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Actualités - CHRONOLOGIE

Universités - Élections estudiantines aujourd’hui aux facultés de gestion et d’économie Dialogue et résistance, leitmotiv des étudiants de l’USJ

Les étudiants de la faculté de gestion et de la faculté d’économie de l’Université Saint-Joseph (USJ-campus des sciences sociales-rue Huvelin) iront aujourd’hui aux urnes pour élire leurs représentants au sein de l’amicale estudiantine pour l’année universitaire 2002-2003. Même si l’université est acquise à l’avance aux courants de l’opposition, l’USJ se trouvant à l’avant-garde du mouvement estudiantin hostile à la présence syrienne au Liban et aux violations systématiques par le pouvoir des libertés publiques et des droits de l’homme, les étudiants font grand cas de ces élections. Et encore plus en cet automne, puisque le clivage qui s’est accentué cette année au plan national entre loyalistes et prosyriens, d’un côté, et opposants, de l’autre, n’a pas manqué de se répercuter sur la scène estudiantine. L’amicale de l’USJ, qui a repris ses activités en janvier 2000, est formée des représentants de chacune des facultés, répartis en bureaux. Les étudiants de chaque faculté élisent, par année d’étude, leurs représentants, au scrutin majoritaire à un seul tour. Seul le président du bureau de la faculté est élu par les étudiants des quatre années d’études. En ce qui concerne plus précisément les bureaux de la faculté de gestion et d’économie, ils comptent chacun neuf sièges à pourvoir, à raison de deux représentants par année d’étude, en plus du président du bureau. À la faculté d’économie... L’amicale constitue l’organe politique des étudiants de l’USJ. Mais la majorité des courants de l’USJ étant d’accord sur les objectifs à atteindre – retrait de toutes les forces étrangères du Liban, rétablissement de la souveraineté et de l’indépendance du pays, consécration de la vie commune, dialogue islamo-chrétien et nécessité d’œuvrer pour améliorer les conditions socio-économiques du pays –, la lutte électorale se joue, en plus de son aspect politique, et dans une moindre mesure partisan, sur les compétences personnelles de chaque candidat. Le gros des étudiants étant généralement non affilié à des partis ou des courants politiques, ou, et c’est là où le bât blesse, complètement désintéressé et déconscientisé. Le consensus politique est de rigueur à l’USJ et constitue le fondement de la vie politique estudiantine dans cette université. Ce qui n’empêche pas les étudiants de s’en remettre au jeu démocratique des élections pour choisir ceux qui seront leurs leaders légitimes durant une année. À la faculté d’économie, la lutte électorale oppose cette année la coalition formée des Forces libanaises (FL) et du Parti national libéral (PNL) à la coalition Courant patriotique libre (CPL-aouniste)-base Kataëb (courant estudiantin de l’ancien président Amine Gemayel, dirigé par Sami Amine Gemayel). Julien Courson, candidat indépendant à la présidence du bureau appuyé par les FL et le PNL, donne la priorité dans son action à « la conscientisation et à la sensibilisation », en déplorant le fait que le Liban soit pris en étau entre « le Lion de Judas et le Lion de Syrie ». « La jeunesse libanaise subit aujourd’hui un manque à tous les niveaux, social, politique, culturel. Il est nécessaire de combler ces lacunes d’une certaine manière », affirme-t-il, en plaidant pour « la création d’un espace de dialogue adéquat ayant pour socle la liberté d’expression et le respect mutuel des opinions, afin de développer notre sens du patriotisme et de renforcer notre appartenance à cette terre de 6 000 ans de civilisation ». Dans son programme, Courson propose une série d’activités académiques, politiques, culturelles et sociales. Un mélange de micropolitique et de macropolitique mêlant des projets concrets concernant directement la vie des étudiants sur le campus à des projets politiques et culturels comme la formation de clubs, notamment des droits de l’homme, à l’université. Son rival, Élias Srour, candidat aouniste soutenu par la base Kataëb, met en exergue « la nécessité de réunir le mouvement estudiantin sur une base étudiante et non partisane, pour rendre à ce mouvement son rôle prépondérant dans la résistance ». « Il faut essayer de trouver d’autres moyens d’action en plus des manifestations : l’organisation de conférences, d’expositions et de journées de solidarité avec les causes sociales », ajoute-t-il, insistant également sur « l’ouverture sur les autres universités pour fédérer le mouvement estudiantin autour du dialogue ». Srour propose également dans son programme électoral une série de projets socio-culturels et politiques, pour essayer d’arriver à « une résistance sensée et pertinente ». ... Et à la faculté de gestion Trois candidats se disputeront par ailleurs la présidence du bureau de la faculté de gestion. Il s’agit de Riyad Akiki, candidat du Bloc national (BN), Jad Doumith, candidat indépendant appuyé par le CPL et Yazid Ghostine, candidat FL. Akiki est appuyé par le « groupe national », qu’il définit comme « un comité de dialogue nouveau venu sur la scène de l’USJ entre les courants de gauche, le Parti syrien national social, le courant du Futur, le Parti communiste libanais et le Mouvement du peuple ». « Ce comité s’élargira après les élections pour intégrer toutes les forces politiques présentes à l’USJ », affirme Akiki, qui veut lutter d’abord pour la pluralité et contre « le confessionnalisme sous toutes ses formes à l’université » et imposer la compétence de la personne comme le critère ultime de reconnaissance. Et de mettre l’accent sur l’ouverture des étudiants de l’USJ sur les autres universités pour renforcer le mouvement estudiantin. « L’USJ ne doit pas être la seule université sur le terrain », ajoute-t-il, en insistant sur le fait que « toutes les composantes de la société libanaise ne veulent pas de la Syrie » et qu’il « faut trouver des moyens de les faire participer au mouvement ». Ce qui nécessite, selon lui, une structuration de ce mouvement estudiantin. Selon Yazid Ghostine, candidat des FL appuyé par le PNL, « le Liban n’a pas de raison d’être sans ouverture et sans dialogue ». « L’USJ nous offre la possibilité de mettre en œuvre la véritable vie commune entre les étudiants, en provenance d’orientations sectaires et politiques différentes. Utilisons cette opportunité pour dialoguer avec l’Autre d’une manière constructive et sincère pour consacrer notre entente nationale », affirme-t-il, en appelant « au retrait de toutes les forces étrangères du Liban » et à « la cessation des poursuites contre les étudiants qui ne font qu’exprimer leurs opinions et leurs idées d’une manière civilisée ». « Les horizons des étudiants sont très étroits du fait de la répression qu’ils subissent actuellement. Il faut trouver de nouvelles idées pour le mouvement estudiantin », conclut-il. Jad Doumith, candidat appuyé par le Courant aouniste, s’élève, lui aussi, contre les arrestations arbitraires et la répression que subissent ses camarades. « Ces agissements vont à l’encontre des valeurs sur lesquelles repose le Liban, à commencer par les libertés et le dialogue », estime-t-il. « Notre rôle, en tant qu’étudiants, est avant tout d’œuvrer pour une société démocratique, fraternelle et juste. Le fanatisme et l’extrémisme religieux sont les premières causes de la décomposition sociale et de la régression du Liban. L’instabilité créée par ces fanatismes donne un prétexte aujourd’hui à l’hégémonie étrangère sur le Liban, laquelle est responsable de l’émergence d’une classe politique qui tire son seul pouvoir et sa seule légitimité de son discours confessionnel et de son allégeance totale à l’étranger », affirme Doumith. Et de s’engager à réaliser des projets socioculturels pour lutter contre le confessionnalisme. « C’est à nous, étudiants, de le faire. Si nous échouons, il ne reste plus aux Libanais qu’à préparer leurs valises », conclut-il. Les élections de la faculté de droit et de sciences politiques se dérouleront, elles, fin décembre. Michel HAJJI GEORGIOU
Les étudiants de la faculté de gestion et de la faculté d’économie de l’Université Saint-Joseph (USJ-campus des sciences sociales-rue Huvelin) iront aujourd’hui aux urnes pour élire leurs représentants au sein de l’amicale estudiantine pour l’année universitaire 2002-2003. Même si l’université est acquise à l’avance aux courants de l’opposition, l’USJ se...