L’Ordre des avocats prépare une étude approfondie des verdicts

Dans une allusion à peine voilée à l’affaire de la MTV, le bâtonnier Raymond Chédid a annoncé hier qu’une étude approfondie des décisions rendues par les différents tribunaux sera élaborée par l’Ordre des avocats. « Il est de notre devoir d’analyser et de critiquer (les jugements) de manière objective », a affirmé Me Chédid lors d’une conférence de presse, en soulignant que l’Ordre se sent concerné par toutes les questions qui touchent aux libertés et aux droits de l’homme. « Il est vrai que la justice est une autorité de référence, mais nous ne voulons pas par ailleurs accentuer la crise sociale en ajoutant un drame supplémentaire », a ajouté Me Chédid en allusion aux 400 familles des employés de la MTV. Commentant par ailleurs la question des mesures de sécurité prises à l’entrée des Palais de justice, le bâtonnier a exprimé son refus que soient fouillés les avocats alors que les juges sont exemptés de cette mesure. « On affirme à tort qu’il existe un plan sécuritaire qui, semble-t-il, n’a pas pu être exécuté à cause des avocats qui y font obstruction », a relevé Me Chédid. « Personne ne nous a jamais parlé d’un tel plan. Quoi qu’il en soit, nous rejetons toute mesure appliquée aux seuls avocats auxquels on interdit l’accès au Palais de justice. » Et Me Chédid de poursuivre en soulignant que depuis l’attentat qui a visé le juge Fadi Nachab, l’Ordre a exhorté le pouvoir de faire installer des portails électroniques de sécurité qui filtreraient sans exception tous ceux qui accèdent au Palais de justice, « mais en vain », a-t-il dit. « Nous sommes prêts à admettre toute mesure à condition qu’elle soit appliquée uniformément à tout le monde, sans privilégier qui que ce soit », a encore souligné Me Chédid, en rapportant les plaintes formulées par les avocats de Nabatiyeh, Zahlé et de Jdeidé qui ont été contrôlés par les forces de l’ordre alors que les juges n’ont pas été soumis à cette mesure. « Je n’accepterai jamais que les avocats détenteurs de leur carte soient fouillés », a insisté le bâtonnier en relevant que l’État, « qui dépense énormément sur un certain nombre de projets, peut se permettre de financer un nouvel équipement électronique ».