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Actualités - OPINION

Dossier régional - L’économie libanaise se trouverait sérieusement affectée Les répercussions négatives d’une éventuelle frappe contre l’Irak

Quelles seraient les répercussions sur le Liban d’une éventuelle frappe contre l’Irak ? Le Premier ministre Rafic Hariri a déjà plus ou moins répondu à cette question en indiquant que le Liban serait le moins affecté par une telle offensive du fait de la distance qui le sépare de l’Irak. M. Hariri a tout de même reconnu que la région passe par une période très dangereuse. Dans certains milieux politiques on craint plutôt que la stabilité au Liban ne soit menacée par une escalade au Sud. De fait, l’État hébreu pourrait profiter de ce que tous les regards seraient alors braqués sur la guerre en Irak pour tenter d’imposer sa propre vision de la paix dans la région en attaquant le Liban et la Syrie. Les mêmes sources craignent aussi une action des Palestiniens installés au Liban pour venir en aide à leurs compatriotes dans les territoires occupés. Dans ce cas, le gouvernement libanais se verrait dans l’obligation d’intervenir en vue de veiller à la stabilité et à la sécurité dans le pays, et ce en collaboration étroite avec Damas. L’essentiel serait d’éviter naturellement qu’une action visant à freiner l’ardeur des Palestiniens ne se répercute négativement sur l’unité des rangs libanais. D’où, selon les mêmes milieux politiques, la nécessité de renforcer la coopération avec la Syrie et la solidarité des Libanais entre eux. Quelles peuvent être les conséquences économiques sur le Liban d’une éventuelle offensive contre l’Irak ? Certains observateurs appréhendent surtout un report des aides et des prêts que les participants à la réunion de Paris II ont octroyés au Liban. Les pays donateurs pourraient effectivement douter de la capacité du gouvernement libanais à mettre en application son programme de réformes en raison de la précarité de la situation. Les autorités seraient alors obligées d’avoir recours à de nouvelles mesures fiscales pour rembourser les prêts contractés auprès des créanciers. Or, il est évident qu’une telle initiative ne manquera pas de mécontenter le peuple déjà en proie à une crise économique aiguë. Par ailleurs, une détérioration de l’état de la sécurité au Liban influerait négativement sur le volume des investissements dans le pays et sur le secteur du tourisme. En outre, les pressions sur la livre libanaise seraient telles que la Banque centrale risquerait de ne plus être en mesure de la défendre. L’économie libanaise sera également affectée par l’interruption des échanges commerciaux avec l’Irak du fait de la guerre. En effet, la valeur des exportations libanaises à destination de ce pays est évaluée à quelque 250 millions de dollars par an, sachant que la valeur totale des exportations annuelles est d’environ un milliard de dollars. Ni la guerre de 75 au Liban ni le conflit irako-iranien n’ont interrompu le commerce entre le Liban et l’Irak. Seule l’invasion du Koweït a mis provisoirement un terme à ces échanges en raison des sanctions et de l’embargo imposés à Bagdad par les Nations unies. Mais le programme pétrole contre nourriture a permis une reprise du commerce libanais avec l’Irak. Hélas, la frappe militaire américaine qui s’annonce fait craindre le pire aux industriels et commerçants libanais. Sans compter que rien ne permet de croire qu’un changement de régime à Bagdad sera nécessairement dans leur intérêt. Le marché irakien pourrait s’ouvrir en effet à des pays dont les produits seraient bien plus compétitifs que les produits libanais. Émile KHOURY
Quelles seraient les répercussions sur le Liban d’une éventuelle frappe contre l’Irak ? Le Premier ministre Rafic Hariri a déjà plus ou moins répondu à cette question en indiquant que le Liban serait le moins affecté par une telle offensive du fait de la distance qui le sépare de l’Irak. M. Hariri a tout de même reconnu que la région passe par une période très...