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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Dossier syrien - Hareth Chehab et Fouad Boutros hier chez Berry Les médiateurs s’activent, mais parlent peu

Un brouillard de plus en plus opaque entoure le sujet des relations libano-syriennes. Comme si l’on s’était donné le mot pour en parler le moins possible. Certes, le dossier suscite encore nombre de réactions, de déclarations et même d’entretiens au plus haut niveau. Mais rien de tangible ne transparaît du dialogue qu’entreprend le président syrien Bachar el-Assad avec les pôles de l’opposition. Rien de concret n’émane non plus des contacts effectués sur la scène locale, suite à l’ouverture du président de la Chambre Nabih Berry en direction de Bkerké. Ce qui a fait dire à une personnalité politique des plus concernées par ce dossier : «Nous avons tout le temps de nous étendre là-dessus». Mais il semble qu’il y ait des parties lésées par la démarche de M. Berry. Et c’est pour dissiper toute équivoque à ce sujet que le cardinal Sfeir a dépêché hier matin le président de la Ligue maronite Hareth Chehab à Aïn el-Tiné. Ce dernier a insisté, au nom de Bkerké, sur les suites à donner à l’initiative de M. Berry et sur l’appui patriarcal dont elle bénéficie. L’Assemblée des évêques maronites, qui doit se réunir aujourd’hui, ferait d’ailleurs état de l’aspect positif des démarches entreprises en direction de Bkerké sans pour autant occulter la constante du retrait syrien. De son côté, l’ancien ministre Fouad Boutros, qui s’est entretenu hier avec le chef du Parlement dans le cadre d’une «visite de courtoisie», fait toujours preuve de prudence dans ses propos. Selon lui, «il y a certes des indices positifs» mais il ne veut pas se prononcer définitivement à ce propos. Soucieux donc de ne point brusquer les choses, M. Boutros a demandé aux journalistes de faire preuve de «patience». Se défendant de vouloir jouer «un rôle officiel» dans la question des relations libano-syriennes, l’ancien ministre a trouvé normal par ailleurs que certaines parties «expriment des craintes ou des réserves» concernant le dialogue indirect entamé entre Bkerké et Damas. Les allusions de Sfeir Si le patriarche maronite évite entre temps les discours musclés concernant le redéploiement des troupes syriennes, il ne tarit pas d’allusions à ce sujet. Il a ainsi déclaré hier devant une délégation de l’Université des antonins : «Nous devons savoir aider les responsables dans la gestion des affaires libanaises. De fait, les Libanais doivent sentir que leur patrie est effectivement souveraine et qu’il leur revient de gérer leurs propres affaires sans que cela ne les empêche de pratiquer la politique de la main tendue», en direction de Damas. Pour le reste, le cardinal Sfeir s’est contenté de réitérer ses inquiétudes quant à l’exode des jeunes du pays. «Nous espérons que la situation du marché du travail ira en s’améliorant pour que notre jeunesse ne soit pas contrainte à l’émigration», a-t-il notamment déclaré. Le député Neemtallah Abi Nasr s’est rendu à Bkerké, après une audience matinale accordée par le président de la République Émile Lahoud. Selon lui, en effet, «quand viendra le temps» du départ des forces syriennes, il faudra que celui-ci ait lieu en tenant compte de la nécessité de «préserver les bonnes relations ente les deux pays ainsi que l’unité nationale». Manifestant d’autre part son inquiétude quant à la présence palestinienne armée au Liban, M. Abi Nasr a estimé que «les camps se sont transformés en mini États souverains et indépendants à l’intérieur de l’État». Le député a enfin critiqué le gouvernement qui, «jusqu’à présent ne s’est guère soucié de consolider l’entente nationale». Également reçu par Mgr Sfeir, Gebrane Tuéni a affirmé pour sa part que le patriarche maronite ne réclamait aucune nouvelle initiative. «Il se demande simplement pourquoi l’accord (de Taëf) sur lequel tous les Libanais se sont pourtant entendus (...) n’a pas encore été appliqué, et pourquoi, par conséquent, le redéploiement de l’armée syrienne n’a pas eu lieu ainsi que la programmation de son retrait», a déclaré M. Tuéni. Celui-ci s’est en outre étonné du dialogue que le président Bachar el-Assad a entamé avec certains Libanais alors que le chef de l’État libanais s’abstient de toute initiative dans ce sens. Et de réclamer une fois de plus des négociations entre États libanais et syrien, à condition que la partie libanaise tienne compte de son opinion publique.
Un brouillard de plus en plus opaque entoure le sujet des relations libano-syriennes. Comme si l’on s’était donné le mot pour en parler le moins possible. Certes, le dossier suscite encore nombre de réactions, de déclarations et même d’entretiens au plus haut niveau. Mais rien de tangible ne transparaît du dialogue qu’entreprend le président syrien Bachar el-Assad avec...