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Actualités - REPORTAGE

CONFÉRENCE - L’hydrogéologue Ramez Kayal déplore l’absence de contrôle et de gestion L’eau se fait rare au Liban, mais rien n’est fait pour prévenir la pénurie (photos)

Les organisations internationales et organismes spécialisés sont formels: un risque majeur de pénurie d’eau menace l’humanité. «La crise» est inscrite dans toutes les prévisions démographiques et climatiques. L’eau douce, considérée de tout temps comme un bien largement disponible et quasi gratuit, devient une matière première rare et convoitée, en raison de sa surexploitation par une humanité gourmande et dispendieuse. Au Liban, le problème de l’eau est une question vaste et complexe: les pénuries ne seront pas dues essentiellement à l’insuffisance des ressources mais à l’absence d’une structure adéquate pour la gestion et la maintenance des réseaux et des équipements. On ne connaît pas notre potentiel en eau, nos ressources ne sont ni quantifiées, ni contrôlées, ni protégées contre la pollution, les forages et les fuites dans les réseaux de distribution. Pire: les estimations actuelles sont basées sur une étude qui date de 1972! Il n’y en a pas de plus récente. Voilà en substance ce qu’a dit l’hydrogéologue Ramez Kayal lors d’une conférence donnée à la Planète de la Découverte, Solidere, sur le thème «L’eau au Liban, une ressource précieuse». Exposant les grandes lignes de stratégies à mettre en place pour prévenir la pénurie, principalement une bonne gestion du problème, le spécialiste a indiqué que «nous sommes au-dessous de la ligne du “stress” d’eau et tout juste au-dessus du seuil indiquant un manque d’eau.» En effet, malgré les 9 milliards 700 millions de m3/ an dont dispose le Liban, 5 milliards 400 millions de m3 sont perdues par évapotranspiration et par fuites dues à la vétusté des canalisations; 670 millions coulent vers les pays voisins et 880 millions se déversent dans la mer. Le Liban n’exploite que quelque 2 milliards de m3. Par ailleurs, selon une étude établie par le Pnud, on estime les besoins en eau domestique, par personne et par jour, de 150 à 300 litres. L’Office des eaux ne fournit que 80 litres par habitant / jour. Dans les pays développés, la consommation domestique par habitant et par jour se situe dans une fourchette de 200 à 600 litres. Excédentaire dans certaines régions, l’eau fait cruellement défaut dans d’autres. Accompagnant son exposé de tableaux descriptifs, illustrant de manières emblématiques les déséquilibres et les inégalités de cette ressource limitée et mal répartie, M. Kayal donne l’exemple du Canada dont la population représente près de 5% de la population mondiale et qui pourtant dispose «de 21% de la quantité d’eau fraîche exploitée dans le monde». Alors que la proportion d’eau disponible en Chine (21,5% de la population mondiale) est de 7%. Signalons que M. Kayal donnera cette même conférence, aujourd’hui jeudi à 17 heures, à la Chambre de commerce de Zahlé. May MAKAREM
Les organisations internationales et organismes spécialisés sont formels: un risque majeur de pénurie d’eau menace l’humanité. «La crise» est inscrite dans toutes les prévisions démographiques et climatiques. L’eau douce, considérée de tout temps comme un bien largement disponible et quasi gratuit, devient une matière première rare et convoitée, en raison de sa...