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Actualités - OPINION

Glissement vers le gel du dialogue, du côté du Rassemblement parlementaire de concertation

Le comité de suivi du Rassemblement parlementaire de concertation va-t-il honorer son label, poursuivre ses efforts pour un dialogue parrainé par le chef de l’État, en base du document de travail préparé par le groupe ? Au départ, la majorité des députés était à fond pour cette voie d’échanges. Les premiers pas avaient conduit une délégation auprès du patriarche Sfeir. Et Élie Ferzli avait détaillé certains points importants. Dont la nécessité de reconnaître que la présence militaire syrienne est une décision internationale et régionale soutenue autant par la France que par l’Amérique. Pour qui le retrait des troupes syriennes est lié au processus du paix. Le patriarche a pour sa part souligné, à son départ pour le Vatican, que la plainte porte bien plus sur les immixtions syriennes dans les affaires libanaises que sur la présence militaire en tant que telle. L’assainissement des relations bilatérales est d’ailleurs un souhait exprimé par le chef de l’État syrien lui-même. Toujours est-il que certains piliers du RPC estiment que le comité de suivi, avant d’aller de l’avant, devrait demander audience au président Lahoud. Pour en recueillir l’avis et les conseils au sujet d’un éventuel dialogue. Ces cadres, dont l’intention de gel est assez claire, soulignent que Kornet Chehwane pourrait bien n’être pas un interlocuteur sérieux, à cause des éléments extrémistes qui en font partie. Ils ajoutent qu’il faut donc poser des conditions préliminaires. D’autant qu’à leur avis, le patriarche Sfeir refuserait de participer au processus, parce qu’il ne se considère pas comme partie prenante dans un quelconque litige politique. Toujours selon les mêmes pôles, le pouvoir de son côté pourrait bien être réticent, car à ses yeux le dialogue ne peut prendre place que dans le cadre des institutions, le Conseil des ministres et la Chambre des députés. D’autant que tous les dossiers doivent nécessairement passer par ce tamis, que cela soit le code électoral, la décentralisation administrative, la loi sur les naturalisations ou les points de Taëf qui sont encore lettre morte à ce stade et qu’il faut concrétiser. Quoi qu’il en soit, pour les loyalistes cités, rien ne doit se faire sans en référer au président Lahoud. Pour voir s’il recommande ou non un engagement de dialogue. Et pour savoir quels points du document de travail il voudrait retenir ou écarter, voire modifier selon ses propres vues. Après cet examen, le texte serait transmis à Bkerké pour avis, le patriarche pouvant du reste refuser de se prononcer par souci de ne pas faire figure de protagoniste. Le problème direct c’est de savoir comment on peut prôner le dialogue en refusant, le cas échéant, de parler avec Kornet Chehwane, c’est-à-dire avec le principal noyau de l’opposition locale. En tout cas, il faut le répéter, il est probable que le pouvoir, le régime plus particulièrement, ne considère pas utile pour le moment de discuter des sujets qui se posent hors du cadre des institutions. Quant aux constantes nationales, elles sont tout simplement indiscutables. Tout comme il est indiscutable qu’au bout du compte il faut dialoguer, pour arriver à une solution qui remette le pays sur ses pieds en le rééquilibrant. Et en gommant les discriminations qui le livrent à la volonté d’une seule et même partie. Émile KHOURY
Le comité de suivi du Rassemblement parlementaire de concertation va-t-il honorer son label, poursuivre ses efforts pour un dialogue parrainé par le chef de l’État, en base du document de travail préparé par le groupe ? Au départ, la majorité des députés était à fond pour cette voie d’échanges. Les premiers pas avaient conduit une délégation auprès du patriarche...