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Actualités - INTERVIEWS

Interview - Pour Jarjoura Hardane, la transdisciplinarité est la raison d’être de l’université L’USJ en fête pour le 25e anniversaire de la faculté des lettres et des sciences humaines(photo)

La faculté des lettres et des sciences humaines de l’Université Saint-Joseph (rue de Damas) s’apprête à célébrer, demain vendredi, son 25e anniversaire. L’occasion pour l’USJ d’organiser à l’amphithéâtre Pierre Y. Aboukhater au campus des sciences sociales, rue de Damas, une journée de réflexion (de 9h à 18h) sur les sciences humaines et les sciences exactes, avec des invités prestigieux, parmi lesquels le journaliste et écrivain, Jean-Claude Guillebaud, et le chercheur du CNRS et spécialiste en physique quantique, Basarab Nicolescu. Et, en prime, un entretien dans le cadre duquel le recteur de l’USJ, le RP Sélim Abou, répondra aux questions de Issa Goraieb, rédacteur en chef de L’Orient-Le Jour. Pour le doyen de la faculté des lettres et des sciences humaines, Jarjoura Hardane, l’anniversaire de la faculté est l’occasion de mettre en évidence la thématique – la dynamique – du réseau, qui caractérise selon lui l’USJ en général et la faculté en particulier. Pour illustrer cette idée du réseau, M. Hardane évoque la fondation de la faculté : « En 1977, il y a eu un acte fondateur, la création de cinq nouveaux départements : lettres françaises, sociologie, psychologie, histoire-géographie et philosophie, donc l’introduction de cinq nouveaux diplômes qui n’existaient pas avant à l’USJ. Une manière de combler aussi le vide francophone laissé par la fermeture de l’École des lettres, au début des années 70. Trois des fondateurs de la faculté, Sélim Abou, Mounir Chamoun et Omar Adada étaient professeurs à l’École des lettres. Cette fondation a fonctionné dès le départ en réseau et en partenariat avec d’autres institutions plus anciennes qui étaient déjà dans le monde des lettres et des sciences humaines. La faculté intègre ainsi l’Institut de lettres orientales fondé en 1902, qui devient un département interne. Puis, en l’espace de dix ans, la faculté rattache à elle d’autres institutions : l’École libanaise de formation sociale, l’Institut libanais d’éducateurs, le Centre d’études et de recherche pour l’arabe, le Centre d’études pour le monde arabe moderne (Cemam), puis l’Institut d’études scéniques et audiovisuelles (Iesav) et l’Institut de langue et de traduction. Une organisation un peu complexe, regroupant six branches et six autres institutions rattachées à la faculté. Quelque 1 500 étudiants en tout. » Et M. Hardane d’ajouter « que si la faculté a 25 ans, certaines des institutions qui s’y rattachent sont centenaires. Le souci des lettres et des sciences humaines, lui, remonte à la création de l’université. Quelque part, la faculté a donc l’âge de l’USJ », soulignant alors les qualités du nouveau campus des lettres et des sciences humaines, rue de Damas. Et le souci de la faculté d’assurer trois spécificités au niveau académique : le partenariat interne, la formation d’excellence et le bilinguisme, et de répondre à une motivation sine qua non qui réunit étudiants et professeurs : la recherche. Trois thématiques pour un anniversaire Selon le doyen de la faculté, la journée de vendredi sera répartie en trois thématiques. « À l’occasion de ce 25e anniversaire, nous avons voulu organiser une fête regroupant les étudiants, les enseignants, les anciens et les amis. 25 ans, ça veut dire que la faculté existe et ça se fête », affirme M. Hardane. D’où la nécessité, selon lui, de réserver une place aux rencontres – à travers le déjeuner, les pauses-café et la réception qui sera donnée en soirée, après la signature du livre du RP Abou, L’identité culturelle suivi de Cultures et droits de l’homme (18h) – et à la fête. Un intermède musical sera proposé par M. Walid Gholmieh ainsi qu’une rétrospective et des hommages (17h15). « Le deuxième volet tournera autour d’une thématique que l’on a voulue universelle, qui a l’âge de l’homme et de sa raison : sciences humaines et sciences exactes, une thématique interdisciplinaire », poursuit-il. Un sujet qui sera traité dans le cadre de conférences par M. Guillebaud sous le titre « Faut-il craindre une hégémonie des sciences exactes ? » (9h30) et M. Nicolescu, sous le titre « Les sciences exactes : interaction avec les sciences humaines et rôle dans la société » (11h). « Un débat indépendant avec les deux conférenciers et des étudiants issus de toutes les branches de la faculté, qui ont préparé les questions durant des semaines et qui ont lu au moins un livre des deux intervenants », se tiendra par la suite (12h). « La troisième thématique tournera autour de problèmes généraux mais locaux : les lettres et les sciences humaines sont-elles un accès à la culture ou un passeport pour l’emploi ? », indique M. Hardane (14h30). Une table ronde qui regroupera les doyens des facultés des lettres et des sciences humaines de plusieurs universités : l’USJ, l’AUB, l’UL, l’UIL, Balamand et l’Usek, et dont le modérateur sera M. Mounir Chamoun. « Cette thématique est locale. Dans le cadre de la crise économique et dans ce paysage trouble de l’enseignement supérieur, il est temps que l’on se pose quelques questions. Formons-nous des chômeurs, des gens cultivés vivants dans les hautes sphères, le Liban peut-il supporter toutes ces facultés? Autant de questions à se poser. Il faudra un jour que l’on travaille tous ensemble, en partenariat, en réseau », ajoute-t-il. Dernier moment, et pas des moindres, l’entretien que le père Abou accordera à Issa Goraieb, sur plusieurs itinéraires, personnel, académique, social et politique. « L’événement de la journée », selon M. Hardane (16h30). « L’objectif n° 1 est de mobiliser les étudiants, de les faire réfléchir sur des thématiques qui les concernent et qui concernent le pays », souligne-t-il. Quant à la séance d’ouverture, elle regroupera les représentants des organisations dans le cadre desquelles la faculté travaille, l’Association des facultés des lettres au sein de l’Union des universités arabes et l’Association des facultés ou établissements des lettres et des sciences humaines des universités d’expression française (9h). La thématique du réseau, encore. Et M. Hardane de conclure en évoquant la notion-clé de M. Nicolescu, la « transdisciplinarité », « ce qui est au-delà de tout » ou le rapprochement entre sciences humaines et sciences exactes. « Cette transdisciplinarité, c’est la vocation du Liban, et au Liban, la raison d’être, sinon la mission, de l’USJ ». Michel HAJJI GEORGIOU
La faculté des lettres et des sciences humaines de l’Université Saint-Joseph (rue de Damas) s’apprête à célébrer, demain vendredi, son 25e anniversaire. L’occasion pour l’USJ d’organiser à l’amphithéâtre Pierre Y. Aboukhater au campus des sciences sociales, rue de Damas, une journée de réflexion (de 9h à 18h) sur les sciences humaines et les sciences exactes,...