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Actualités - REPORTAGES

La vallée de la Qadisha : l’infinie attente des projets

 Le plan de gestion de la vallée de la Qadisha, soumis à l’Unesco lors de la présentation du dossier, est exemplaire du fait qu’il propose des lignes directives à tous les problèmes de la vallée. Malheureusement, deux ans après, ce dossier qui a valu à la vallée son classement sur la liste du patrimoine mondial culturel et naturel n’a pas encore été appliqué. Car l’Association pour la sauvegarde de la vallée de la Qadisha attend depuis plus d’un an le récépissé du ministère de l’Intérieur qui tarde tant à venir. Toujours est-il que la gestion de site classé est impossible sans l’Association, la vallée de la Qadisha étant un ensemble de parcelles de terrains privés appartenant en grande partie au patriarcat maronite, aux Ordres religieux mariamite et de Saint-Antoine, ainsi qu’à la municipalité du village de Hadshit. Seule l’Association regroupe tout ce petit monde ainsi que des ONG et des représentants des villages situés sur le pourtour de la vallée. En l’absence de l’autorité légale de l’Association, les effractions aux lois de protection s’accumulent menaçant ainsi la sérénité des lieux, l’authenticité historique des nombreux sites parsemés sur les flancs des montagnes, et la sauvegarde de la vallée. À titre d’exemple, la soi-disant restauration du monastère de Mar Licha en 1998 lui a fait perdre son aspect historique. En 1999, ce sont les métayers du village de Qannoubine qui ont élargi la route de la vallée permettant ainsi aux voitures d’y défiler mettant en péril l’écosystème de tout ce secteur. En l’an 2000, c’est le monastère de Saydet Hawqa qui a été rénové pour servir d’ermitage. Certes, tous ces travaux ont lieu, en majorité, sur des propriétés privées, mais la vraie menace réside dans le flux des touristes qui saccagent parfois les sites. Pour éliminer ce risque, des gardiens doivent être embauchés par les municipalités, d’autant plus que leur désignation est une clause essentielle du plan de gestion. Il y a un mois encore, quatre gardiens supervisaient la vallée. Mais ils ont été renvoyés par manque de fonds. «Nous connaissons tous les problèmes auxquels est sujette la vallée», explique M. Alexis Moukarzel, président de l’Association. «Le problème le plus grave demeure la décharge des ordures ménagères des villages dans la vallée, poursuit-il. Il faut régler ce problème à sa base en créant une décharge moderne qui traiterait les ordures éliminant au maximum les risques de pollution. Ce projet a été étudié par les municipalités et une commission a été créée pour assurer sa continuité, mais malheureusement, elle n’a encore rien fait». Insistant sur l’importance du tourisme religieux et culturel dans ces lieux, M. Moukarzel indique qu’il faut le promouvoir «sans toutefois tomber dans le folklore». «Dans cet objectif, nous comptons aménager les six sentiers menant à la vallée», note-t-il. «Des enseignes informatives seront placées sur ces circuits afin d’expliquer aux randonneurs l’importance des lieux. Cette technique nous permettra d’éveiller l’intérêt du visiteur à l’archéologie et à l’environnement». Et d’assurer que ce projet verra le jour d’ici à la fin de l’hiver.
 Le plan de gestion de la vallée de la Qadisha, soumis à l’Unesco lors de la présentation du dossier, est exemplaire du fait qu’il propose des lignes directives à tous les problèmes de la vallée. Malheureusement, deux ans après, ce dossier qui a valu à la vallée son classement sur la liste du patrimoine mondial culturel et naturel n’a pas encore été appliqué. Car...