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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Prix - Satisfaction et expectative dans les souks La révolution douanière à l’épreuve des faits

En retard, il est vrai, de quelques jours, le shopping de Noël a commencé. Le mois qui, pour beaucoup de commerçants, est le plus important de l’année a pris un bon départ, malgré une certaine expectative, normale au niveau du mouvement. Le président de l’Association des commerçants, Nadim Assi, a affirmé hier que les commerçants s’engagent à répercuter immédiatement sur leurs prix les effets des réductions douanières. Oui, mais des résistances sont à prévoir. En tout état de cause, ces soldes (de fait) de décembre, inespérées, viennent à point pour permettre à la population, grevée par les prix et les taxes de tous ordres, de souffler un peu. C’est avec beaucoup de satisfaction que commerçants et consommateurs se mettent au diapason de la nouvelle saison économique inaugurée par la révolution douanière décidée par le gouvernement. En général, toutes les grandes maisons de commerce ont réagi rapidement à cette baisse. Le meilleur exemple de cet état d’esprit reste celui du whisky, dont le prix a été réduit de presque 50 %, dans la pensée que les ventes à perte seront compensées par le chiffre d’affaires. Toutefois, des hésitations normales sont signalées au niveau de l’écoulement des stocks achetés sur base de l’ancienne tarification douanière. Beaucoup de commerçants songent à établir une moyenne des tarifications ancienne et nouvelle, et de baisser leurs prix en conséquence. Les consommateurs, pour leur part, se ruent sur les produits de consommation, mais hésitent à engager leur épargne dans des achats de prestige, quand les perspectives politiques vont dans le sens opposé à l’optimisme économique de mise. Le Port, une ruche En tout état de cause, c’est à l’épreuve des faits que l’on jugera de la baisse de la tarification douanière. Le Port de Beyrouth ressemble, depuis vendredi dernier, à une ruche, et les produits importés sur base de la nouvelle tarification ont commencé à envahir le marché. Parallèlement, le ministère de l’Économie a accordé aux commerçants l’autorisation de répercuter la baisse des tarifs sur leurs prix, et une saison de «soldes» inespérée a commencé, qui doit aller jusqu’à fin janvier. Certes, malgré la bonne volonté affichée par les commerçants, la ruée sur les magasins reste plus timide qu’on ne le prévoyait. Ce qui, somme toute, est normal. Le chef du gouvernement a reçu hier en cours de journée une délégation de l’Association des commerçants présidée par M. Nadim Assi. En soirée, il a offert un «iftar» auquel il a convié les représentants de tous les organismes économiques sans exception, y compris les secteurs de l’assurance, du transport et du tourisme. Les commerçants, devait déclarer M. Assi à l’issue de la journée, ont décidé de «coopérer» avec le gouvernement pour le succès de la nouvelle politique économique, d’autant qu’elle est parfaitement conforme aux revendications de ce secteur et qu’elle était réclamée avec insistance. C’est du reste à «l’insistance» de l’association, a ajouté M. Assi, que tous les commerçants ont décidé de surmonter leurs réticences et de répercuter sur leurs prix la baisse des tarifs douaniers (20 % en moyenne), bien que leurs stocks aient été achetés sur la base de l’ancienne tarification. Les consommateurs le constateront un peu plus chaque jour, a-t-il précisé, et les bandes-réclame seront collées sur toutes les vitrines, pour indiquer le pourcentage de baisse pratiqué. M. Assi a toutefois pris la précaution de dire que la baisse des tarifications douanières n’est pas la seule revendication des commerçants, qui réclament, en outre, une baisse des cotisations à la Sécurité sociale (elle est de 38 % sur les salaires égaux ou inférieurs à 900 000 LL, tandis que les commerçants souhaitent sa réduction à 23,5 %, comme elle l’était avant 1993), l’échelonnement de ce qu’ils doivent au fisc, la simplification des formalités, la baisse de frais de fonctionnement ainsi que l’aménagement de nouveaux rapports entre les banques et les commerces. Pour M. Assi, même si la baisse des tarifs douaniers va entraîner la baisse des revenus de l’État, cet effet, à court terme, sera compensé par une augmentation de ces revenus à moyen et long terme, grâce à l’augmentation du chiffre d’affaires. Réductions sans autorisation préalable Pour encourager les commerces à aller dans le sens des baisses et stimuler la concurrence, le ministère de l’Économie a publié une note autorisant les commerces à réduire librement leurs prix, jusqu’à fin janvier 2001. Cette mesure doit encourager les commerçants à répercuter immédiatement la baisse douanière sur leurs prix, de manière à en faire profiter les acheteurs en cette saison de fêtes. Les commerçants se doivent seulement d’afficher sur leurs vitrines le ou les pourcentages de baisses qu’ils font. Entre-temps, c’est toujours le branle-bas au Port de Beyrouth, dont les caisses sont prises d’assaut par des centaines de commerçants qui y faisaient sommeiller leurs stocks, en attendant la nouvelle tarification. Pour les trois journées de vendredi à dimanche, les douanes ont réalisé 5,695 milliards de LL de rentrées, tandis que ce montant s’élevait déjà à 3,33 milliards de LL, hier à midi. Des produits qui ne baissent pas Le syndicat des importateurs de produits alimentaires de consommation et de boissons au Liban a publié hier un communiqué dans lequel il explique que certaines variétés de produits alimentaires n’ont pas été comprises dans la nouvelle tarification douanière, et que leurs prix ne baisseront donc pas. Parmi ces produits, citons : les légumes et fruits en conserve, le concentré de purée de tomates, les fromages, le miel, les poulets congelés. La taxe douanière sur tous ces produits reste de 35 %, affirme le syndicat, qui estime pourtant qu’il s’agit de produits de grande consommation qui devraient être traités comme tous les autres.
En retard, il est vrai, de quelques jours, le shopping de Noël a commencé. Le mois qui, pour beaucoup de commerçants, est le plus important de l’année a pris un bon départ, malgré une certaine expectative, normale au niveau du mouvement. Le président de l’Association des commerçants, Nadim Assi, a affirmé hier que les commerçants s’engagent à répercuter immédiatement...