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Actualités - OPINION

Cellulaire : des députés militent pour une commission parlementaire d’enquête

Le cellulaire n’est pas au bout de ses tribulations. Il pourrait se produire encore bien des tiraillements, d’ordre politique ou d’intérêts matériels, au moment de l’appel d’offres et de l’adjudication. En tout cas, des députés ont l’intention de demander, lors du débat sur le budget, la formation d’une commission d’enquête parlementaire. Pour faire la lumière sur toutes les zones d’ombre qui ponctuent ce lourd dossier. Afin de servir d’exemple préventif, dissuasif, de signal fort de transparence, pour tout le reste du programme de privatisations. Cependant, du côté du gouvernement on n’est pas très chaud à cette idée d’intervention parlementaire. Un ministre explique que l’Exécutif assume la responsabilité de ses actes après coup et non pas a priori. C’est-à-dire qu’il n’a pas à solliciter l’accord de la Chambre pour les décisions qu’il compte prendre, sans quoi le principe de la séparation des pouvoirs ne serait pas respecté. En pratique, souligne ce responsable, il serait préjudiciable et hasardeux de lier les adjudications ou les contrats au feu vert du Parlement. Car cela compromettrait, entraverait ou retarderait leur conclusion, à cause du charivari habituel et des surenchères qui accompagnent toute question livrée aux chicaneries politiciennes. Sans compter qu’à chaque fois il faudrait attendre les conclusions d’une commission d’enquête parlementaire sur la transparence des contrats projetés. Pour ce ministre, il est clair que la Chambre ne peut réclamer des comptes qu’une fois affaire faite. En réalité, il semble à première vue que peu de projets de privatisations offrent autant d’aspérités, autant de risques de crise, que le portable. S’il passe bien, il y aurait un premier grand pas accompli sur la voie tracée par Paris II. Parallèlement, il faudrait que la Chambre ne retarde pas trop l’adoption du budget 2003 et ne cherche pas à en modifier l’ossature. Les opposants déclarés jusqu’à présent sont le bloc du Hezbollah, certains membres de Kornet Chehwane, des indépendants et quelques éléments du Rassemblement parlementaire de concertation. Le Hezbollah s’oppose à Hariri depuis l’affaire du pont de Ouzaï. Le président Hariri espère que le bloc Joumblatt ne votera pas contre le projet ou même ne s’abstiendra pas. À son avis, il serait tout à fait illogique qu’un groupe représenté au gouvernement par trois ministres s’oppose à ce même gouvernement au sujet d’un texte aussi fondamental. Sauf, bien entendu, si le leader progressiste demande à ses ministres de démissionner. Cette perspective est peu probable. Pour la bonne raison que le départ de trois ministres sur trente entraînerait presque à coup sûr la chute du cabinet, ce qui est prohibé pour le moment. Les haririens indiquent dès lors qu’on va négocier avec Joumblatt et lui donner satisfaction sur les demandes qui ne seraient pas d’un coût excessif pour le Trésor. Joumblatt réclame des mesures d’encouragement pour le secteur agricole, un plan de développement équilibré, la révision à la baisse de certaines taxes qui accablent les pauvres et un surcroît de recettes à travers les biens domaniaux maritimes. Hariri lui répond que se dresser contre le budget, notamment contre le fameux bordereau fiscal numéro 9, serait prendre le risque de faire chuter non seulement le gouvernement mais aussi Paris II et tout espoir de redressement économique. À dire vrai, selon certains de ses proches, Joumblatt ne veut pas en arriver jusque-là. Le Premier ministre, lui-même chef de file d’un bloc parlementaire consistant, a relancé ses alliés, notamment le président Berry, pour s’assurer d’une majorité confortable. Et pour qu’on n’aille pas modifier des clauses importantes du budget comme le bordereau numéro 9. Il promet de donner, dans la mesure du possible, une suite favorable aux revendications des enseignants, aux syndicats et aux fonctionnaires. Émile KHOURY
Le cellulaire n’est pas au bout de ses tribulations. Il pourrait se produire encore bien des tiraillements, d’ordre politique ou d’intérêts matériels, au moment de l’appel d’offres et de l’adjudication. En tout cas, des députés ont l’intention de demander, lors du débat sur le budget, la formation d’une commission d’enquête parlementaire. Pour faire la lumière...