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Actualités - CHRONOLOGIE

Communautés - Frangié affirme ne pas être hostile à un renouvellement du mandat de Lahoud Baabda et Bkerké sont victimes de manœuvres internes et externes, assure Fouad Boutros(photos)

Le siège patriarcal de Bkerké a de nouveau été, hier, le théâtre d’une série de prises de position révélatrices de l’état actuel de la vie politique au Liban. «Le moins qu’on puisse dire, c’est que la situation interne est en grand désordre. » « Il valait peut-être mieux que le président de la République et le chef de l’Église maronite ne se rencontrent pas. » « Bkerké n’est pas partie prenante au dialogue. » « Nous ne sommes pas les seuls à être responsables de cet état de choses, mais la responsabilité première nous en incombe. » En quelques phrases elliptiques, l’ancien ministre Fouad Boutros, l’un des observateurs les plus avertis de la scène politique interne, a décrit hier le mal dont souffre la vie politique au Liban, le blocage des institutions, le dialogue interrompu entre le président de la République et le patriarche maronite, l’espoir et les conditions d’une reprise du dialogue, les facteurs internes et externes susceptibles d’influer sur cette reprise, le contexte régional. L’entretien entre le patriarche Sfeir et M. Boutros a duré 45 minutes, à l’issue desquelles l’ancien ministre a déclaré que « le moins qu’on puisse dire, c’est que la situation interne est, à tous les points de vue, en grand désordre ». « J’aurais préféré que les circonstances soient favorables au tête-à-tête entre le président Lahoud et le patriarche Sfeir », a ajouté M. Boutros, évoquant la présence du chef de l’État à Bkerké, pour la messe de Noël. « Mais sans une atmosphère favorable, il valait mieux que le tête-à-tête n’ait pas lieu. » Selon M. Boutros, les divergences de points de vue entre les deux hommes sont certaines, et pourraient résulter de « manœuvres et intrigues internes et externes », certaines d’entre elles pouvant être « étroitement partisanes ou plus ». Par ailleurs, répondant aux journalistes, l’ancien chef de la diplomatie libanaise a répondu « diplomatiquement » que le président Lahoud « parraine le dialogue » et n’en est pas l’un des protagonistes, tout en affirmant que Bkerké aussi « n’a pas posé de conditions au dialogue, n’étant pas un protagoniste direct du dialogue ». Selon M. Boutros, la position de Bkerké, à ce sujet, est ambivalente, puisqu’elle a bien entendu son avis sur la situation interne, mais qu’en même temps « elle parraine un dialogue et, d’un autre point de vue, encourage un dialogue visant à rapprocher les points de vue, dans l’intérêt du pays ». Au passage, M. Boutros a déclaré : « Le Rassemblement de Kornet Chehwane n’a pas rompu le dialogue avec le chef de l’État, mais s’est demandé, un peu hâtivement, si celui-ci avait toujours sa raison d’être », après la fermeture de la MTV. « Kornet Chehwane n’a pas dit qu’il désire interrompre le dialogue (...) dans l’absolu, Kornet Chehwane n’a pas rompu le dialogue. » « Sans vision neuve, il serait inutile de changer le gouvernement », a encore déclaré M. Boutros, qui a considéré que si les Libanais ne sont pas seuls responsables de la confusion politique qui règne au Liban, ils doivent estimer que « la responsabilité première » leur en incombe. La vie politique est figée Pour sa part, le ministre de la Santé, Sleiman Frangié, bavardant avec les journalistes, s’est expliqué sur certains points de la politique interne, indiquant notamment que sans l’adoption d’un règlement interne au Conseil des ministres, « un changement de gouvernement ne changera rien aux choses ». Quelques instants plus tôt, M. Frangié avait indiqué toutefois que « la situation est chaque jour un peu plus mûre pour un changement de gouvernement ». Ce qui bloque la situation interne, a ajouté M. Frangié « c’est le climat confessionnel qui y règne. L’accord de Taëf était nécessaire pour sortir de la crise, mais il faut que tout le monde convienne de sortir du climat confessionnel et pour le faire, il faut un changement de régime ». M. Frangié a également affirmé qu’il n’assistait pas aux réunions du Conseil des ministres parce que sa présence n’y changerait rien. Mais il s’est dit tranquille à ce sujet, car « la ligne politique du gouvernement est la nôtre ». Enfin, M. Frangié a redit qu’il n’était pas opposé à un éventuel renouvellement du mandat du président Lahoud, « si notre ligne politique l’exige ». Par ailleurs, le patriarche Sfeir a reçu hier le patriarche de l’Église éthiopienne Paolo Ier accompagné d’une délégation de l’Église arménienne, le vice-président de la Chambre, Élie Ferzli, le député Osman Dana et une délégation du village de Brih.
Le siège patriarcal de Bkerké a de nouveau été, hier, le théâtre d’une série de prises de position révélatrices de l’état actuel de la vie politique au Liban. «Le moins qu’on puisse dire, c’est que la situation interne est en grand désordre. » « Il valait peut-être mieux que le président de la République et le chef de l’Église maronite ne se rencontrent pas....