« Une trêve » en attendant l’échange des prisonniers, affirment des sources diplomatiques

Les contacts tous azimuts entrepris notamment par l’Administration américaine auraient abouti à «une trêve (libano-israélienne) en attendant l’échange des trois soldats israéliens (enlevés par le Hezbollah) contre les 19 Libanais détenus dans les prisons israéliennes». C’est ce qu’ont indiqué hier des sources diplomatiques bien informées tout en précisant que la diplomatie du téléphone a joué un rôle déterminant dans cette affaire. En effet, quelques heures après l’opération du Hezbollah, le président américain Bill Clinton a contacté le Premier ministre israélien Ehud Barak pour le convaincre d’éviter toute riposte impulsive susceptible d’aggraver encore plus la situation. Mais, selon les mêmes sources, les efforts diplomatiques déployés en faveur d’un dénouement rapide de cette affaire ne semblent pas près d’aboutir dans la mesure où aucun cadre de négociations pour l’échange des prisonniers n’a encore été élaboré. Le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan soulèvera le problème avec le président Émile Lahoud lors de sa visite aujourd’hui à Beyrouth. Il devrait en outre s’enquérir des dispositions que l’État libanais compte prendre en vue d’établir le calme à la frontière. M. Annan écoutera dans ce cadre la réponse officielle de Beyrouth concernant un renforcement de l’armée libanaise au Sud. De son côté, le chef de l’État ne manquera pas de protester contre le comportement israélien à l’égard des civils qui manifestaient à la frontière, l’armée israélienne ayant ouvert le feu contre les manifestants sans sommation. Le secrétaire général de l’Onu dispose d’ailleurs d’un rapport dans ce sens établi par la Finul. De toute évidence, la mission de M. Annan s’annonce «très difficile et délicate», selon les sources susmentionnées, d’autant plus que Tel-Aviv l’accuse d’avoir informé le Conseil de sécurité de l’application définitive de la résolution 425 alors que les jets de pierres à partir de la frontière et l’enlèvement des trois soldats israéliens constituent, aux yeux de l’État hébreu, une violation flagrante de ladite résolution. Autre visite diplomatique attendue aujourd’hui à Beyrouth, celle du Commissaire pour les Affaires politiques et de sécurité auprès de l’Union européenne, Javier Solana, envoyé dans la région à la demande du ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine, dont le pays préside actuellement l’UE. M. Solana devrait également se rendre en Syrie et en Israël. Il soulèvera avec les présidents Lahoud et Sélim Hoss la question des prisonniers israéliens, les problèmes sécuritaires à la frontière libano-israélienne et le conflit israélo-palestinien. Khalil FLEYHANE