Rechercher
Rechercher

Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

LIBAN-UE - Les baisses douanières vont faciliter une association avec l’Europe Moratinos demande le déploiement de l’armée au Sud

Double mission politique et économique à Beyrouth pour l’envoyé spécial européen au Proche-Orient, Miguel Angel Moratinos. L’émissaire de l’Union européenne, qui a eu des entretiens avec les trois pôles du pouvoir, ainsi qu’avec les ministres des Affaires étrangères et de la Culture, a estimé que la décision du gouvernement de réduire fortement les tarifs douaniers constitue le premier pas vers la conclusion d’un accord d’association entre le Liban et l’Union européenne. Sur le plan politique toutefois, les avis restent partagés entre Beyrouth et l’UE, qui a demandé par la bouche de son émissaire spécial l’envoi de l’armée «le plus tôt possible au Liban-Sud». Ce sont pratiquement les mêmes sujets que M. Moratinos a soulevés hier avec les chefs de l’État, du Parlement et du gouvernement, MM. Émile Lahoud, Nabih Berry et Rafic Hariri : les perspectives de paix régionale, les affrontements israélo-palestiniens dans les territoires palestiniens, la situation au Liban-Sud, le rôle de la Finul et l’évolution des pourparlers libano-européens sur un accord de partenariat. L’émissaire européen, qui est arrivé le matin à Beyrouth, venant de Damas, s’est dit optimiste quant à un éventuel accord, qui verrait le jour «d’ici à mai», entre les différentes parties aux pourparlers de paix. Il faisait ainsi allusion à la décision du Premier ministre israélien Ehud Barak d’organiser des élections législatives anticipées dans six mois, dans l’espoir qu’entre-temps, il aura mis à profit un tel délai pour conclure un accord avec les Palestiniens. «Nous devons saisir cette occasion pour renforcer la confiance entre les partenaires aux négociations de paix», a-t-il déclaré au terme de son entretien avec le général Lahoud. M. Moratinos a en outre affirmé avoir discuté avec le président Lahoud de «la nécessité de maintenir le calme, la stabilité et la sécurité sur l’ensemble du territoire libanais et notamment dans le Sud du pays». De son côté, le général Lahoud a fait part à son interlocuteur de sa conviction qu’«une paix juste et globale, fondée sur le retrait israélien de tous les territoires arabes occupés et sur la reconnaissance des droits légitimes du peuple palestinien, constitue le seul moyen de régler la crise du Moyen-Orient et d’instaurer la stabilité dans cette région». Il a fait assumer à Israël le blocage des pourparlers de paix, jugeant que Tel-Aviv ne fait que «se dérober aux exigences de cette paix» et soulignant que «les ayants droit, qu’ils soient palestiniens, libanais, syriens ou arabes, ne toléreront pas l’attitude israélienne». MM. Lahoud et Moratinos ont aussi passé en revue l’aide européenne au Liban. Selon l’émissaire européen, «le chef de l’État a exprimé le souhait que l’Union européenne soutienne le processus de réforme économique engagé au Liban et que les accords conclus dans le cadre des négociations libano-européennes soient appliqués le plus rapidement possible». M. Lahoud a aussi insisté sur l’aide à la reconstruction du Liban-Sud. «Toute assistance économique et financière de l’Union européenne sera la bienvenue. Le Liban en a besoin, après dix-sept ans de guerre et d’occupation», a déclaré le chef de l’État, cité par M. Moratinos, qui a promis de communiquer «le plus rapidement possible» les remarques de son interlocuteur aux dirigeants et aux institutions de l’UE. L’émissaire européen a, dans le même temps, informé son hôte que les aides européennes au Liban seront «bientôt décidées». M. Lahoud devait le remercier pour les efforts qu’il déploie en ce sens, se félicitant notamment de ce qu’il n’y ait «aucune condition préalable à cette assistance». Des mesures courageuses Avec M. Hariri, l’entretien a été essentiellement axé sur les relations libano-européennes, selon les indications de M. Moratinos à la presse. «J’ai exprimé au Premier ministre libanais l’intérêt et le soutien de l’UE pour les mesures courageuses que son gouvernement vient de prendre et qui vont évidemment favoriser et faciliter les négociations entre l’UE et le Liban», a-t-il déclaré à sa sortie de Koraytem, en commentant la réduction des tarifs douaniers. Il a émis l’espoir que ces mesures «pourront permettre la signature le plus tôt possible de l’accord d’association entre le Liban et l’UE», soulignant l’appui de l’Union européenne «aux efforts économiques» déployés en général par le gouvernement. Sur le plan politique, M. Hariri a tenu le même discours que le chef de l’État et l’émissaire européen a réitéré son point de vue sur la question. Tous deux étaient d’accord sur la nécessité de parvenir aussi tôt que possible à une paix dans la région. En réponse à une question, M. Moratinos a exclu l’éventualité d’une réduction des effectifs de la Finul. «Le nombre des Casques bleus doit être maintenu tel qu’il est actuellement. En revanche, nous souhaitons que l’armée libanaise soit déployée le plus tôt possible au Sud. J’en ai discuté avec le chef du gouvernement, qui nous a fourni des garanties sur la consolidation de la sécurité et de la stabilité» à la frontière libano-israélienne, a-t-il déclaré. «Je crois que le Liban fait de son mieux pour maintenir le calme et nous ne pouvons que l’encourager», a-t-il enchaîné, avant de se prononcer en faveur d’un règlement «politique et diplomatique» sur le conflit libano-israélien concernant les hameaux de Chebaa. M. Moratinos a, d’autre part, affirmé à l’issue de son entretien avec M. Berry que «l’UE travaillait sur le dossier des trois soldats israéliens» capturés début octobre par le Hezbollah sans fournir d’autres détails à ce sujet. Il a ajouté qu’il avait demandé à M. Berry s’il était possible de les rencontrer mais que le président du Parlement lui avait rétorqué «qu’il n’avait aucune information à leur sujet». Plus tard dans la journée, M. Moratinos a rendu visite au ministre de la Culture, M. Ghassan Salamé, pour un entretien axé sur l’aide européenne au Liban dans le domaine culturel.
Double mission politique et économique à Beyrouth pour l’envoyé spécial européen au Proche-Orient, Miguel Angel Moratinos. L’émissaire de l’Union européenne, qui a eu des entretiens avec les trois pôles du pouvoir, ainsi qu’avec les ministres des Affaires étrangères et de la Culture, a estimé que la décision du gouvernement de réduire fortement les tarifs douaniers...