Commission Européenne - Faire redécouvrir la production traditionnelle libanaise Les produits du terroir, chaque samedi, au centre-ville (photo)

« Lorsqu’on vit en ville, on a tendance à oublier les goûts du terroir. » C’est dans le but d’aider les Libanais à redécouvrir les produits traditionnels que la délégation de la Commission européenne à Beyrouth organisera, chaque samedi, à partir du 23 novembre, une action de promotion des produits alimentaires artisanaux, dans le centre-ville de Beyrouth, rue de l’Uruguay (parallèle à la rue Foch). L’initiative a été annoncée hier, par Patrick Renauld, chef de la délégation de la Commission européenne, au cours d’une conférence de presse au restaurant People. « C’est avec la bienveillance du Premier ministre Rafic Hariri et de Solidere ; grâce au soutien du mohafez Yaacoub Sarraf qui met à notre disposition quelques mètres de la voie publique, ainsi qu’à l’aide d’Aïshti qui nous reçoit aujourd’hui, que la délégation européenne a le plaisir d’organiser une action de promotion des produits artisanaux libanais », annonce M. Renauld. Convaincue de la qualité des produits libanais, la Commission européenne fait ainsi d’une pierre deux coups : elle permet aux citadins de redécouvrir ces goûts du terroir tout en donnant l’occasion aux artisans libanais de descendre à la ville pour y présenter leurs produits et les écouler. Chaque samedi, de 11 h à 18 h, une vingtaine d’artisans pourront ainsi exposer et vendre aux promeneurs les produits alimentaires traditionnels de leur fabrication, notamment des fruits confits, des confitures, des noix et noisettes, du thym, du sumac, de l’huile d’olive, des cornichons, de l’eau de rose ou de fleur d’oranger, du vinaigre et même du savon. « Goûter le plaisir d’une bonne confiture, d’un miel pur, d’une eau de rose faite avec de vraies roses, c’est ce que nous souhaitons vous faire partager », observe Patrick Renauld. Quant au choix du centre-ville rénové pour cette initiative, M. Renauld l’explique par la place que ce quartier, autrefois populaire, occupe à présent dans le renouveau libanais. « C’est un quartier où les Beyrouthins ont plaisir à se promener », dit-il, ajoutant qu’il était nécessaire qu’à côté des grandes marques internationales, figurent des produits purement libanais. Et M. Renauld d’ajouter : « Je suis convaincu que, dans quelques semaines ou dans quelques mois, les produits que vous achèterez chez ces artisans, dans la rue, deviendront des produits renommés que vous retrouverez dans les épiceries fines des plus grandes capitales du monde. » Certes, remarque-t-il, les produits frais sont exclus de la liste des produits, mais c’est tout simplement pour garder à ce quartier son esprit de lieu de promenade. Cette activité, M. Renauld voudrait qu’elle dure indéfiniment, « tant qu’il y a des artisans pour vendre et des consommateurs pour acheter », dit-il. « Pour le moment, explique-t-il, c’est la délégation de la Commission européenne qui s’occupe de l’organisation de l’événement ». Elle encourage les artisans à présenter leurs produits, tout en les conseillant et en supervisant la qualité de leur fabrication. En revanche, il espère que d’ici à quelques mois, si le procédé fonctionne bien, une association ou une ONG prendra le relais de l’organisation. Le centre-ville est fin prêt pour accueillir les produits du terroir libanais. Des tables spécialement conçues pour l’étalage des marchandises seront mises à la disposition des artisans par Solidere. Il reste à espérer que samedi 23 novembre, rue de l’Uruguay, le soleil sera au rendez-vous. Car seules les tentes protectrices font encore défaut, en prévision des jours pluvieux. Avis aux sponsors ! Anne-Marie EL-HAGE