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Actualités - OPINION

La reprise des bruitages n’inquiète pas les haririens

L’on en a fait des gorges chaudes à Beyrouth : en recevant Hariri, Bush l’aurait abreuvé de boutades bien senties. Les ragots à ce propos se sont doublés de rumeurs sur les aspérités des échanges entre le président du Conseil et le directeur du Fonds monétaire international. Tout cela tendant, naturellement, à instiller des doutes quant aux résultats de Paris II. La reprise d’un tel bruitage, si fréquent par le passé, a suscité des appréhensions sur la cohésion au sein du pouvoir. Mais Hariri s’est empressé de rassurer ses partisans, et l’opinion. En indiquant que l’origine de ces fuites ne se situe pas au Liban. Blanchissant de la sorte toute partie locale de l’accusation de commérages perfides. D’ailleurs, le président du Conseil ne prête aucune attention à ces refrains malintentionnés. Car, à l’en croire, ses entretiens avec le président Bush ont été positifs. À preuve que les USA ne se sont pas fait porter absents à la conférence de Paris II, où ils se sont fait représenter par le sous-secrétaire d’État William Burns. De même, sans un feu vert tacite du FMI comme de la Banque mondiale, le Liban n’aurait pas pu décrocher une timbale de 4,4 milliards de dollars. En effet, ces deux instances auraient pu, si elles le voulaient, aller plus loin que de formuler des observations critiques, et bloquer carrément toute aide, voire torpiller la conférence. Les haririens ajoutent que les mauvaises langues n’ont retenu de la rencontre de Washington que les plaisanteries dont Bush est coutumier, en passant exprès à côté de la plaque. C’est-à-dire en omettant de signaler qu’à cette occasion, les USA ont réitéré leur intention de soutenir les efforts libanais de redressement économique. Ce que Battle a confirmé récemment d’une manière tout à fait officielle. Les mêmes sources haririennes redisent que leur chef a parfaitement identifié la partie qui est à l’origine de ces fuites et qui n’est pas libanaise. Cependant, si Paris II marque un regain de confiance extérieur dans le Liban, il faut encore que les Libanais soient prêts aux sacrifices requis pour le sauvetage. C’est ce que relève un ministre influent, qui souligne que le plus difficile reste à faire. Il faut d’abord, dit-il en homme d’expérience, que les démentis ne dupent pas, que les dirigeants restent unis comme les doigts d’une seule main. Qu’ils agissent de concert dans l’intérêt du pays, en renonçant au leur propre et aux luttes d’influence. Sans quoi, il n’y aurait pas moyen d’appliquer les mesures de réforme administrative ou politique indispensables. D’autant qu’il faut encore convaincre les Libanais d’accepter les dispositions contraignantes, fiscales ou autres, qui doivent aider au renflouement des finances publiques. Dans cet ordre d’idées, ce ministre remarque que même justifiée, aucune revendication sociale ne devrait plus mener à la grève, mouvement contre-productif par définition. Une façon de dire que les prestations sociales ne sont pas à l’ordre du jour tant que les caisses de l’État restent vides. Ce ministre prodigue le même genre de conseil aux députés qui ne cessent de réclamer des crédits pour leurs régions : il faut qu’ils se serrent la ceinture, sans en vouloir au gouvernement. Pour l’heure, l’ensemble des observateurs locaux estime que malgré les précisions des intéressés, malgré leurs protestations d’indéfectible solidarité, la question de la cohésion au sein des instances officielles revient sur le devant de la scène, sinon sur la sellette. Le danger le plus pressant qui menace le redressement, et les résultats de Paris II, réside dans une éventuelle mésentente renouvelée entre les dirigeants. Car, entre autres désavantages, les privatisations en seraient bloquées. De nouvelles querelles feraient le désespoir des Libanais et décourageraient définitivement tous les pays amis qui veulent aider. Car, comme dit le proverbe, aide-toi (d’abord), le ciel t’aidera. Émile KHOURY
L’on en a fait des gorges chaudes à Beyrouth : en recevant Hariri, Bush l’aurait abreuvé de boutades bien senties. Les ragots à ce propos se sont doublés de rumeurs sur les aspérités des échanges entre le président du Conseil et le directeur du Fonds monétaire international. Tout cela tendant, naturellement, à instiller des doutes quant aux résultats de Paris II. La...