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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Vie carcérale - Le ministre de la Justice lance un appel aux associations de la société civile Samir Jisr au secours des droits des prisonniers

«La première chose à faire si l’on veut aider l’autre, c’est d’être partie prenante de son environnement. C’est le seul moyen qui permette la connaissance des problèmes, l’analyse de leur importance, de leur réalité ; c’est également le seul moyen pour trouver à ces difficultés les solutions adéquates». C’est ainsi que le ministre de la Justice, Samir Jisr, a expliqué le pourquoi de sa première visite, il y a quelques jours, à la prison de Roumieh – une visite qui s’inscrit dans le cadre d’une tournée nationale des institutions carcérales. Il s’exprimait au cours d’un «iftar» oragnisé par le conseil de développement de la région de Denniyé-Minyé. «J’ai décidé de ne pas retarder ma première visite. J’ai été avisé par un magistrat de la présence, dans cette prison de Roumieh, de détenus dont la durée d’emprisonnement a dépassé celle qu’ils auraient purgée s’ils avaient été jugés», a expliqué Samir Jisr. «D’autant plus que le ministère de l’Intérieur a établi des statistiques mettant en avant la possibilité d’une libération d’un grand nombre de détenus dont les motifs d’arrestation le permettent. Les choses pourront ainsi aller plus vite, dans le bon sens», a-t-il estimé. Et c’est donc à travers les geôles de Roumieh que le ministre de la Justice a commencé «à se frotter à la réalité». Déclarant, toujours au cour de l’«iftar» de vendredi soir, que la prison de Roumieh, «malgré sa modernité et sa bonne tenue comparées aux autres institutions carcérales», l’avait frappé par le surnombre de ses détenus, M. Jisr a indiqué que cet excédent numéraire avait entraîné la suspension des ateliers destinés, à la base, à l’apprentissage des détenus, ainsi qu’à leur réhabilitation socioprofessionnelle. «C’était cela qui leur permettait de s’intégrer correctement à la société lorsqu’ils y retournaient», a-t-il regretté. Le ministre de la Justice a ensuite fait part à son auditoire des découvertes qu’il a faites dans le cadre de sa visite, que ce soit au niveau de l’action menée par diverses organisations humanitaires libanaises ou étrangères, dont la suissesse Terre des hommes, «qui déploie des efforts monstres dans son travail auprès des délinquants juvéniles», ou bien à celui des «tragédies» de certains détenus : maladies, cas sociaux, vieillards, prisonniers n’ayant pas été convoqués depuis plus de six mois pour les besoins d’une quelconque enquête, etc. L’appel à toutes les associations Affirmant ensuite qu’il était convaincu la nécessité de la sanction, notamment comme moyen éducatif permettant une réhabilitation ou bien pour rendre son dû à la société, M. Jisr a néanmoins estimé qu’«elle (la sanction) ne devait pas être utilisée dans un but vindicatif». «Le prisonnier est un être humain à part entière, ainsi il faut qu’à ce dernier soient offerts tous les soins médicaux, alimentaires ou sociaux. Tout doit être mis en œuvre pour qu’il puisse réintégrer, à sa sortie, la société», a-t-il ajouté. Le ministre de la Justice a ensuite dressé un état des lieux s’agissant des responsabilités à assumer. Pour lui, elles incombent en premier lieu à l’État, «et nous n’y faillirons plus à l’avenir», a-t-il promis. Néanmoins, M. Jisr a également évoqué la responsabilité de l’ensemble des associations de la société civile, appelant ces dernières à «s’occuper effectivement des prisonniers et de leurs familles et à faire en sorte que les premiers ne récidivent pas et que leurs enfants ne dévient pas du droit chemin». «Il faut que ces associations s’occupent également des adultes, a-t-il demandé, tous les efforts n’étant déployés que pour les mineurs». Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, il a encouragé ceux qui font des droits de l’homme et des libertés publiques leur cheval de bataille, à (continuer à) apporter leur soutien et à redoubler d’efforts afin que soient préservés les droits des détenus, «soit en les épaulant juridiquement, soit en les aidant à payer leurs amendes ou cautions libératoires». Et Samir Jisr n’a pas hésité à étendre son appel à l’ensemble des associations, qu’elles s’occupent de santé, d’éducation ou de culture, promettant que lui-même, dans le cadre de son ministère, allait mettre sur pied à cet effet un plan de travail. Il a également tenu à préciser que l’équipe Hariri à laquelle il appartient n’est pas uniquement préoccupée par la reconstruction et la redynamisation de l’économie. «Le gouvernement accorde le même intérêt à l’ensemble des préoccupations, sociales comme humanitaires. Les priorités n’occulteront pas l’humanitaire», a-t-il assuré. Le voyage en Italie D’autre part, M. Jisr s’est entretenu avant-hier samedi avec le secrétaire général du Conseil supérieur libano-syrien, Nasri Khoury. Les deux hommes se sont penchés sur les moyens de mettre en application les dispositions de l’accord juridique conclu entre le Liban et la Syrie, ainsi que ses corollaires ; ils ont également décidé de nommer deux représentants des ministères de la Justice libanais et syrien, chargés de suivre ce dossier en coordination avec le Conseil supérieur libano-syrien. Signalons enfin que M. Jisr, accompagné du directeur général du ministère, Omar Natour, se rendra aujourd’hui lundi en Italie, où il participera à Palerme aux travaux du congrès des Nations unies consacré à la signature d’un accord sur la répression du crime organisé à travers le monde.
«La première chose à faire si l’on veut aider l’autre, c’est d’être partie prenante de son environnement. C’est le seul moyen qui permette la connaissance des problèmes, l’analyse de leur importance, de leur réalité ; c’est également le seul moyen pour trouver à ces difficultés les solutions adéquates». C’est ainsi que le ministre de la Justice, Samir Jisr,...