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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Le rêve d’une mère : récupérer son fils, mort ou vivant

Miranda Roumiyé tremble nerveusement en pensant à l’arrestation de son fils il y a 22 ans par les services syriens, en espérant qu’il sera parmi les prisonniers relâchés par Damas, indique une dépêche de l’AFP. «Je ne sais pas si mon fils Béchara est mort ou vivant. Je n’ai plus de ses nouvelles depuis 22 ans, mais je prie pour qu’il soit parmi les prisonniers qui vont être libérés par la Syrie», confie la vieille dame. «Si c’est le cas, ça sera le premier Noël que je fêterai depuis son enlèvement. Béchara a aujourd’hui 38 ans», affirme la femme grisonnante en essuyant ses larmes. Après des années de désespoir, Miranda croit de nouveau en l’avenir depuis que le président Lahoud a annoncé mercredi dernier que la Syrie va libérer «dans les prochains jours» tous les Libanais qu’elle détient. En l’absence de chiffres officiels, les associations des droits de l’homme estiment qu’il y a des centaines, voire des milliers, de prisonniers libanais en Syrie. «Si Béchara est vivant, qu’on le relâche. S’il est mort, qu’on me rende son corps afin qu’il puisse enfin reposer en paix», s’insurge Miranda. Selon sa mère, Béchara a été arrêté le 2 mars 1978 par les services de renseignements syriens à Rayak (dans la Békaa). «Ils l’ont emmené au grand jour, devant tout le monde. Ils nous ont dit qu’ils l’arrêtaient parce qu’il était porteur d’une carte du Parti national libéral (PNL)», rapporte-t-elle. «Il n’avait que 16 ans. Qu’avait-il pu leur faire pour qu’ils le prennent et ne donnent plus de ses nouvelles pendant 22 ans? Rien ne justifie cette attitude», insiste-t-elle, le regard fixé sur la dernière photo de Béchara, un portrait en noir et blanc d’un adolescent à la moustache naissante. Pendant les onze premiers mois de son arrestation, Miranda rendait visite à son fils tous les 15 jours dans un centre de détention près du poste-frontière libanais de Masnaa. «La première fois que je l’ai vu, il avait les pieds enflés à force d’avoir été battu. Puis, chaque fois que je lui rendais visite, il me donnait à laver son linge taché de sang», affirme-t-elle. Un jour, Miranda a été informée du transfert de Béchara vers une prison en Syrie. Elle n’a plus jamais eu de ses nouvelles. Pendant des années, inlassablement, elle a frappé à la porte de presque toutes les personnalités politiques, religieuses ou militaires libanaises. Elle s’est même rendue à quatre reprises en Syrie, mais ses efforts sont restés vains. Cette histoire pourrait être celle de n’importe quelle autre famille ayant un proche détenu en Syrie, sauf que la douleur des Roumiyé a été ravivée il y a deux ans. Le frère de Béchara, Élie, 34 ans, s’était joint aux centaines de Libanais qui attendaient au poste de Masnaa l’arrivée de 121 détenus libanais libérés par la Syrie en 1998. «J’ai crié son nom à l’arrivée d’un bus, un passager m’a répondu. Mais alors qu’il se levait pour s’approcher de la vitre, le car a démarré et je n’ai pu le voir», raconte-t-il. Nul n’a vu Béchara, même si Élie affirme qu’un officier des services de renseignements syriens lui a confirmé que le nom de son frère figurait sur la liste des détenus libérés. «Notre père est mort d’une crise cardiaque sept jours après ce rendez-vous manqué», confie Élie, qui a visité par la suite des dizaines d’ex-détenus pour tenter d’obtenir des nouvelles de son frère. Élie veut aller à la rencontre de son frère, qu’il n’a jamais réellement connu, pour l’aider à rentrer chez lui. Mais sa mère le rassure : «Béchara connaît le chemin de la maison. Un jour, il reviendra et frappera à la porte» .
Miranda Roumiyé tremble nerveusement en pensant à l’arrestation de son fils il y a 22 ans par les services syriens, en espérant qu’il sera parmi les prisonniers relâchés par Damas, indique une dépêche de l’AFP. «Je ne sais pas si mon fils Béchara est mort ou vivant. Je n’ai plus de ses nouvelles depuis 22 ans, mais je prie pour qu’il soit parmi les prisonniers qui...