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Actualités - REPORTAGES

PATRIMOINE - Consécration, dimanche, de la cathédrale Saint-Louis, Bab-Edriss Dernières retouches, dernier ballet d’échelles pour une restauration réussie

Après plusieurs faux départs et une restauration avortée dans le premier élan de reconstruction, la cathédrale Saint-Louis des capucins sera inaugurée et consacrée ce dimanche après un minutieux travail de rénovation enfin mené à terme. Grâce à une mobilisation des donateurs de la communauté latine de Beyrouth menée tambour battant par Bernart Moretti ; grâce au travail de fond d’une équipe d’architectes -notamment Jean Harfouche et Lina Soueid, profondément motivée par la charge d’émotion que dégageait ce bâtiment historique- les cloches de Saint-Louis ont retenti vendredi dans le centre-ville, appelant passants et badauds. A l’intérieur, c’est la ruche. Dernières vérifications des éclairages, effacement rapide des dernières traces du chantier, dernières touches et retouches de vernis, dernier ballet d’échelles. Ceux qui ont participé de près ou de loin à cette réalisation sont venus voir : les architectes, pour livrer le bébé ; les organistes pour essayer le somptueux joujou électronique en attendant le grand orgue traditionnel ; les artisans en tout genre, qui pour disposer les bancs, qui pour admirer l’autel frappé de l’X et du Ro (Christos), de l’Alpha et de l’Omega et les fonts baptismaux qui s’élèvent sur trois marches minuscules de part et d’autre du pied (mort et résurrection); le nouveau curé de la paroisse, le père André Rizkallah, pour déballer ses acquisitions en accessoires de culte. Il y a de l’enthousiasme, de la joie, de l’impatience. Il y a aussi de l’inquiétude, des interrogations et un peu de frustration de la part de ceux qui ont œuvré au quotidien, faisant corps avec les murs, jouant les Michel-Ange du haut de leurs échafaudages pour restaurer les fresques et les voûtes. Livraison ou délivrance ? Il y a dans la deuxième optique le sentiment que l’œuvre est toujours perfectible, que ce n’est pas encore le moment, qu’il y aurait encore à faire, à refaire. C’est un arrachement. Une émotion vite effacée par les premiers accents d’une marche nuptiale tentée pour le plaisir. Pour imaginer la première noce, pour faire vibrer les vieilles pierres qui attendent depuis longtemps. Dehors, la rue raisonne de klaxons. Premiers embouteillages, derniers grincements des dernières grues. Le minaret voisin appelle à la prière. Le centre-ville n’en finit pas de renaître. La consécration de Saint-Louis, dimanche, ressemblera à un baptême de Beyrouth.
Après plusieurs faux départs et une restauration avortée dans le premier élan de reconstruction, la cathédrale Saint-Louis des capucins sera inaugurée et consacrée ce dimanche après un minutieux travail de rénovation enfin mené à terme. Grâce à une mobilisation des donateurs de la communauté latine de Beyrouth menée tambour battant par Bernart Moretti ; grâce au travail...