Villa Mon-Repos

 Blanche-Neige, de la Békaa, et les sept petits nains : qui a lapé ma sousoupe ? Qui a fait dodo dans ma couette ? Qui me rafle mes sousous ? Qui pompe mon économie et mes économies itou ? Qui me traite en toutou ? Qui me rackette ? Qui me prend pour une balle de ping-pong et me claque la popoche de sa raquette ? Qui squatte ma jolie villa de colline ? Qui chipe tous les jours, à la sortie sud de la ville, le cinquième de ma cargaison d’aubergines ? Qui me demande, amène, à chaque passage de mon pick-up : quel bon van vous amène ? Qui dégarnit des postes sans intérêt, au sens usuraire du terme, mais campe ferme dans tout site «stratégique» de gros fric ? Que le grand cric me croque, mais qui donc ponctionne le Casino, les tripots, les courses, les ports, l’aéroport, l’import-export, l’opium opulent en sa plainitude, les boîtes de nuit, les taxis, les taxi-girls, les boxons de blondinettes, esclaves slaves de la chair et tendre ? Tu me parles de repli, cousin : tu peux toujours attendre. Qui se méfie de cette mafia encore plus occulte que les services du même nom ? Qui ose leur dire non ? Tout compte fait, on les comprend, car pour eux c’est aussi facile que tentant : il faut que leurs manœuvres et leurs troufions vivent. Sur le dos d’un habitant. À la dérive. J.I.