Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Restructuration des axes sur le front politique

Le cabinet reste, comme Élias Murr l’a confirmé jeudi à la télévision. Suite à l’intervention de Khalil Hraoui, lors du dernier Conseil des ministres, le chef de l’État a, comme on sait, écarté toute idée de changement dans l’immédiat. Répondant de la sorte aux interrogations suscitées par les déclarations critiques d’Issam Farès, pour qui le gouvernement est agonisant. Ainsi que par l’attitude opposante de Walid Joumblatt, remarquée notamment lors de sa participation à la manif de la CGTL en compagnie de Marwan Hamadé. On ne peut omettre non plus les attaques récentes de Berry, qui laisse néanmoins aux Trente un délai de grâce courant au moins jusqu’au débat budgétaire, le 7 janvier. Les fermes propos du président Lahoud ont toutefois dégonflé la campagne des mécontents. Il n’en reste pas moins que dans les rangs loyalistes, où la grogne n’est pas moins accentuée qu’au sein de l’opposition, on convient que le viatique présidentiel, pour providentiel qu’il paraisse, doit être conforté par une action politique déterminée, si l’on veut que les Trente ne soient pas balayés prématurément. Il faut, entend-on dire, que le gouvernement fasse acte de présence... ou se fasse habilement oublier ! En détournant les tirs croisés par des manœuvres, des circonvolutions articulées sur le panel des alliances locales. Un tableau un peu confus qu’on peut tenter d’éclaircir par un exemple dialectique : on porterait X à se rapprocher de Y ou, au contraire, à s’éloigner de Z, en usant de stratagèmes éprouvés ou de provocations. Et à ce propos on aiguillonnerait un peu l’opposition traditionnelle tant pour qu’une nouvelle polémique généralisée occupe le terrain que pour en inciter les composantes à se quereller entre elles. Le clou de cette stratégie échiquéenne haut de gamme consisterait à pousser à fond la chaudière pour souffler la couverture dont bénéficie cette opposition. C’est-à-dire, en clair, pour que Bkerké lui retire son soutien ou, à tout le moins, commence à s’en démarquer. Un plan digne de Machiavel, mais peut-être trop complexe, trop pointu pour réussir en vrai. Aussi certains loyalistes proposent-ils une trame plus simple, et plus bénéfique à leurs yeux pour le pays : amorcer un dialogue sincère avec cette même opposition, pour rechercher des dénominateurs communs et tourner la page des confrontations. C’est cette ligne qu’Élias Murr a préconisée dans sa calme intervention télévisée. Tout en précisant que Kornet Chehwane serait bien avisée de faire un pas en avant, en revoyant sa copie et ses thèses de base. Dans cet esprit d’ouverture, les loyalistes modérés estiment qu’il faudrait réchauffer les relations entre Bkerké et Baabda, gelées pour l’instant. Ils pensent que la Noël devrait constituer une occasion en or pour un aparté entre le président de la République et le patriarche. Cheikh Kabalan Issa el-Khoury, président du RPC, y travaille activement, en effectuant une incessante navette entre Baabda et Bkerké. D’ailleurs le Rassemblement parlementaire de concertation fait savoir qu’il sera présent en force à la messe de la Nativité au siège patriarcal, derrière le chef de l’État. Ces députés n’ont du reste jamais cessé de rendre visite à Mgr Sfeir, malgré les tensions occurrentes. Ils font valoir que leur mobile est de contrer Kornet Chehwane, régulièrement présente à Bkerké et qui fait mine, selon eux, de parler au nom du patriarcat. Le RPC annonce enfin qu’il ne se contente pas de contacts et qu’il compte plancher dans les prochaines semaines sur des dossiers essentiels, comme la loi électorale. Il se propose également, après en avoir référé à Baabda, d’entreprendre une tournée des pôles locaux, dans l’idée de paver la voie à de nouvelles alliances qui auraient l’air moins confessionnelles. Des sources informées signalent à ce sujet des contacts intensifiées entre Hussein Husseini et Farès Boueiz, pour un regroupement éclectique qui pourrait englober par la suite Omar Karamé, éventuellement accompagné de Nayla Moawad. C’est du moins un souhait qu’expriment ces loyalistes. Qui ajoutent qu’au cas où Karamé refuserait, on ferait appel au bloc de Tripoli (Safadi, Fadel, Kabbara). Ainsi qu’à des pôles comme Boutros Harb, Neemetallah Abi Nasr, Farid el-Khazen, Abbas Hachem et Élie Skaff. Ce projet en est encore au stade préliminaire. Philippe ABI AKL
Le cabinet reste, comme Élias Murr l’a confirmé jeudi à la télévision. Suite à l’intervention de Khalil Hraoui, lors du dernier Conseil des ministres, le chef de l’État a, comme on sait, écarté toute idée de changement dans l’immédiat. Répondant de la sorte aux interrogations suscitées par les déclarations critiques d’Issam Farès, pour qui le gouvernement est...