Pédagogie - Journée espagnole au collège Melkart Miguel Angel Monpin : Un diplomate doit adopter un langage franc et direct(photo)

Une journée durant, l’Espagne était à l’honneur au collège Melkart. Une journée qui a clôturé en fait des semaines de recherches effectuées par les élèves de la 4e et de la 3e sur la péninsule ibérique. L’ambassadeur, Miguel Angel Carriedo Monpin, a visité l’établissement, rencontré les auteurs des dix meilleurs travaux et leur a remis des prix. L’histoire de l’Espagne, l’économie du pays, ses traditions populaires, ses musées, son tourisme, son art, sa gastronomie... tout a été minutieusement relevé par ces élèves avides de culture. « Je suis ému et en admiration devant le savoir-faire et la perfection avec laquelle les élèves se sont voués à la tâche », a déclaré M. Monpin, après avoir examiné en détail les résultats de toutes les recherches exposées. « Cela m’a d’ailleurs donné la nostalgie du pays, a-t-il avoué. Ces élèves ont réussi à donner une image très approfondie et très générale d’un pays qu’ils ne connaissent pas. Une personne qui n’a jamais visité l’Espagne peut, en consultant ces recherches, avoir une idée très complète du pays. » Dans son mot de bienvenue, Mme Angèle Moussallem, directrice du collège, a déclaré qu’en parlant de l’Espagne, « je ne me contente nullement d’évoquer un pays comme tant d’autres, mais j’insiste sur l’importance d’un grand État civilisateur aux grandes traditions séculaires qui continue à assumer son rôle sur l’échiquier international ». « L’Espagne tient une place bien spéciale dans notre cœur, a-t-elle ajouté. Elle représente pour nous l’État civilisateur qui ne cesse de prodiguer sa lumière en échange avec les autres grandes civilisations mondiales. Cette rencontre, dont les élèves se réjouissent, n’est qu’une main tendue de nos enfants aux enfants espagnols pour leur exprimer toute leur joie à la connaissance de leur pays. » Deux pays unis par l’histoire et la culture M. Monpin, qui s’est entretenu avant la réunion avec les directeurs du collège, a souligné qu’il qualifie de positive cette ouverture d’un établissement francophone à la culture espagnole. « D’ailleurs, plusieurs pays dans le monde ont opté pour cette ouverture à l’univers hispanophone », a-t-il noté. En ce qui concerne l’analogie entre le comportement des jeunes Libanais et Espagnols, il a indiqué que le Liban et l’Espagne sont deux pays frère unis par la même culture. « Nous sommes liés par l’histoire, a-t-il poursuivi. Avant même la conquête musulmane de l’Espagne, les rapports existaient déjà entre nos deux pays, principalement du temps des Phéniciens, qui ont laissé, dans notre pays, des traces uniques au monde. Nous sommes fiers du patrimoine qui nous unit. » À la question concernant la différence entre le langage pédagogique et diplomatique, M. Monpin a répondu qu’il ignore le langage pédagogique. Il considère toutefois qu’un diplomate doit adopter un langage franc et direct. Quant à la promotion de l’Espagne et de la langue espagnole au Liban, M, Monpin a noté que l’Institut culturel Cervantes constitue « notre fierté ». « D’ailleurs, le nombre de personnes inscrites au Cervantes de Beyrouth est plus élevé que celui affiché dans le reste de nos centres répartis dans vingt-trois pays du monde, y compris les États-Unis, a-t-il précisé. L’engagement culturel d’un pays comme le nôtre constitue, à mon avis, l’engagement le plus durable et le plus profond. » Et de conclure : « Le fait d’avoir un institut de cette envergure dans un pays aussi petit que le Liban reflète, d’une part, l’intérêt que porte ce peuple à notre pays et, d’autre part, les liens profonds qui nous unissent. » La visite de l’ambassadeur d’Espagne au collège Melkart s’inscrit dans le cadre de la politique d’ouverture aux pays, notamment occidentaux, adoptée par le collège et initiée depuis quatre ans. Dans les années précédentes, le collège avait accueilli les ambassadeurs de France, d’Autriche et de Tchéquie. N.M.