite au cœur de notre culture». «Toute autre façon de voir nous est étrangère et nous lui sommes étrangers», a-t-il affirmé. Et M. Sammak de poursuivre en affirmant que le chef de l’Église maronite ne mérite qu’«affection et respect pour sa position aussi bien religieuse que nationale». «Tout discours qui vous est adressé et qui serait privé d’affection et d’estime nous est étranger», a ajouté M. Sammak. «Nous respectons l’opinion qui diffère de la nôtre, nous la critiquons, nous la refusons, mais dans notre conviction est que la vérité n’est jamais propriété exclusive d’une personne, et que toute façon, s’arroger l’exclusivité de la vérité nous est étrangère», a-t-il encore dit. «L’expression du désaccord se fait conformément à des règles précises», a enchaîné M. Sammak, «les arguments s’opposent aux arguments, les preuves sont confrontées aux preuves, et non par des termes infamants qui nous ont blessés à tous». De son côté, le Rassemblement des ulémas musulmans du Akkar a demandé au mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani, de lui communiquer le nom du porte-parole de Dar el-Fatwa qui, au nom de cette instance religieuse, a désavoué ses propos. Les ulémas ont également demandé à cheikh Kabbani de prendre personnellement position sur cette question. On rappelle que le Rassemblement des ulémas avait usé de termes injurieux pour parler du patriarche Sfeir, et a affirmé vouloir le «réduire au silence», pour ses «propos venimeux» concernant la nécessité d’un repli de l’armée syrienne conformément à l’accord de Taëf, et l’arrêt des ingérences syriennes dans la vie politique libanaise.