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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Liban-Syrie - Ultimes vérifications hier du nombre de prisonniers Addoum et Azar aujourd’hui à Damas

Les détenus libanais en Syrie seront remis lundi aux autorités , a indiqué hier à une agence de presse étrangère un membre du comité mixte chargé de cette affaire, sans préciser leur nombre. Ils arriveront au Liban aujourd’hui soir, ou, au plus tard, mardi à l’aube, a confirmé une «source privée» concordante citée par l’Agence nationale d’information (Ani-officielle). Le procureur général près la Cour de cassation Adnan Addoum, président du comité judiciaire et de sécurité mis en place pour suivre ce dossier, doit se rendre à cette fin à Damas en compagnie du directeur des services de renseignements de l’armée , le général Raymond Azar, également membre de ce comité, a précisé le responsable cité sous couvert de l’anonymat. Le président Lahoud et le chef de l’État syrien avaient levé mercredi le silence sur l’épineux dossier des Libanais détenus depuis plusieurs années en Syrie en décidant de les rapatrier dans les prochains jours, sans avancer de chiffres. Le comité, chargé de l’accueil des rapatriés, avait tenu une première réunion vendredi et élaboré les détails du retour et la prise en charge de chaque dossier. Les autorités syriennes procédaient hier aux dernières vérifications en ce qui concerne le nombre des prisonniers qui seront rendus. Le président du Parlement, M. Nabih Berry, avait récemment fait état d’une quarantaine de détenus, mais des comités regroupant des parents de détenus et des organisations de défense des droits de l’homme ont contesté ces chiffres, évoquant des centaines, voire des milliers de disparus. M. Addoum avait déclaré vendredi que le comité mixte avait «examiné les listes de noms en circulation et établi deux catégories : les Libanais ayant été jugés par les tribunaux syriens et ceux portés disparus dans différentes circonstances et dont le sort est inconnu». Il avait en outre indiqué que le Liban n’avait pas reçu de Damas une liste officielle des détenus, mais que les Forces de sécurité intérieure (FSI, police et gendarmerie) avaient obtenu des informations sur le nombre de détenus de droit commun. Selon la «source privée» anonyme citée par l’Ani, le retour au Liban des prisonniers libanais qui se trouvaient en Syrie devrait «mettre un point final» à ce dossier et faire cesser les supputations selon lesquelles toutes les personnes disparues durant la guerre au Liban se trouvent nécessairement en Syrie. Cedar Watch soulève le cas Khawand L’association pour la défense des droits de l’homme Cedar Watch, basée à Londres, a regretté hier tout le tollé créé autour de l’affaire des détenus libanais en Syrie et qui est «en profond désaccord avec les principes devant être observés dans le traitement de sujets aussi délicats que celui-ci, un sujet qui constitue un crime contre l’humanité puni par le droit international». L’association a également émis des réserves en ce qui concerne la décision prise par le président syrien. Cedar Watch a souligné la nécessité «de faire libérer tous les prisonniers libanais, notamment les civils et les militaires arrêtés le 13 octobre 1990 après le coup de force militaire, et les deux pères antonins Albert Cherfane et Sleiman Abi Khalil, arrêtés à Beit-Méry et déportés en Syrie à travers le circuit Kornayel-Hammana-Chtaura-Anjar». L’association affirme que «des habitants de Kornayel ont vu les deux prêtres et leur ont offert de l’eau lorsque le camion qui les transportait est tombé en panne dans le village». «Toute rumeur selon laquelle les deux religieux ont été tués pendant les combats est fausse, des habitants ayant assuré qu’ils avaient discuté avec eux après la fin des combats», a poursuivi Cedar Watch. «Évoquer leur meurtre à Beit-Méry signifie en faire assumer la responsabilité aux forces syriennes; il incomberait donc aux autorités syriennes de former une commission d’enquête pour mettre au grand jour ce qui s’est passé à Beit-Méry», a ajouté le communiqué. L’association a également soulevé le cas de l’ancien membre du bureau politique du parti Kataëb Boutros Khawand, «idéal-type du prisonnier politique, qui a été enlevé sous le couvert des forces syriennes à Sin el-Fil-Horch Tabet». «Nous possédons des informations de plusieurs sources, notamment d’anciens détenus en Syrie, selon lesquelles Boutros Khawand serait emprisonné dans la section de l’enquête militaire 601, à la prison de Mazzé, dans laquelle croupissent tous les prisonniers politiques importants», a souligné Cedar Watch. «Un ancien détenu, libéré récemment, qui officiait en tant que coiffeur auprès des détenus dans cette section, a affirmé qu’il avait plusieurs fois coupé les cheveux de Khawand», a poursuivi l’association. Cedar Watch a en outre soulevé le cas de la journaliste Florence Michel Raad «qui était correspondante en France et qui a été enlevée en mai 1985 alors qu’elle rentrait au Liban». «Le Parti socialiste progressiste a avoué qu’elle était détenue chez lui, puis a plus tard indiqué qu’il l’avait remise au Hezbollah. Après cela, elle a été transportée à Baalbeck puis dans les geôles syriennes. Lorsque ses parents ont essayé de savoir ce qu’il était advenu d’elle, un responsable de la sécurité libanaise a affirmé que les Syriens l’avaient tuée. Pourtant, quelque temps plus tard, sa voiture de marque Mazda a été aperçue en possession des services de renseignements syriens», a indiqué Cedar Watch, en réclamant l’ouverture d’une enquête concernant cette journaliste. L’association a enfin dénoncé «le fait que le dossier des détenus ait été confié à une commission formée de responsables de services de renseignements et de services de sécurité, qui sont en grande partie responsables de l’enlèvement de dizaines de Libanais, remis ensuite au comité commun de coordination sur le plan de la sécurité». «Ce comité les transportait ensuite au centre de détention de Anjar, d’où ils étaient déportés en Syrie», a-t-elle indiqué. De son côté, le président de Soutien aux Libanais détenus et exilés (Solide), Ghazi Aad, a insisté sur le fait que la liste des 270 noms publiée par son association n’est en aucun cas définitive, et que d’autres personnes qui ne figurent pas sur cette liste pourraient éventuellement se trouver dans les prisons syriennes.
Les détenus libanais en Syrie seront remis lundi aux autorités , a indiqué hier à une agence de presse étrangère un membre du comité mixte chargé de cette affaire, sans préciser leur nombre. Ils arriveront au Liban aujourd’hui soir, ou, au plus tard, mardi à l’aube, a confirmé une «source privée» concordante citée par l’Agence nationale d’information...