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Actualités - CHRONOLOGIE

Justice - Je n’ai honte de rien, affirme Chamoun Gemayel accuse Addoum de mener une campagne d’intimidation contre l’opposition(photo)

Certes, le procureur général, Adnan Addoum, n’a pas encore décidé de poursuivre en justice l’ancien président Amine Gemayel, le chef du Parti national libéral, Dory Chamoun, et le général Michel Aoun pour avoir mené campagne contre la Syrie et pour la « souveraineté » du Liban. Il a ainsi précisé qu’il allait « vérifier les informations reçues », tout en reconnaissant que « certaines d’entre elles pourraient être fausses ». Mais MM. Gemayel et Chamoun n’ont pas attendu que M. Addoum achève l’examen du dossier pour démentir et critiquer sa teneur. En tout cas, cette affaire semble avoir suscité l’intérêt du président de la République, le général Émile Lahoud, qui a conféré hier avec le procureur général, sans doute à ce sujet. Quant au Rassemblement de Kornet Chehwane, il ne voit pas encore la nécessité de se mobiliser pour débattre de la question, allant même jusqu’à reporter à la semaine prochaine sa réunion ordinaire, prévue pour aujourd’hui à l’évêché maronite d’Antélias. Dory Chamoun ne voit pas non plus l’utilité d’une réunion extraordinaire. Il espère en effet que M. Addoum finira par réaliser que les informations qui lui ont été communiquées sont « cousues de fil blanc ». L’ancien chef de l’État, Amine Gemayel, a démenti pour sa part les informations faisant état de contacts effectués avec les Israéliens. « Ce sont là des calomnies qui s’inscrivent dans le cadre des actes d’intimidation perpétrés contre l’opposition », a-t-il déclaré hier après-midi lors d’une conférence de presse à laquelle assistaient les députés Antoine Ghanem et Pierre Gemayel, l’ancien ministre Joseph Hachem, et l’ancien chef du parti Kataëb, Élie Karamé. En guise d’introduction à la conférence donnée au siège de l’Ordre de la presse, le président du même Ordre, Mohammed Baalbacki, a tenu d’abord à témoigner, personnellement, en faveur de M. Gemayel. Il a ainsi rappelé que l’ancien président de la République avait notamment refusé de ratifier, en 1983, l’accord du 17 mai avec Israël bien que la majorité des députés l’ait autorisé à le faire. « Il est tout de même étonnant que, malgré cela, M. Gemayel soit accusé aujourd’hui de collaboration avec Israël », a souligné M. Baalbacki. Du reste, c’est sur son attitude hostile à l’égard de l’État hébreu et inconditionnellement proarabe qu’Amine Gemayel a fondé l’essentiel de son argumentation pour démentir les « allégations » selon lesquelles il se serait rendu à l’ambassade d’Israël à Paris, en 1995, pour y présenter ses condoléances après l’assassinat du Premier ministre Yitzhak Rabin. Il a également nié avoir accordé une interview au journal israélien Haaretz. « Tout en nous riant des menaces d’ouvrir les dossiers chaque fois que les prétextes manquent face à l’opposition, nous refusons de nous placer en position de défense de notre ligne politique hostile à l’ennemi israélien (…) », a déclaré M. Gemayel. Il a en outre estimé que « s’il est permis de lancer des accusations à tort et à travers, autant accuser les dirigeants arabes qui reçoivent l’émissaire Denis Ross de nationalité israélienne et sympathisant notoire de l’État hébreu. Que dire aussi de la délégation libanaise officielle qui s’est réunie avec des Israéliens, en 1991, à la Conférence de Madrid ? » se demande encore M. Gemayel avant de reprocher au pouvoir de recourir à toutes les méthodes de répression possibles pour briser l’opposition. Selon lui, si les responsables de telles exactions croient servir de cette manière les intérêts de Damas, ils se trompent lourdement ;.« En effet, qui a dit que la sécurité de la Syrie serait menacée par un Liban souverain et indépendant ? », s’est-il interrogé. Sfeir, cible potentielle En réponse aux questions des journalistes, l’ancien président de la République a estimé que la campagne de dénigrement ne le visait pas personnellement. « En effet, a-t-il précisé, c’est toute l’opposition qui l’est, et, selon certaines informations, le patriarche (Nasrallah Sfeir) pourrait lui-même être la prochaine cible de telles calomnies ». M. Gemayel s’en est pris d’autre part à ceux qui se disent farouchement hostiles à l’État hébreu, « et qui servent en réalité les intérêts d’Israël en s’attaquant à ceux du Liban ». Pour sa part, le chef du PNL, Dory Chamoun, s’est dit « tout à fait prêt à comparaître devant la justice sans peur et sans avoir honte de rien », a-t-il affirmé dans une interview accordée à Radio Liban libre. « Et s’ils considèrent que le fait de réclamer l’indépendance et la souveraineté du Liban est une façon de provoquer la Syrie, soit ; je n’ai aucun problème », a ajouté M. Chamoun. En tout cas, il est clair, selon lui, que les propos de M. Addoum ne facilitent guère la tâche du Premier ministre Rafic Hariri à Paris. « Au contraire, de telles accusations risquent de faire échouer la conférence (des bailleurs de fonds), puisque l’une des conditions posées à l’État libanais est de respecter les lois et les droits de l’homme », a conclu M. Chamoun.
Certes, le procureur général, Adnan Addoum, n’a pas encore décidé de poursuivre en justice l’ancien président Amine Gemayel, le chef du Parti national libéral, Dory Chamoun, et le général Michel Aoun pour avoir mené campagne contre la Syrie et pour la « souveraineté » du Liban. Il a ainsi précisé qu’il allait « vérifier les informations reçues », tout en...