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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-France - Chamoun se demande pourquoi les autorités ont accordé un visa au président du FN La présence chrétienne est menacée au Liban et en France, selon Le Pen(photo)

Arrivé vendredi soir à Beyrouth pour une visite de trois jours, le président du Front national français, Jean-Marie Le Pen, a estimé hier que l’avenir des chrétiens était menacé au Liban et aussi en France, après avoir rencontré le patriarche maronite, Nasrallah Sfeir, à Bkerké. « Il n’est pas qu’au Liban et au Moyen-Orient que la présence chrétienne est menacée ; elle l’est aussi en France où beaucoup de gens sont obligés de quitter leurs maisons car ils en sont chassés par une émigration de plus en plus lourde », a dit M. Le Pen à l’AFP. « Les différences fondamentales de religions et de cultures sont un élément inquiétant pour une communauté nationale quelle qu’elle soit, surtout si elle est menacée par des vagues d’émigrés (…), qui amènent leur propre culture et ne veulent pas toujours se fondre » dans le pays d’accueil, a-t-il ajouté. Faisant allusion à la présence militaire syrienne au Liban, M. Le Pen, arrivé au deuxième tour de l’élection présidentielle française du printemps, a salué « le rôle du patriarche Sfeir, qui incarne les valeurs patriotiques du Liban, ce pays menacé car ayant perdu son indépendance ». Il a estimé que le Liban devrait suivre « l’exemple suisse, en établissant un système où les différentes communautés religieuses ou culturelles disposeraient de cantons dans un cadre fédéral ou confédéral ». Rappelons que le fédéralisme était le système politique proposé pendant la guerre par le Front libanais. Avant son entrevue avec le cardinal Sfeir, M. Le Pen, accompagné de son épouse Jany, a assisté à la messe à Bkerké. Notons que Mgr Sfeir a entamé son homélie en souhaitant la bienvenue au leader du FN, avant de déclarer : « M. Le Pen est là parmi nous, afin de prier avec nous pour la paix dans la région et dans le monde. » M. Le Pen s’est rendu ensuite à Deir el-Qamar où il a été reçu par le chef du Parti national libéral, Dory Chamoun. Une visite que M. Chamoun a qualifiée d’ « amicale », dépourvue de toute connotation politique. Dans un entretien à L’Orient-Le Jour, le leader du PNL s’est demandé hier soir : « Si les responsables officiels étaient déterminés à boycotter M. Le Pen, pourquoi lui ont-ils donc délivré un visa d’entrée au Liban ? » En réponse à une question, M. Chamoun a en outre précisé qu’il s’agit de sa première rencontre avec le président du parti français d’extrême droite, et que cette visite s’inscrit dans « la tradition libanaise d’hospitalité ». La veille samedi, Jean-Marie Le Pen avait appelé à agir pour empêcher que les « Anglo-Américains » ne lancent une guerre contre l’Irak au nom de leurs seuls intérêts pétroliers. « Je voudrais lancer ici aujourd’hui un appel pour que le pire ne se produise pas (...). Tous ceux qui ont une influence doivent essayer d’empêcher l’éclatement de la crise », a déclaré à la presse M. Le Pen. « Le spectacle de 350 millions d’Anglo-Américains s’attaquant à un petit pays a quelque chose d’insupportable », a-t-il ajouté. Invité en tant que député européen par la « Fondation pour la francophonie » de l’avocat franco-libanais Élie Hatem, le chef du FN visite pour la première fois le Liban, accompagné de son épouse, présidente de « SOS enfants d’Irak ». Le délégué général du FN, Bruno Gollnisch, également député européen, était aussi du voyage avec son épouse. « Nous savons que depuis toujours, les États-Unis et l’Angleterre ont considéré que le pétrole leur appartient en propre », a affirmé M. Le Pen, notant que « les États-Unis n’auront plus de réserves de pétrole dans la décennie qui vient ». « Personne n’est dupe des raisons qui sont invoquées : démocratie, droit du peuple irakien à se gouverner lui-même. Les États-Unis n’ont pas la même exigence à l’égard de la plupart de leurs alliés », a-t-il estimé. Le leader du FN a jugé que « ce qui est étonnant, ce n’est pas que deux pays s’arrogent le droit de faire une guerre préventive, de faire payer à des civils innocents leur volonté hégémonique. Ce qui est étonnant, c’est que cet acte de piraterie ne provoque pas de réaction ». « Nous avons connu cela en d’autres temps, quand des dictateurs revendiquaient une part d’espace vital », a-t-il poursuivi, dénonçant cette « opération criminelle » et estimant que « la résolution de l’Onu (sur l’Irak) est un véritable piège ». M. Le Pen a décrit le blocus frappant l’Irak depuis 1990 comme « l’un des actes les plus abjects », affirmant qu’ « il a fait selon une commission de l’Onu des millions de victimes, dont un million d’enfants ». « Nous proposons à M. (George W.) Bush (le président américain) de changer la devise américaine (in God we trust) en “in gold we trust” ou encore “in oil we trust” », a encore déclaré M. Le Pen, battu au second tour de l’élection présidentielle française en mai dernier par le président sortant Jacques Chirac. Après une visite au port de Jbeil, M. Le Pen a dîné samedi soir avec l’ancien président Amine Gemayel. Interrogé à ce sujet par L’Orient-Le Jour, M. Gemayel a qualifié de « privée » la visite que lui a rendue le chef du FN, et s’est abstenu de tout autre commentaire. La délégation du FN doit quitter Beyrouth ce matin pour regagner la France via Chypre.
Arrivé vendredi soir à Beyrouth pour une visite de trois jours, le président du Front national français, Jean-Marie Le Pen, a estimé hier que l’avenir des chrétiens était menacé au Liban et aussi en France, après avoir rencontré le patriarche maronite, Nasrallah Sfeir, à Bkerké. « Il n’est pas qu’au Liban et au Moyen-Orient que la présence chrétienne est menacée ;...