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Actualités - CHRONOLOGIE

Bilan - L’Intérieur, un ministère qui fait pour la première fois des bénéfices Trois millions de formalités administratives en deux ans et un net recul du taux de criminalité en 2002

Dans un pays avare en statistiques et en chiffres, le bilan distribué par le ministère de l’Intérieur constitue un véritable événement. M. Élias Murr en avait déjà publié un, après avoir passé un an à l’Intérieur et, à la deuxième année, il en publie un second qui répertorie toutes les activités d’un ministère aux prérogatives étendues. Pour les citoyens, tout n’est peut-être pas parfait, loin de là, mais en prenant connaissance des détails du travail accompli, ils ne pourront que mesurer l’ampleur de la mission réalisée dans des circonstances pas toujours faciles. Pour beaucoup de citoyens, le ministère de l’Intérieur, ce sont les FSI qui frappent des étudiants, des forces de l’ordre qui maltraitent des prisonniers, des agents de la circulation qui ne cherchent qu’à distribuer des contraventions etc. Conscient sans doute de cet état d’esprit, le ministre de l’Intérieur Élias Murr a décidé de publier un nouveau bilan de l’activité de son ministère, après y avoir passé deux ans. Chiffres à l’appui, il explique, dans une brochure agréable et claire, l’ampleur de la mission accomplie par les divers départements qui relèvent de son autorité. Et le résultat est assez impressionnant. Les citoyens ne s’en rendent pas compte, ne retenant généralement que les crimes impunis ou les initiatives contestées, mais les forces de l’ordre ont accompli, en deux ans, 115 000 missions, qu’il s’agisse de la police de Beyrouth, de la police judiciaire, des FSI régionales, de la sécurité de l’AIB ou de l’unité pour la sécurité des ambassades. Le nombre de patrouilles a plus que triplé, puisqu’il est passé de cent par jour à 345, sur l’ensemble du territoire libanais. Et, au total, trois millions de formalités administratives ont été accomplies en deux ans. Résultat, selon un tableau comparatif entre 2001 et 2002, les vols de voitures sont passés de 1 373 en 2001 à 925 en 2002, les vols à la tire sont passés de 841 en 2001 à 404 en 2002. Des sanctions contre les forces de l’ordre D’octobre 2000 à octobre 2002, 6 488 sanctions ont été infligées à des officiers ou des éléments des FSI, afin de les pousser à une plus grande discipline et au respect de la loi. Mais ces mesures sont généralement gardées secrètes pour ne pas porter atteinte à la dignité des forces de l’ordre. C’est sans doute pourquoi les citoyens n’en sont pas informés. La Sûreté générale ne chôme pas non plus. En deux ans, 1 678 230 formalités y ont été accomplies et 10 105 ressortissants étrangers en situation irrégulière ont été rapatriés. Mais le plus gros effort a été accompli dans la lutte contre la drogue, dont le ministre avait d’ailleurs fait son cheval de bataille. 2 091 personnes ont été arrêtées pour trafic, consommation ou fabrication de drogue, alors que 112 millions de mètres carrés de culture de haschisch et 8 millions de mètres carrés de culture de pavot ont été détruits. Dans son bilan, le ministre évoque aussi l’informatisation systématique des divers services, l’équipement de la Défense civile et des forces de sécurité, la réhabilitation des agents de la circulation, la formation d’une troupe d’élite, capable de réagir en cas d’enlèvements, ou d’autres événements menaçant la sécurité, mais surtout les campagnes pour le port de la ceinture de sécurité, pour la lutte contre la conduite en état d’ébriété et contre la consommation de drogue. Enfin, la création d’une aile de réhabilitation des prisonniers dans les centres de détention, qui leur permet ainsi d’apprendre l’informatique, ainsi que l’octroi d’une plus grande autonomie aux municipalités sont aussi évoquées en même temps que la publication d’un annuaire des municipalités, le premier du genre au Liban. L’interdiction des voitures roulant au mazout, en commençant par celles du ministère de l’Intérieur et des municipalités, sans oublier les diverses mesures de protection de l’environnement et d’appui aux organisations de la société civile figurent aussi dans cet impressionnant bilan, établi à la demande du ministre qui souhaite par ce biais rendre compte de ses activités aux citoyens, dans un souci louable de transparence. Le bilan se termine sur cette bonne nouvelle, assez étonnante dans un pays où le budget étatique est plutôt déficitaire : en 2002, les recettes du ministère s’élèvent à 425 milliards de livres libanaises, alors que ses dépenses ne sont que de l’ordre de 375 milliards de livres. Que les 50 milliards de bénéfices soient le fruit des contraventions et autres amendes imposées aux citoyens est l’aspect le moins attrayant de l’affaire. Mais au moins, le citoyen a une base de données qui lui permet de juger le travail d’un ministère et de demander ultérieurement des comptes pour l’avenir. D’ailleurs, dans son éditorial, Élias Murr explique que s’il a voulu ce bilan, c’est parce qu’il estime devoir rendre compte aux citoyens du travail accompli. C’est à eux désormais de juger, en essayant toutefois de ne pas voir seulement les lacunes.
Dans un pays avare en statistiques et en chiffres, le bilan distribué par le ministère de l’Intérieur constitue un véritable événement. M. Élias Murr en avait déjà publié un, après avoir passé un an à l’Intérieur et, à la deuxième année, il en publie un second qui répertorie toutes les activités d’un ministère aux prérogatives étendues. Pour les citoyens,...