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Actualités - REPORTAGE

CORRESPONDANCE « Déception et illusion : cinq siècles de trompe-l’œil » Quand l’artiste joue un tour au public (photos)

WASHINGTON - Irène Mosalli Vous pénétrez dans la galerie et soudain vous voyez un violon suspendu au mur, une horloge de grand-père recouverte d’une fine couche de poussière, un petit garçon s’échappant d’un cadre, un vase placé près d’une tenture… L’espace d’une seconde vous vous demandez : est-ce que je vois bien, est ce que tout ceci est réel ? Tout cela est le beau jeu du trompe-l’œil auquel on est pris en visitant une exposition organisée par la National Gallery of Art à Washington sous le titre : « Déception et illusion : cinq siècles de peinture trompe-l’œil . » C’est de tout temps que les artistes se sont plus à jouer des tours visuels à leur audience. L’une des 112 œuvres de cette exposition date du 1er siècle et donne à voir une nature morte de fruits, sur fresque, trouvée dans la salle à manger de Julius Felix à Pompeï. La plus récente, un collage, est due à Marcel Duchamps. Intitulée Mangé par Duchamps, elle date de 1964 et dépeint les reliefs d’un repas consommé par le célèbre maître. Il y a plusieurs manières de provoquer cette perception tridimensionnelle d’une surface qui est, en fait, plate. Elles sont mises en relief dans cette exposition qui regroupe les toiles leurs différentes techniques. Il y a celles qui sont conçues pour tenter les visiteurs à les toucher et à les saisir. Il s’agit notamment de gravures, de lettres et autres objets plats qui semblent être posés sur le tableau. Ailleurs, c’est tout ce qui est susceptible d’être accroché sur un mur, ou placé dans une armoire ou un buffet. Ce sont des objets tridimensionnels, telle une composition de William Harnett intitulée Le Vieux violon et le Cabinet de curiosité de Domenico Remps. Le président George Washington pris au piège Une autre section est consacrée à «la peinture comme objet ». Ici, ce n’est pas ce qui est peint sur le canevas qui trompe l’œil mais l’œuvre elle-même. Puis, il y a l’objet comme forme d’art qui est une exploration par les artistes du XXe siècle du legs du trompe- l’œil. Ainsi René Magritte, Roy Lichtenstein, Andy Warhol et Duan Hanson l’ont effectuée. Le trompe-l’œil qui relève d’un phénomène de perception a pris forme durant la Renaissance avec la découverte en mathématique de la perspective. Ce concept n’a été utilisé en peinture qu’au moment de l’émergence des natures mortes dans les Pays-Bas du XVIIe siècle. Puis le genre s’est répandu dans toute l’Europe et aux États-Unis. On raconte que le président américain George Washington s’est laissé prendre par une toile du peintre Charles Willson intitulée Staircase Group. Tellement l’illusion touchait à la réalité. Les États-Unis du XIXe siècle ont développé leur propre style en matière de trompe-l’œil, un système qui a été un pont avec l’art du XXe siècle, en particulier le Pop Art. Et Picasso qui a poussé loin les limites de la représentation s’y est essayé, notamment en incluant des objets réels dans ses collages, comme dans sa toile intitulée Guitare.
WASHINGTON - Irène Mosalli Vous pénétrez dans la galerie et soudain vous voyez un violon suspendu au mur, une horloge de grand-père recouverte d’une fine couche de poussière, un petit garçon s’échappant d’un cadre, un vase placé près d’une tenture… L’espace d’une seconde vous vous demandez : est-ce que je vois bien, est ce que tout ceci est réel ? Tout cela est...