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Actualités - CHRONOLOGIE

Dossier régional - Beyrouth, Damas et Bagdad démentent les accusations de Sharon et du « Haaretz » Israël fait état d’armes irakiennes « transférées en Syrie et destinées au Hezbollah »

« L’Irak a fait transférer, via la Syrie, des armes destinées au Hezbollah. » C’est en substance ce qu’a indiqué le journal israélien « Haaretz ». « Ces armes consistent en des roquettes sol-sol d’une portée de 100 à 150 kilomètres, bien supérieure à la portée des roquettes qui équipent actuellement » le parti intégriste, précise le quotidien. Et dont le correspondant militaire souligne que les roquettes aujourd’hui en service, de type Fateh et Soumoud, « ont néanmoins une portée suffisante pour atteindre la région de Haïfa, le principal port d’Israël, dans le nord du pays ». Pour le chef de l’État, Émile Lahoud, la position « claire et constante » du Liban « est respectée par les pays étrangers qui distinguent entre la vérité, incarnée par la position libanaise, et la politique du mensonge adoptée par Israël, qui multiplie toutes sortes de pressions sur les médias et sur quelques pôles de décisions névralgiques. Les dernières calomnies en date font état de transferts d’armes de destruction massive d’Irak en Syrie, dont certaines à la Résistance libanaise, et qui sont destinées à combattre Israël. Plus personne n’est dupe de ce genre de propos, dont les arrière-pensées sont claires pour l’opinion publique internationale. Qui sait parfaitement quel est le pays qui s’en prend à la paix et à la stabilité, qui méprise la légalité internationale et qui viole les droits de l’homme », a accusé, sans ambages, le président Lahoud. Quant au ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud, il a estimé qu’Israël, « comme à l’accoutumée, profite de n’importe quelle occasion pour diffuser, alors que le climat ambiant est à l’orage, des informations créées de toutes pièces, destinées à détourner l’attention de tous les sujets politiques essentiels ». Et pour le chef de la diplomatie, tout le monde connaît désormais les plans « flagrants » d’Israël, qui « ne change pas ses habitudes ». Signalons que la veille, le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, avait affirmé disposer d’informations selon lesquelles l’Irak a transféré récemment des armes non conventionnelles en Syrie. « Il y a des informations que nous vérifions. Mais nous sommes sûrs que l’Irak a récemment transféré des armes chimiques ou bactériologiques en Syrie. Saddam Hussein a voulu cacher ces armes, et je pense que les Américains le savent aussi », a-t-il affirmé mardi soir. Ces affirmations interviennent alors que le Premier ministre israélien est accusé, notamment par le Parti travailliste, d’axer son discours sur l’Irak pour détourner l’attention des Israéliens des affaires de corruption qui éclaboussent son parti à l’approche des législatives du 28 janvier. « L’intérêt d’Israël est que la Syrie figure parmi les pays menacés par les Américains à cause de leur soutien au terrorisme. Israël s’est toujours demandé pourquoi la Syrie ne faisait pas partie de l’“axe du mal” », qui inclut l’Irak, l’Iran et la Corée du Nord, a expliqué Shlomo Brom, expert des questions syriennes à l’Université de Tel-Aviv, interrogé par l’AFP. « Il ne serait pas surprenant que l’Irak et la Syrie entretiennent des relations douteuses, car les présidents des deux pays ont renforcé leurs liens et (la Syrie) a déjà violé les résolutions de l’Onu en important du pétrole d’Irak », a ajouté l’expert israélien. Quoi qu’il en soit, tant Damas que Bagdad ont démenti hier les affirmations israéliennes. La Syrie les a qualifiées de « ridicules » et d’« infondées », alors que, pour l’Irak, ce sont des « mensonges absolus ». Houssam Mohammed Amin, le chef de la Commission nationale irakienne de surveillance, a affirmé que les accusations lancées par le Premier ministre israélien Ariel Sharon répondaient à des considérations de politique intérieure à l’approche des élections législatives du 28 janvier. « Ces allégations sont sans fondement », a-t-il déclaré. « L’Irak n’a pas d’armes de destruction massive. Ces accusations sont liées à des événements politiques intérieurs à l’entité sioniste (...) en relation avec ces élections. Quiconque parle agressivement contre l’Irak et la Syrie remportera l’élection. C’est l’objectif de ces allégations », a-t-il ajouté. Le Hezbollah et le Canada D’autre part, le palais Bustros a convoqué hier, pour cause d’absence de l’ambassadeur Michel Duval, le chargé d’affaires canadien, Layos Arendas. Qui s’est vu remettre des vidéos et des cassettes du discours prononcé par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, à l’occasion de la Journée de Jérusalem. Ces documents sont destinés à réfuter les accusations selon lesquelles celui-ci aurait demandé que « les attaques terroristes se multiplient contre les intérêts israéliens à l’intérieur comme à l’extérieur de l’État hébreu ». Le secrétaire général du palais Bustros, Mohammed Issa, a indiqué au diplomate canadien que « rien ne justifie la décision d’inscrire le Hezbollah sur la liste noire des organisations terroristes. Puisque ce qu’a dit Hassan Nasrallah est la chose suivante : “Au cas où Israël et le sionisme planétaire détruisaient la mosquée al-Aqsa, le peuple d’al-Aqsa et le peuple de Palestine détruiront cette entité violatrice avec le sang des martyrs” ». Mohammed Issa a précisé à Layos Arendas que la traduction par l’ambassade canadienne « n’a pas été précise », demandant à ce qu’Ottawa revoit sa décision, « parce qu’il y va de l’intérêt des deux parties, au regard notamment des bonnes relations entre les deux pays et du grand nombre de Libanais qui vivent et qui travaillent au Canada ». Répétant que le Hezbollah est un parti politique, avec des députés siégeant au Parlement et, en même temps, « il combat l’occupation israélienne de ce qui reste comme terres occupées, en s’en prenant non aux civils, mais aux soldats de l’occupant israélien. Le Liban ne défend pas le Hezbollah en tant que tel, mais plutôt son droit à libérer son territoire », a précisé le secrétaire général du palais Bustros. Quant au chargé d’affaires canadien, il a assuré que son pays ne fait aucun lien entre ses engagements dans le cadre de la conférence de Paris II et la décision d’inscrire le Hezbollah sur la liste noire. Affirmant que le Canada allait « respecter ses engagements ».
« L’Irak a fait transférer, via la Syrie, des armes destinées au Hezbollah. » C’est en substance ce qu’a indiqué le journal israélien « Haaretz ». « Ces armes consistent en des roquettes sol-sol d’une portée de 100 à 150 kilomètres, bien supérieure à la portée des roquettes qui équipent actuellement » le parti intégriste, précise le quotidien. Et dont le...