Dossier régional - Washington et Tel-Aviv prépareraient des plans d’attaque contre les « terroristes » Des sources informées prévoient un hiver « chaud » au Liban

L’hiver risque d’être « chaud » au Liban, en janvier ou février prochains, pendant ou après l’offensive anglo-américaine contre l’Irak. Une offensive qui, jusqu’à nouvel ordre, aura lieu durant cette période quel que soit le résultat des inspections menées par l’Onu. Des sources très bien informées citées par notre chroniqueur diplomatique, Khalil Fleyhane, recoupent des renseignements obtenus auprès de plusieurs ambassadeurs étrangers pour affirmer que les États-Unis et Israël préparent ensemble différents scénarios d’attaque contre des « nids de terroristes » au Liban. Car, jusqu’à présent, Washington refuse de croire aux efforts déployés par Beyrouth en vue d’éradiquer le « terrorisme ». En effet, souligne un diplomate accrédité à Beyrouth, quand le Liban s’abstient, par exemple, d’imposer sa loi dans les camps palestiniens, ce n’est pas faute de moyens. D’autre part, l’Administration américaine persiste à qualifier le Hezbollah de mouvement terroriste, malgré l’argumentation que développe le président Émile Lahoud pour démontrer que le parti en question est en réalité un mouvement de résistance dont l’existence reste justifiée du fait de l’occupation israélienne des hameaux de Chebaa et du fait de sa légitimité indiscutable puisqu’il siège au Parlement. Or, les sources susmentionnées affirment que, même si Washington tient compte des mesures prises par le gouvernement libanais en vue de lutter contre le terrorisme conformément à la résolution 1373 du Conseil de sécurité des Nations unies, il continue à puiser ses informations de l’État hébreu pour tout ce qui a trait à la sécurité dans la région. Les États-Unis adoptent donc automatiquement la même terminologie qu’Israël. C’est ainsi que tout mouvement de résistance contre l’occupation israélienne est d’office qualifié de « terroriste » par l’Administration Bush, même si l’Onu reconnaît à tout peuple le droit de résister à une occupation. Les sources citées par notre chroniqueur n’excluent pas, en outre, que le tandem américano-israélien décide d’une offensive contre le Liban avant de déclarer la guerre à l’Irak, et ce à la demande du Premier ministre israélien Ariel Sharon. En effet, ajoutent les mêmes sources, malgré sa victoire éclatante aux élections du Likoud, M. Sharon vit dans un état d’inquiétude permanente du fait que son cabinet se montre incapable de faire face aux attaques menées contre Israël, ou contre des Israéliens à l’étranger. C’est pour cette raison sans doute qu’il a déjà promis de venger l’attentat perpétré au Kenya avant même d’identifier les agresseurs. Le Premier ministre israélien laisse entendre en effet qu’il s’agirait d’une opération commanditée et exécutée conjointement par la Qaëda et le Hezbollah. Ces accusations infondées laissent craindre en fait des frappes israéliennes contre le Liban sous prétexte de lutter contre le terrorisme. Ces attaques prendraient pour cibles des camps palestiniens, comme celui de Aïn el-Héloué, par exemple, sans même attendre un feu vert américain.