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Actualités - OPINION

Un congrès économique plutôt que politique, proposent des loyalistes

Le politique divise, l’économique rassemble. À partir de ce constat, des loyalistes proposent à Hariri d’organiser un congrès national articulé sur le plan de redressement plutôt que sur les sujets qui fâchent. Pour le moment cependant, il paraît peu probable que le président du Conseil envisage une telle initiative. Car déjà il sent, il sait, qu’on le jalouse à droite ou à gauche pour son succès de Paris II. Et qu’on lui met des bâtons dans les roues, l’air de rien, tout en affirmant qu’on le soutient à fond. Mais tout en insinuant, aussi, que Paris II, ce n’est finalement pas une telle réussite... Hariri, pour bien montrer qu’il n’est pas dupe, a boudé habilement les festivités de l’Indépendance, éludées sous prétexte de Paris II justement. Quand on sait qu’il lui arrive de sauter, presque dans la même journée, de Beyrouth à Washington via Ryad et retour, on peut s’étonner qu’il n’ait pas gagné la capitale française après avoir assisté à la parade place des Canons. Mais après le signal subtil qu’il a de la sorte donné, ses contempteurs (masqués comme tout bon vengeur) n’ont pas voulu être en reste. Et c’est subrepticement qu’ils font planer un doute sur les résultats de Paris II. Ils prennent soin en effet de commencer par féliciter le chef du gouvernement pour ses efforts. Pour mieux souligner ensuite que le programme engagé sera bien difficile à réaliser, car la réforme administrative semble hors de portée. Non sans ajouter qu’en outre, les sous promis ne sont pas encore dans la poche. Pour eux, Paris II n’est qu’un ballon d’oxygène, un simple palliatif, la chute financière s’en trouvant simplement reportée. Un point de vue qui provoque l’agacement marqué d’un ministre, qui n’est pourtant pas haririen. Pour ce responsable, il est en effet évident que l’effondrement économique et financier du Liban est tout à fait hors de question. Car il existerait une résolution internationale de ne pas permettre une faillite qui, en déstabilisant ce pays, risquerait de déséquilibrer la région tout entière. Ce ministre souligne que le large éventail des participants à la conférence de Paris II prouve ses dires. Et il assure que le pouvoir est déterminé à accomplir les réformes requises. Abondant dans le même sens, des sources du ministère des Finances rappellent que le Liban a tenu les engagements de base initialement demandés. À savoir la réduction à 25 % de son déficit budgétaire, l’application de la TVA et la mise en chantier d’un vaste programme de privatisations, dans le cadre d’un plan global de restructuration de la dette publique comme de son service (paiement des intérêts). Ces responsables soulignent toutefois qu’on n’aura rien fait en pratique si on n’assure pas une meilleure stabilisation de la scène politique intérieure, loin de toute secousse. C’est là, on l’aura deviné, une pierre dans le jardin des ultras loyalistes qui continuent à faire monter la tension. En s’acharnant contre l’opposition, soit par des règlements de comptes administratifs, soit par des voies dites judiciaires. De telles observations, émanant du camp haririen, démontrent si besoin était que l’idylle n’est pas aussi parfaite qu’on le dit au sein du pouvoir. Les mêmes sources ajoutent d’ailleurs, ce qui n’est pas tout à fait l’avis de l’autre aile loyaliste, que le Liban doit savoir se montrer à la hauteur dans la lutte contre le terrorisme vue sous l’angle (anglo-saxon) qui découle du 11 septembre. Par opposition sous-entendue à la conception arabe, et plus particulièrement libano-syrienne officielle, de cette même lutte. Il n’empêche que les haririens, après avoir souligné la primauté du rôle joué autant par Hariri que par Chirac, n’oublient pas de rendre hommage également, comme leur chef l’a fait à Damas, au soutien apporté par la Syrie en ce qui concerne le redressement économique libanais. À ce propos, ces sources donnent les indications suivantes : – Le gouvernement va réduire ses dépenses de 9 % en 2 003. – Les rentrées vont être améliorées de 16 % au moins. Le déficit budgétaire va être réduit de 1,2 milliard de dollars. – La privatisation du cellulaire, de l’eau, du téléphone et de l’électricité va être menée tambour battant. L’apport sera confié à une caisse spéciale, qui amortira la dette publique. Philippe ABI-AKL
Le politique divise, l’économique rassemble. À partir de ce constat, des loyalistes proposent à Hariri d’organiser un congrès national articulé sur le plan de redressement plutôt que sur les sujets qui fâchent. Pour le moment cependant, il paraît peu probable que le président du Conseil envisage une telle initiative. Car déjà il sent, il sait, qu’on le jalouse à...