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Actualités - CHRONOLOGIE

Paris II - Hariri reçu par le président américain à la Maison-Blanche Bush invite le Liban à travailler avec le FMI

Le président américain George W. Bush a appelé hier le Liban à travailler avec le Fonds monétaire international (FMI) à l’établissement d’un programme économique, lors d’un entretien qu’il a eu hier à la Maison-Blanche avec le chef du gouvernement, Rafic Hariri, à six jours de la tenue de la conférence de Paris II. Le bureau de presse de M. Hariri a pour sa part affirmé que les États-Unis ont l’intention de s’impliquer davantage afin d’assurer le succès de la conférence, à laquelle ils dépêcheront le secrétaire d’État adjoint pour le Proche-Orient, William Burns. Pour des familiers du protocole de la Maison-Blanche, c’est un accueil « moyen » qui a été réservé à M. Hariri par le chef de l’Administration américaine. Pas de chaleur ostensible, comme en témoigne la légèreté de la couverture médiatique de l’événement par les services de la présidence, mais pas d’excès de froideur non plus. M. Hariri qui, lors de sa première visite à Washington, il y a deux semaines, n’avait pu être reçu par M. Bush, ce dernier étant alors occupé par les élections au Congrès, a pu cette fois-ci rencontrer le président. Ce qui, dans le contexte actuel et vu le poids que représente Beyrouth dans les soucis de Washington, représente en soi un petit succès. Pour ce qui est de la teneur de l’entretien, il semble bien, à en croire des sources bien informées dans la capitale fédérale, qu’à côté du dossier économique et financier, certains thèmes politiques qui fâchent ont été évoqués. Comme par exemple le Hezbollah, au sujet duquel Washington ne désarme décidément pas, et le déploiement de l’armée libanaise au Liban-Sud. Certes, rien ne permet de conclure que les États-Unis ont l’intention de lier ces questions au succès de la conférence de Paris II, prévue samedi prochain et appelée à constituer un ballon d’oxygène pour une économie libanaise de plus en plus asphyxiée par le poids de la dette. Mais le président Bush n’en a pas moins fait comprendre à son interlocuteur que si le Liban se conformait à ses demandes, Washington serait prêt à aider ce pays dans plus d’un domaine. En attendant, il faut bien constater qu’en le renvoyant devant le FMI, M. Bush ne rend pas service à M. Hariri. Celui-ci se trouve placé, une fois de plus, devant la quadrature du cercle, dans la mesure où les deux recettes les plus prisées par l’institution financière internationale – dévaluation monétaire et dégraissage administratif – constituent, pour la première, la « bête noire » du Premier ministre, et pour la seconde, un casse-tête pratiquement insoluble dans un pays comme le Liban. « Positif » et « intensif » En outre, de nombreux commentateurs à Beyrouth avaient estimé que le second voyage de M. Hariri à Washington et sa demande d’entretien avec M. Bush avaient notamment comme objectif de convaincre les États-Unis d’exercer leur influence sur le FMI afin de l’amener à arrondir quelque peu les angles à l’occasion de Paris II. Il est inutile de dire que cet objectif est loin d’être atteint. « Le président (Bush) a souligné l’importance pour le Liban de travailler avec le FMI sur un programme durable », a déclaré le porte-parole adjoint de la Maison-Blanche, Scott McClellan, au terme de l’entretien. « Il a aussi indiqué à M. Hariri que le secrétaire d’État adjoint Burns assistera à la réunion de Paris », a ajouté M. McClellan. Depuis quelques jours, c’était le nom de David Satterfield, subordonné de M. Burns, qui circulait à Beyrouth comme envoyé potentiel de Washington. Auquel cas, cela signifierait que, sur ce point au moins, M. Hariri aurait obtenu à moitié satisfaction en réussissant à faire relever le niveau de la représentation américaine. À moitié, seulement, parce que, dans l’entourage du Premier ministre, on espérait Paul O’Neill, le secrétaire au Trésor. Outre M. Burns, assistaient à l’entretien notamment la conseillère du président Bush pour les affaires de sécurité nationale, Condoleeza Rice, le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, l’ambassadeur du Liban à Washington, Farid Abboud, et celui des États-Unis à Beyrouth, Vincent Battle. MM. Bush et Hariri « ont également discuté du processus de paix au Proche-Orient et le président a fait part de sa détermination à continuer sur la voie de la feuille de route tracée le 24 juin dernier » par le président américain pour régler le conflit israélo-palestinien. Quant au bureau de presse du Premier ministre, s’il a passé sous silence la question du FMI, il a en revanche mis en évidence la volonté des États-Unis, transmise par M. Bush à M. Hariri, de « tout faire pour assurer le succès de Paris II et d’entreprendre à cette fin des démarches politiques auprès des États concernés ». Interrogé par des journalistes arabes à sa sortie de la Maison-Blanche, M. Hariri a qualifié l’entretien de « positif » et d’« intensif ». Interrogé d’autre part sur les craintes exprimées par Washington au sujet d’opérations du Hezbollah contre Israël en cas de guerre américaine en Irak, M. Hariri a admis que les États-Unis « réfléchissent à ces questions », ajoutant toutefois que, « pour l’instant, nous sommes à la phase des inspecteurs et non à celle de la guerre ». Il a enfin nié être porteur d’un message de la part de la Syrie aux dirigeants américains. Élie FAYAD
Le président américain George W. Bush a appelé hier le Liban à travailler avec le Fonds monétaire international (FMI) à l’établissement d’un programme économique, lors d’un entretien qu’il a eu hier à la Maison-Blanche avec le chef du gouvernement, Rafic Hariri, à six jours de la tenue de la conférence de Paris II. Le bureau de presse de M. Hariri a pour sa part...