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Actualités - OPINION

Haro sur le ministre

Une fois n’est pas coutume. On en est venu à se demander ces derniers jours si M. Jean-Louis Cardahi est réellement ministre au Liban ou dans un quelconque pays occidental. Quoi qu’en dise M. Michel Murr (dont la diatribe injustifiée – et déplacée – contre M. Cardahi laisse planer plus d’un point d’interrogation sur les vétitables motivations du député du Metn-Nord dans cette affaire), l’opinion publique se doit de rendre justice au ministre des Télécommunications. Les Libanais ont en effet perdu l’habitude de voir un haut responsable se montrer aussi pointilleux et déterminé dans la défense de l’intérêt de l’État en refusant sur ce plan de se cantonner à un simple rôle de « yes-man ». Le ministre des Télécommunications aurait pu très bien rendre son tablier (comme le souhaitaient d’ailleurs certains pôles du pouvoir) ou se soumettre confortablement à la décision du Conseil des ministres du 28 novembre avalisant l’entente conclue le jour même entre le président Émile Lahoud et M. Rafic Hariri, au sujet de l’accord sur le transfert de propriété du réseau GSM au gouvernement. Mais fermement convaincu que cet accord ne garantissait pas suffisamment les intérêts du Trésor, il a bataillé pour arracher de meilleures conditions à l’État et a réussi, pour ce faire, à convaincre le président Lahoud du bien-fondé de son point de vue. Il reste que le plus frappant dans cette affaire est non pas tant l’attitude de M. Cardahi (qui, en définitive, n’a fait que son devoir) mais plutôt celle des officiels hauts placés et des personnalités loyalistes qui ont crié haro sur le ministre, lui reprochant son « zèle excessif » dans... la défense des intérêts de l’État ! Car il faut se rendre à l’évidence : dans cette affaire, certains milieux influents au sein même du pouvoir ne se sont pas montrés très regardants en ce qui concerne les clauses de l’accord sur le transfert de propriété du réseau GSM. Que le ministre en charge du dossier soit la cible d’une véritable cabale de la part d’officiels parce qu’il a tenu, contre vents et marées, à assumer ses responsabilités, cela ne peut que mettre en évidence, une fois de plus, la dérive qui caractérise les pratiques du pouvoir depuis une dizaine d’années. Le cas du ministre des Télécommunications devrait constituer, en tout état de cause, un message d’espoir pour la majorité silencieuse. L’espoir que cet exemple puisse, un jour, faire tache d’huile dans les plus hautes sphères de la politique. Michel TOUMA
Une fois n’est pas coutume. On en est venu à se demander ces derniers jours si M. Jean-Louis Cardahi est réellement ministre au Liban ou dans un quelconque pays occidental. Quoi qu’en dise M. Michel Murr (dont la diatribe injustifiée – et déplacée – contre M. Cardahi laisse planer plus d’un point d’interrogation sur les vétitables motivations du député du Metn-Nord...