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Actualités - CHRONOLOGIE

Sécurité - L’enquête sur l’attentat au Palais de justice, gardée secrète, touche à sa fin Le juge Madi a recueilli la déposition de Nachar à l’hôpital(photos)

Khalil Sinno, l’auteur de l’attentat de lundi dernier au Palais de justice, continue à défrayer la chronique. Et son crime reste inexpliqué. Du moins pour le commun des mortels, puisque le premier juge d’instruction de Beyrouth, Hatem Madi, a déclaré hier avoir pratiquement achevé son enquête, mais il ne parlera pas avant la publication de l’acte d’accusation, probablement la semaine prochaine. Madi a entendu hier, pendant une heure, à l’Hôtel-Dieu, le juge Fadi Nachar que Sinno avait blessé d’une balle tirée à bout portant en plein tribunal, et il demandera une reconstitution du crime dans les plus brefs délais. Reste la grande question : Sinno a-t-il agi seul ou sur une instigation de groupes intégristes ? La justice devrait le savoir bientôt. L’affaire paraît simple, d’autant que le crime a eu lieu, lundi dernier, en présence de plusieurs témoins et l’enquête est menée rondement, malgré la semaine de fêtes. Au point que le premier juge d’instruction Hatem Madi a déclaré hier aux journalistes qu’il publiera très prochainement son acte d’accusation. Mardi et hier, jeudi, il a en tout cas poursuivi ses investigations, ayant entendu 10 personnes, dont deux ont été arrêtées (mais leur identité n’a pas été divulguée) et trois gardées en liberté sous caution d’élection de domicile et il s’est rendu à deux reprises à l’hôpital où est soigné le juge Fadi Nachar. Mais ce n’est qu’hier qu’il a pu recueillir sa déposition pendant près d’une heure. Fatigué, l’élocution difficile, le juge des référés a raconté sa version, c’est-à-dire le déroulement des faits, comment Khalil Sinno est entré dans la salle du tribunal et il s’est placé derrière lui, lui braquant le revolver dans le dos. Fadi Nachar a refusé (ainsi d’ailleurs que le greffier et l’huissier du tribunal qui avaient essuyé des coups de feu, sans être touchés par les balles du tireur) de se porter partie civile, laissant ce soin au Conseil supérieur de la magistrature, qui considère que c’est toute la justice qui est visée à travers l’agression de lundi. Le juge Madi a aussi entendu le médecin légiste, Loutfallah Abou Salmane, qui avait établi un rapport sur le crime, après avoir examiné la victime, et les membres du service d’anthropométrie, pour des questions techniques, mais il n’a rien révélé des détails de l’enquête, ignorant les questions des journalistes sur un lien éventuel entre le tueur et le juge des référés, ou entre le tueur et des groupes islamistes ayant encore des cellules actives dans le camp palestinien de Aïn el-Héloué, notamment. La petite phrase lancée par Khalil Sinno, au moment où il était emmené par les forces de l’ordre : « Si je parle, je suis un homme mort », continue pourtant de trotter dans tous les esprits. Pour l’instant, il faudra, une fois n’est pas coutume, respecter le secret de l’instruction, les magistrats se refusant à laisser filtrer la moindre information. Pourtant, au cours de sa visite traditionnelle, à la veille des fêtes, au sérail de Jdeidé et sa réunion avec les forces de l’ordre chargées de veiller à la sécurité durant les réveillons, le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, a réitéré ses précédentes déclarations, affirmant que le crime de Sinno n’est ni un acte individuel ni une agression motivée par des mobiles personnels. Il a promis que l’on saura tous les détails dans les plus brefs délais. Sur le plan médical, les services de l’Hôtel-Dieu ont annoncé que l’état du juge Nachar était désormais stable, mais que celui-ci restera encore quelques jours à l’hôpital pour retrouver ses forces.
Khalil Sinno, l’auteur de l’attentat de lundi dernier au Palais de justice, continue à défrayer la chronique. Et son crime reste inexpliqué. Du moins pour le commun des mortels, puisque le premier juge d’instruction de Beyrouth, Hatem Madi, a déclaré hier avoir pratiquement achevé son enquête, mais il ne parlera pas avant la publication de l’acte d’accusation,...