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Actualités - OPINION

Cabinet - Grâces en soient rendues au portable Les ministres restent tous en place

C’est fini. Plus question de remaniement ministériel, et encore moins d’un nouveau cabinet. Les ministrables doivent en faire leur deuil. Pourquoi ce changement de tendance ? Parce que la guerre de Troie, ou plutôt des trois, n’aura pas lieu. Hariri se dit, en effet, absolument résolu à mettre sous le coude tous les dossiers qui fâchent. Et à ne plus s’empêtrer dans d’inextricables démêlés tantôt avec Baabda, tantôt avec Aïn el-Tiné. L’homme veut avoir l’esprit libre pour mener à bien son entreprise de redressement économique. Il renonce même à réclamer le départ d’un ministre déterminé, sa bête noire notoire. Et cela parce qu’encore une fois, qu’on espère la bonne, l’histoire du portable s’arrange à l’amiable. Après avoir connu un avant-dernier épisode sournoisement tendu. On apprend, en effet, que la préparation de l’adjudication ne s’est pas déroulée selon les vœux (précis) du Sérail. Et l’on a un moment reparlé, plus ou moins ouvertement, de brouille entre Hariri et Cardahi. Pour indiquer, en bout de course, qu’ils se sont de nouveau rabibochés. En base, affirment les haririens, des éléments suivants : – Le gouvernement s’est fermement engagé à privatiser le cellulaire. Même s’il y a eu du retard, il n’entend pas reculer. Car il y va de la crédibilité de l’État libanais. Qui a promis à ses partenaires, lors de Paris II, d’accélérer le processus des privatisations, dont le portable doit donner le coup d’envoi. Dans les délais. Les rêves prêtés aux cardahiens ou aux lahoudistes d’un contrôle par l’État sont donc autant de soleils de minuit révolus, comme disait Aragon. – Cependant, dans la mesure où les arrangements antérieurs sont respectés, en fonction de la répartition des domaines réservés, Hariri entend maintenir les meilleures relations de coopération avec Baabda. D’autant qu’il est convaincu que sans cette harmonie il est inutile de tenter de sauver la baraque. Partant de là, ajoutent ces sources, Hariri efface de sa mémoire toutes les avanies subies antérieurement. Il balance le passé par-dessus son épaule pour ne regarder que vers l’avenir. Ou plus exactement vers le futur, selon un terme cher à son cœur. Il répète à qui veut l’entendre que le traitement des lourds problèmes du pays devrait imposer à tous de dépasser les considérations d’influence, d’intérêt personnel ou de susceptibilités socio-politico-confessionnelles. Ses proches ajoutent que la coordination avec Cardahi est possible, même si les vues techniques ne sont pas tout à fait convergentes, car le ministre est certainement animé de bonnes intentions. C’est-à-dire que les options qu’il propose s’inspirent du souci de préserver les intérêts financiers du Trésor, ce que veut également le Premier ministre. L’entourage de Cardahi répète que le ministre cultive la transparence, qu’il a la conscience tranquille, que les campagnes de dénigrement ne l’affectent pas, etc. On croirait du reste entendre les haririens, tant les deux camps ont l’air de jouer aux victimes. Quoi qu’il en soit, si le cellulaire a la priorité côté dates, on ne s’en occupe pas moins de l’eau et de l’électricité. Dans les cercles gouvernementaux, on promet que ces dossiers seront réglés dans le courant de l’année prochaine. Vingt-sept autres départements officiels ou mixtes sont également sous étude, dans la perspective d’une privatisation sectorielle, donc partielle, accompagnée d’une titrisation. L’énergie par exemple serait privatisée pour la production, pour la distribution, pour l’entretien, pour la perception mais pas pour le transport. Toujours est-il que sur le plan politique, Hariri, indiquent ses partisans, veut résorber l’opposition autant que faire se peut. Et surtout mettre de l’ordre au sein du cabinet, pour qu’on n’y entende plus de voix discordantes et encore moins de chœurs frondeurs. Du côté des politiciens, on reconnaît qu’il faut laisser à Paris II toutes ses chances. Mais l’on précise que le gouvernement devrait disposer d’un délai de grâce raisonnable, limité à six mois. Après quoi s’il devait se confirmer que la présente équipe n’est pas à la hauteur, les ministrables repartiraient à la curée. Philippe ABI-AKL
C’est fini. Plus question de remaniement ministériel, et encore moins d’un nouveau cabinet. Les ministrables doivent en faire leur deuil. Pourquoi ce changement de tendance ? Parce que la guerre de Troie, ou plutôt des trois, n’aura pas lieu. Hariri se dit, en effet, absolument résolu à mettre sous le coude tous les dossiers qui fâchent. Et à ne plus s’empêtrer dans...