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Actualités - OPINION

La naissance de Jésus dans le Coran

Par Mohamed NOKKARI* En ces jours de fête, les musulmans partagent la joie, le bonheur des chrétiens du monde entier, et se sentent au cœur de l’événement commémoré. Ce sentiment ne relève pas d’une prise de position passagère, mais d’un dogme inscrit dans le Coran même. Le Christ et sa mère occupent une place importante dans la pensée religieuse islamique et des dogmes que beaucoup de non-musulmans croient exclusivement chrétiens trouvent aussi leurs sources dans le Coran. Parmi ces dogmes, le Coran attache une importance capitale à celui de « la conception virginale » et confirme que Marie se trouva enceinte par la vertu du Saint Esprit, sans que Joseph ne l’eût connue. Le Coran place Marie dans le rang le plus élevé parmi toutes les femmes de l’univers. Une parole du Prophète Mahomet confirme que dans l’au-delà, Marie occupera aussi la première place à la tête de toutes les femmes au paradis. Le récit de la naissance de Marie se retrouve à plusieurs reprises dans le Coran. Selon les commentateurs du Coran, Marie serait la fille de Omran, un cousin de Zacharie. Quand l’épouse d’Omran fut enceinte, elle fit vœu de consacrer à Dieu l’enfant qui était dans son sein. Ayant donné naissance à une fille, elle fut affligée de cette contrariété, car il n’était pas de coutume d’admettre au Temple les filles. Néanmoins, Dieu accepta l’enfant et lui demanda de la porter au Temple pour y être consacrée. La tradition raconte ensuite que lorsque Marie atteignit l’âge nubile, au troisième mois, Dieu envoya l’ange Gabriel vers elle, sous forme humaine, et lui annonça qu’elle portera un Verbe de Dieu, une Parole émanant de lui appelé « Le Messie, Jésus, fils de Marie ». Quand l’ange Gabriel eut réconforté le cœur inquiet de Marie, il souffla sur elle par ordre de Dieu, et Marie conçut de ce souffle Jésus. Le Coran évoque cela dans la sourate « al-Omran » : « Et lorsque les anges dirent : « Ô Marie ! Dieu t’annonce la bonne nouvelle de la prochaine venue d’une Parole de Lui. Son nom est le Messie, Jésus-fils-de-Marie, notable dans ce monde et dans l’autre et parmi les rapprochés. » (45) Dans la sourate « Mariam » : Le Coran ajoute que Marie « se retira loin de sa famille dans un endroit à l’Est (de Jérusalem) ». « Elle se cacha à leurs yeux derrière un voile et nous lui envoyâmes alors Notre Esprit qui se présenta à elle sous l’aspect d’un parfait être humain. » « Elle dit : « Je me mets contre toi sous la protection du Très Miséricordieux si tu Le crains. » « Il dit : « Je ne suis qu’un messager de Ton Seigneur ayant pour mission de te donner un garçon pur et béni. » « Elle dit : « Comment puis-je avoir un garçon alors qu’aucun humain ne m’a jamais touchée et que je n’ai jamais été une femme de mauvaises mœurs ? » « Il dit : « C’est ainsi qu’a dit Ton Seigneur. « Cela M’est bien facile et afin que Nous en fassions un signe pour les humains et un effet de Notre miséricorde. » ( 16- 21). Et ce fut chose faite. Quand son heure approcha, Marie craignant les accusations de Zacharie et les serviteurs du Temple sortit de la ville. Ayant marché un peu, elle fut prise des douleurs de l’enfantement. Elle s’assit sous un palmier, où elle accoucha de Jésus. Dieu fit jaillir à cet endroit un ruisseau et l’eau coulait sur le sol afin que Marie puisse laver Jésus et se laver elle-même. Dieu lui demanda ensuite de secouer le tronc du palmier, Marie secoua l’arbre et à l’instant des dattes en sortirent, devinrent mûres et tombèrent. Elle en mangea et son corps recouvra des forces. Le récit coranique à ce sujet donne une description éloquente de l’état émotionnel de Marie, de l’intervention divine pour la rassurer et l’assister, et de l’endroit choisi pour l’accouchement, sans mentionner toutefois si Marie s’était réfugiée ou non dans une crèche. Quand Marie eut recouvré ses forces, elle prit Jésus et retourna au Temple. Les serviteurs du Temple voyant l’enfant en furent étonnés et adressèrent des reproches à Zacharie. Celui-ci répondit que nul homme ne l’avait approchée, ils retournèrent alors vers Marie et l’interrogèrent au sujet de l’enfant. Marie ne répondit pas, mais elle montra du doigt Jésus. Dieu au même instant fit parler Jésus pour signaler le caractère prophétique de sa naissance et innocenter sa mère. Le Coran rapporte notamment les versets suivants : Il (Jésus) dit : « je suis adorateur de Dieu. Il m’a apporté le Livre et a fait de moi Prophète. » « Il a voulu que je sois béni partout où je me trouve ; Il m’a recommandé de faire la prière et l’aumône tant que je vivrai » « (31- 32) « d’être pieux envers ma mère et il ne m’a nullement fait un violent misérable » « La paix sera sur moi le jour de Ma naissance, le jour de Ma mort et le jour de Ma résurrection » (28). Selon la tradition musulmane, deux phénomènes ont marqué la naissance de Jésus : d’abord, toutes les idoles qui existaient sur terre furent renversées, et tous les démons de la terre se réunirent autour de Satan pour savoir ce qui s’est passé. Satan, en apprenant la naissance de Jésus, voulut exercer son pouvoir sur lui, mais il n’y parvint pas. D’où une parole du Prophète Mahomet annonçant : « Qu’ aucun nouveau-né ne vient au monde exempt de la marque de Satan, qui le fait pousser le premier cri, mis à part Marie et son Fils ». On voit ici préfiguré le dogme chrétien de l’« Immaculée Conception ». En deuxième lieu, la tradition rapporte que dix jours après la naissance de Jésus, des astrologues vinrent de Syrie à Jérusalem pour le voir. D’après un autre récit, ces hommes avaient été envoyés par un roi de Perse ayant trouvé l’indication de la naissance de Jésus dans les livres de Daniel. Tant de signes ont annoncé la naissance de Jésus et confirmé qu’il était le Messie attendu. Les musulmans, en se rappelant sa naissance, croient qu’il est toujours vivant au ciel et attendent son retour sur terre pour gouverner avec piété et justice le monde. À chaque fois que le nom du Christ est prononcé, nous répétons ce qui est dit dans le Coran : « Paix sur lui le jour où il est né, le jour de Sa mort et le jour de Sa résurrection ». * Directeur général de Dar el-Fatwa et chef du cabinet du mufti de la République.
Par Mohamed NOKKARI* En ces jours de fête, les musulmans partagent la joie, le bonheur des chrétiens du monde entier, et se sentent au cœur de l’événement commémoré. Ce sentiment ne relève pas d’une prise de position passagère, mais d’un dogme inscrit dans le Coran même. Le Christ et sa mère occupent une place importante dans la pensée religieuse islamique et des...