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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

sécurité - « Les éclaircissements nécessaires seront donnés en temps opportun », affirme Khalil Hraoui Par centaines, les militaires syriens se replient sur la Békaa

Un peu plus de deux mois après l’appel lancé par le patriarche maronite au redéploiement de l’armée syrienne vers la Békaa, des centaines de soldats syriens ont quitté hier Beyrouth, où ils étaient stationnés depuis des années, et se sont dirigés vers Dahr el-Beidar et la Békaa, a constaté un correspondant de l’AFP, dont le témoignage est confirmé par des dizaines de témoins occulaires. Près de 45 camions militaires syriens, transportant des centaines de soldats, des équipements et des meubles, ont emprunté l’autoroute reliant la capitale à la Békaa, selon la même source. Prié de commenter cette nouvelle, le ministre de la Défense nationale, M. Khalil Hraoui, qui n’était pas au courant de ce développement, a affirmé en soirée que «tout mouvement de l’armée syrienne se fait en coordination entre les commandements militaires syrien et libanais», ajoutant qu’«il est préférable de ne pas interpréter ces mouvements ou d’affirmer qu’il s’agit d’un retrait de l’armée syrienne de Beyrouth». M. Hraoui a indiqué qu’il pourrait tout aussi bien s’agir d’un mouvement de troupes routinier. «Il n’y a pas de secret», a ajouté le ministre de la Défense, «en temps opportun, l’autorité politique, qui décide de ces mouvements et qui est tenue informée de leur exécution, apportera les éclaircissements nécessaires réclamés par l’opinion». Rappelons tout de même que, selon le président de l’Assemblée nationale Nabih Berry, l’armée syrienne a entamé, au printemps dernier, son retrait de certaines positions à Beyrouth et dans le Mont-Liban. Dans une initiative sans précédent, qui lui avait valu les amères critiques du pouvoir exécutif et, dit-on, du président de la République, M. Berry avait annoncé vendredi, après une réunion avec le patriarche maronite Nasrallah Sfeir, que les Syriens «allaient poursuivre très prochainement le redéploiement de leurs troupes au Liban, conformément à l’accord de Taëf» et qu’une réunion aura bientôt lieu dans ce but entre les dirigeants des deux pays. En septembre, l’armée syrienne avait démantelé des barrages installés depuis de nombreuses années le long de la route côtière nord et sud, ainsi qu’à Hadeth el-Joubbé, qui commande l’accès au village de Bécharré, fief de M. Samir Geagea, le chef emprisonné du parti dissous des Forces libanaises. L’assemblée des évêques maronites présidée par le patriarche Sfeir avait appelé le 20 septembre à une «programmation du retrait syrien (...) dans le but d’aboutir à un retrait total». Cet appel a été repris début novembre au Parlement par plusieurs députés chrétiens. Cette exigence a été partiellement soutenue par M. Walid Joumblatt, principale figure politique de la communauté druze et vieil allié de la Syrie, ce qui lui a valu les foudres de certains milieux proches de Damas. M. Assem Kanso, un député membre du parti Baas au Liban, s’était laissé aller jusqu’à menacer M. Joumblatt de liquidation physique, au cours d’un esclandre qui a marqué le débat de confiance, il y a quelques semaines. Le patriarche maronite avait par la suite insisté sur la nécessité d’annoncer les mouvements de retrait des troupes syriennes au Liban, affirmant que rien n’empêche ces troupes de faire machine arrière, si les choses ne sont pas faites de manière explicite. L’accord de Taëf, conclu en 1989, prévoit que la Syrie doit retirer ses troupes jusqu’à la plaine de la Békaa, adjacente au territoire syrien, deux ans après la formation du premier gouvernement libanais d’après-guerre.
Un peu plus de deux mois après l’appel lancé par le patriarche maronite au redéploiement de l’armée syrienne vers la Békaa, des centaines de soldats syriens ont quitté hier Beyrouth, où ils étaient stationnés depuis des années, et se sont dirigés vers Dahr el-Beidar et la Békaa, a constaté un correspondant de l’AFP, dont le témoignage est confirmé par des dizaines...