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Actualités - ANALYSE

Liban-Sud - Les attaques du Hezbollah affectent le moral des troupes israéliennes Trois raisons de craindre une frappe contre Syriens et Libanais

Comment interpréter la dernière mise en garde israélienne à la Syrie qui appuie le Hezbollah dans ses opérations dans la zone des fermes de Chebaa ? Selon des sources diplomatiques, il y a trois aspects dont il faut tenir compte : – Militaire : le succès des attaques du parti islamiste contre des positions israéliennes affecte sérieusement le moral des troupes de l’État hébreu. Les mêmes sources indiquent que l’analyse du commandement militaire du nord d’Israël diffère beaucoup de celle de l’état-major. Le premier considère que les opérations du Hezbollah devraient entraîner une riposte contre des objectifs au cœur même du territoire libanais, tandis que le second préfère une riposte mesurée pour éviter une escalade qui lui serait extrêmement préjudiciable. En effet, les roquettes et obus du Hezbollah sont en mesure d’atteindre aujourd’hui le territoire israélien en profondeur du fait de sa proximité des frontières. La mise en garde de la source de sécurité israélienne, vendredi dernier, a été d’autant plus prise au sérieux qu’elle coïncidait avec des inquiétudes américaines et européennes au sujet d’une détérioration de la situation au Liban-Sud. D’où les appels à la retenue lancés par les États-Unis. Mais la réponse libanaise à ces appréhensions s’est caractérisée par sa fermeté : le gouvernement continue d’appuyer tous les efforts de la résistance en vue de libérer les fermes de Chebaa de l’occupation israélienne. – Économique : lors de son dernier entretien téléphonique avec le Premier ministre Rafic Hariri, le 22 novembre, la secrétaire d’État américaine Madeleine Albright a fait part de ses craintes quant à une riposte militaire israélienne qui prendrait pour cible une fois de plus l’infrastructure libanaise de manière à saborder toute tentative de redressement économique dans le pays. – Électoral : par des frappes contre les forces syriennes au Liban, le Premier ministre israélien Ehud Barak tenterait de renflouer sa position politique intérieure, sa crédibilité ayant été sérieusement entamée par l’intifada palestinienne et par l’organisation prochaine d’élections anticipées. Les milieux diplomatiques européens et arabes à Beyrouth excluent toutefois des raids aériens contre l’armée syrienne. Les conséquences seraient trop lourdes pour l’État hébreu sur les plans militaire et politique : riposte du Hezbollah et retour à la case départ sur le plan des négociations de paix et de la normalisation avec certains pays arabes. Israël se contenterait donc d’une riposte limitée en cas de nouvelle agression, selon ces milieux. Quant aux différentes mises en garde adressées à Beyrouth, elles auraient pour effet de geler pour un certain temps les opérations de la résistance contre les fermes de Chebaa. On donnerait ainsi le temps au secrétaire général de l’Onu Kofi Annan de traiter diplomatiquement les principaux litiges qui continuent d’opposer le Liban à Israël, en l’occurrence : les fermes de Chebaa et la libération des détenus libanais dans les prisons israéliennes et ce, avant le 31 janvier 2001, date de la reconduction du mandat de la Finul.
Comment interpréter la dernière mise en garde israélienne à la Syrie qui appuie le Hezbollah dans ses opérations dans la zone des fermes de Chebaa ? Selon des sources diplomatiques, il y a trois aspects dont il faut tenir compte : – Militaire : le succès des attaques du parti islamiste contre des positions israéliennes affecte sérieusement le moral des troupes de l’État...