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Actualités - OPINION

Crise proche-orientale - Le pouvoir invité à prendre des mesures préventives De sombres nuées régionales menacent le Liban

Les partis libanais et les organisations palestiniennes fondent un congrès permanent pour défendre ensemble le droit de retour palestinien, rejeter l’implantation et soutenir la Résistance libanaise. Cette initiative devrait inspirer les autorités locales confrontées aux risques de lourdes retombées, notamment économiques, en cas de frappe US contre l’Irak. Confrontées également à un double danger en provenance de la frontière Sud : d’abord un afflux massif de nouveaux réfugies palestiniens, à cause de la stratégie sharonienne dite de transfert. Ensuite, une guerre lancée par Israël aussi bien contre la Syrie que contre le Liban, sous prétexte de neutraliser le Hezbollah. Des pôles du cru notent que le pouvoir devrait déployer des efforts diplomatiques intensifiés pour parer à toute fâcheuse éventualité. Et qu’il devrait aussi bouger à l’intérieur. En reprenant à son compte, pour le généraliser, le congrès permanent précité. Afin d’y fondre toutes les formations, tous les centres influents du pays, pour montrer une parfaite unanimité nationale face aux périls de l’heure. Il s’agirait de mettre fin de la sorte aux divisions internes, aux conflits d’intérêts dérisoires dont l’ennemi pourrait profiter pour mener à bien ses visées. Cependant, certains pensent que les États-Unis interdisent à Israël de brouiller leurs propres cartes guerrières visant l’Irak en ouvrant inopinément un autre front dans la région. Ils ajoutent qu’en tout cas les Israéliens se trouvent en période électorale et ne peuvent se focaliser sur une guerre avec la Syrie et le Liban. Selon ces pôles, après le coup contre Saddam, les Américains se retrouveraient en position de force et pourraient, finalement, imposer leurs solutions pour le conflit israélo-arabe ou israélo-palestinien. Il y aurait, à leur avis, un État palestinien qui négocierait ses frontières définitives avec Israël. Et qui s’occuperait des réfugiés, de façon à ce que les pays hôtes n’aient plus à s’en inquiéter. On sait à ce propos que l’implantation est particulièrement redoutable pour le Liban. Pays confessionnellement composite, de faible superficie et de forte densité démographique, il serait déséquilibré gravement sur le plan socio-politique si les réfugiés devaient être intégrés à son tableau. On sait que la Constitution met le doigt directement sur la plaie. En laissant entendre, dans son prologue, que l’implantation pourrait entraîner une déchirure du peuple, une partition du pays, tous des éléments que la loi fondamentale rejette et condamne. L’implantation serait, bien évidemment, également contraire au pacte de Taëf. Bien entendu, le Liban n’est pas maître du jeu. Si les Palestiniens du Hamas et du Fateh ne peuvent pas s’accorder, au Caire, sur l’arrêt des attentats, pour une reprise des négociations avec Israël, Beyrouth n’y peut rien. Mais ce n’est pas une raison, poursuivent les mêmes sources, pour baisser les bras. Au contraire même : du moment que Beyrouth ne peut rien empêcher, il doit essayer de se protéger au mieux. De prendre des mesures préventives pour parer les effets, ou les amortir, de la guerre américaine contre l’Irak. Et, surtout, pour tenter de se mettre à l’abri vis-à-vis d’Israël. Il ne faut en effet pas se leurrer : un nouvel exode de Palestiniens en direction du Liban comme de la Jordanie, rendrait l’implantation inévitable. Car il signifierait que le projet d’État palestinien est mort et enterré. De même, les menaces israéliennes visant le Hezbollah ne doivent pas être prises à la légère. Les autorités libanaises doivent réaliser qu’une guerre est possible. Il est de leur devoir impérieux de tout mettre en œuvre pour la prévenir, sans renoncer aux droits du pays. En relançant les pays arabes et amis, ainsi que les grandes puissances et l’Onu. Pour que l’État hébreu fasse l’objet de pressions dissuasives. Émile KHOURY
Les partis libanais et les organisations palestiniennes fondent un congrès permanent pour défendre ensemble le droit de retour palestinien, rejeter l’implantation et soutenir la Résistance libanaise. Cette initiative devrait inspirer les autorités locales confrontées aux risques de lourdes retombées, notamment économiques, en cas de frappe US contre l’Irak. Confrontées...