Le chef des Kataëb dresse le bilan de 2002 Pakradouni : Après l’année de la renaissance du parti, celle des causes sociales

Le chef des Kataëb, Karim Pakradouni, a estimé hier que l’année 2002 a été pour son parti l’année de la renaissance et affirmé que 2003 sera celle de la défense des causes sociales. « En toute modestie, j’estime que le parti est parvenu au cours de l’année 2002 à renaître sur le plan organisationnel et à l’échelle nationale et régionale », a déclaré M. Pakradouni lors d’une réunion commune du bureau politique et du conseil central du parti. « Nous avons dépoussiéré les vieux habits du parti, renouvelé son discours et rajeuni ses membres en nous engageant à défendre les causes des citoyens et celles de la région. L’ouverture de permanences Kataëb et les campagnes de recrutement de nouveaux militants continueront à être une priorité en 2003, à côté de nos engagements nationaux et panarabes », a-t-il dit. M. Pakradouni a affirmé que sur le plan strictement libanais, le parti est parvenu en 2002 à « enclencher un discours politique chrétien caractérisé par la modération et le patriotisme ». « Nous nous sommes dégagés de la bande des boycotteurs et des opposants et nous avons proclamé la nécessité pour les chrétiens de participer à l’édification de l’État et de soutenir ses institutions – en tête desquelles viennent la présidence de la République, l’armée et la justice – en échange de la reconnaissance du devoir de l’État de corriger le déséquilibre représentatif dont se plaignent les chrétiens », a-t-il souligné. Après avoir rappelé que les Kataëb n’assument pas la responsabilité des problèmes accumulés dans le pays depuis une dizaine d’années, « tant sur le plan de la crise économique et sociale que sur celui de l’injustice qui touche les chrétiens, puisque le parti n’a participé à aucun gouvernement depuis 1992 », M. Pakradouni est passé sans transition à l’affaire de la MTV. « Nous sommes solidaires des employés de la chaîne et de Radio Mont-Liban en ces moments difficiles pour eux, tout en affirmant notre respect à l’égard de tous les verdicts de la justice dans cette affaire comme dans toute autre affaire », a-t-il déclaré. Cette profession de foi dans les vertus de la justice libanaise n’a toutefois pas empêché M. Pakradouni de reconnaître implicitement que c’est bien une « bataille politique perdante » qui a causé la fermeture de la MTV et de RML. « Depuis le début, nous avons conseillé à tous ceux qui sont attachés à ces deux médias de ne pas les impliquer dans des batailles politiques perdantes », a-t-il dit. « Nous avons réclamé des députés, et notamment des parlementaires membres de Kornet Chehwane, de présenter une proposition de loi pour amender l’article 68 de la loi électorale (à l’origine des décisions de justice). Telle aurait dû être la voie à suivre, une voie que n’ont pas prise les démagogues et tous ceux qui misent sur des changements (régionaux) illusoires », a-t-il ajouté. Le chef des Kataëb a, en outre, dressé un bilan rapide de l’évolution des relations extérieures du parti, rappelant notamment qu’il avait lui-même rencontré à deux reprises le président syrien Bachar el-Assad et affirmant être parvenu à « une entente en profondeur avec la Syrie ». Enfin, il a souligné que l’année 2003 allait être pour les Kataëb celle de la défense des causes sociales. « Nous ne connaîtrons pas de repos tant que la situation sociale demeurera aussi désastreuse et que la pauvreté, le chômage et l’émigration augmenteront », a-t-il lancé. « Nous continuerons à dénoncer l’injustice sociale qui touche la majorité écrasante des Libanais, chrétiens et musulmans », a poursuivi M. Pakradouni. Il a indiqué que son parti examinait actuellement un projet comportant quatre propositions en matière sociale touchant à l’élargissement de la sécurité sociale, la garantie des retraites, le droit à la santé et à l’hospitalisation pour tous les Libanais et l’enseignement gratuit généralisé.