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Actualités - CHRONOLOGIE

Entretiens diplomatiques axés sur le suivi de Paris II au Sérail Pour Washington, la privatisation du cellulaire semble être un premier test

Les États-Unis ont de nouveau exprimé l’espoir que le Liban appliquera sans tarder le programme de réformes économiques et financières, tout en relevant qu’une « privatisation réussie du secteur de la téléphonie mobile, au cours des trois prochains mois, constituera un signe qui sera le bienvenu et qui signifiera que le gouvernement libanais se conforme aux objectifs de son ambitieux projet de privatisation ». À son tour, la France s’est félicitée, par la bouche de son ambassadeur à Beyrouth, des résultats de Paris II, qui ont dépassé ses « prévisions pour l’immédiat ». Maintenant que la tempête politique provoquée par le dossier du cellulaire s’est calmée, l’attention se porte de nouveau sur Paris II, dont le suivi a été au centre des entretiens du chef du gouvernement, Rafic Hariri, hier au Sérail. L’ambassadeur des États-Unis, Vincent Battle, a remis à M. Hariri une lettre commune du secrétaire d’État américain, Colin Powell, et de l’ancien Secrétaire au Trésor, Paul O’Neill, sur Paris II. Il y a lieu de préciser dans ce cadre que la missive a été adressée au chef du gouvernement avant que M. O’Neill ne démissionne et ne soit remplacé à son poste, hier, par M. John Snow. Les deux responsables américains se félicitent dans leur lettre des résultats de Paris II « qui a apporté un nouveau financement inconditionnel, ce qui donne une preuve de la générosité des amis du Liban et de l’importance qu’ils accordent à l’élaboration d’un programme durable, à même d’aider le pays à surmonter le problème de sa dette publique ». « Nous espérons que vous profiterez au maximum de la bouffée d’oxygène que ce financement assure à votre pays et que vous irez de l’avant sans tarder dans l’application de politiques débouchant sur une croissance économique et sur une réduction du poids de la dette », poursuivent MM. Powell et O’Neill avant de souligner qu’« une privatisation réussie du secteur de la téléphonie mobile, au cours des trois prochains mois, donnera un signe qui sera le bienvenu et selon lequel le gouvernement libanais se conforme aux objectifs de son ambitieux projet de privatisation ». Les deux responsables américains font ensuite remarquer que « la contribution du secteur bancaire libanais (à la réduction du service de la dette) est une composante radicale d’un règlement à long terme ». Ils notent que « toute stratégie visant à ramener le volume de la dette à un niveau supportable commande une participation importante des établissements bancaires, les principaux créanciers de l’État », tout en encourageant le gouvernement à poursuivre ses négociations avec le secteur bancaire. MM. Powell et O’Neill expriment ensuite le souhait que le Liban coordonnera davantage avec le FMI et la Banque mondiale « lorsqu’il sera prêt à prendre des mesures supplémentaires, nécessaires pour rééquilibrer durablement ses finances publiques ». « À notre avis, un programme fort et officiellement financé par le FMI garantirait un redressement économique global et durable au Liban », concluent-ils. À son tour, M. Battle, qui était accompagné du premier secrétaire de l’ambassade, Carol Calin, a affirmé avoir communiqué au chef du gouvernement le point de vue de Washington concernant Paris II. Pour l’Administration américaine, cette conférence « constitue réellement une occasion pour le Liban d’aller de l’avant dans son programme de réformes économiques », a-t-il dit, en indiquant qu’il avait passé en revue avec M. Hariri le processus de privatisation du cellulaire ainsi que les négociations en cours entre le gouvernement et le secteur bancaire pour réduire le service de la dette. M. Battle a déclaré avoir informé le chef du gouvernement de l’arrivée, cette semaine à Beyrouth, d’une délégation du Congrès américain, ainsi que d’une nouvelle mission de l’hydrologue US, Richard Lawson. M. Lawson, rappelle-t-on, suit le dossier de l’exploitation des eaux du Wazzani entre le Liban et Israël. Lecourtier : « Un impact positif » Plus tard dans la journée, l’ambassadeur de France, Philippe Lecourtier, qui a été reçu lui aussi au Sérail, s’est dit « heureux » des premiers résultats positifs de Paris II « qui sont apparus sur les marchés financiers internationaux et libanais ». Il a dit avoir constaté un impact positif de cette conférence sur le Liban, précisant que cet impact « a dépassé nos prévisions pour l’immédiat ». À l’instar des dirigeants américains, le diplomate a mis l’accent sur l’importance de la contribution du secteur bancaire à la réduction du service de la dette et il s’est félicité des négociations en cours à ce sujet entre l’État et les banques privées. Il a salué à l’avance l’accord qui serait conclu aujourd’hui entre la Banque du Liban et l’Association des banques pour la baisse des taux d’intérêt. Le gouvernement devra à son tour poursuivre l’application de son programme de réformes financières et économiques, a poursuivi M. Lecourtier, soulignant la détermination de M. Hariri concernant cette question. Il a mis l’accent à ce propos sur le budget élaboré pour 2003, ainsi que sur les privatisations, « qui sont nécessaires pour le processus de redressement économique ». « En tant que français, nous souhaitons chaleureusement que le processus de privatisation évolue conformément au calendrier prévu, en ce sens que l’année 2003 sera celle des privatisations dont les recettes contribueront à réduire la dette publique ». Le diplomate s’est dit optimiste quant aux effets des réformes adoptées par le gouvernement, sur la situation économique et financière locale à long terme. M. Lecourtier s’est dit persuadé que les marchés internationaux réagiront favorablement au programme de réformes et que le Liban pourra emprunter à des taux proches de ceux qui sont servis aux États-Unis et en France. Il s’est dit également convaincu d’une reprise économique. Les entretiens de M. Hariri avec les députés Ahmed Fatfat (Denniyé), Gebrane Tok et Kabalan Issa el-Khoury (Bécharré) ainsi qu’avec une délégation du Conseil général maronite, conduite par M. Raymond Raphaël, ont aussi porté sur l’impact de Paris II sur la situation économique ainsi que sur l’évolution des négociations autour de la téléphonie mobile. Alors que M. Fatfat faisait état d’un règlement imminent au sujet du cellulaire, M. Tok soulignait que le chef du gouvernement soutenait les remarques du ministre des Télécommunications, Jean-Louis Cardahi, concernant le contrat sur le transfert de propriété du réseau GSM à l’État. L’accord d’association libano-européenne M. Hariri a ensuite conféré avec le chef de la délégation de l’Union européenne, Patrick Renauld, qui l’a félicité pour la ratification par la Chambre, la semaine dernière, de l’accord d’association libano-européenne. Mais l’entretien a essentiellement porté sur le mécanisme de mise en application de cet accord, qui sera lancé aujourd’hui, selon les explications du diplomate. M. Renauld a ainsi rappelé que le ministère de l’Économie organisera dans ce but, aujourd’hui, un atelier de travail avec la participation des secteurs public et privé. Il a indiqué avoir examiné avec M. Hariri le programme que la délégation européenne compte établir pour informer les avocats et les magistrats des droits économiques internationaux. Après son entretien avec M. Renauld, M. Hariri a reçu la visite de l’ambassadeur du Mexique, Arturo Puente Ortega, qui lui a fait part de la volonté de son pays de faire du Liban un centre pour la distribution de ses produits dans la région du Moyen-Orient. Le représentant de l’Ordre souverain de Malte, le baron Jacques Guerrier de Dumast, avec qui M. Hariri a aussi conféré, lui a exposé les activités de cette organisation. Avec M. Nabil Boustany, député du Chouf, M. Hariri a débattu du dossier de retour des déplacés. Le parlementaire souhaite qu’une partie des fonds (1, 3 milliard de dollars) promis au Liban à Paris II, pour le financement de projets de développement, soient consacrée à la clôture de ce dossier. Selon un communiqué publié ultérieurement par le bureau de presse de M. Boustany, le chef du gouvernement a assuré qu’il s’attaquera à cette affaire à partir de février 2003 et que les 1, 3 milliard de dollars promis au Liban permettront de poursuivre l’exécution de projets de développement dans l’ensemble des régions libanaises, les villages aux populations déplacés compris.
Les États-Unis ont de nouveau exprimé l’espoir que le Liban appliquera sans tarder le programme de réformes économiques et financières, tout en relevant qu’une « privatisation réussie du secteur de la téléphonie mobile, au cours des trois prochains mois, constituera un signe qui sera le bienvenu et qui signifiera que le gouvernement libanais se conforme aux objectifs de...