LIBAN-ÉTATS-UNIS - Les responsables US ont conféré hier avec Lahoud, Berry, Hariri et Nassib Lahoud La délégation du Congrès américain intensifie ses contacts à Beyrouth

En visite au Liban, une délégation du Congrès américain, regroupant des assistants et des conseillers de congressmen, a effectué hier une tournée auprès des chefs de l’État, le général Émile Lahoud, du Parlement, Nabih Berry, et du gouvernement, Rafic Hariri, ainsi qu’auprès de M. Nassib Lahoud, député du Metn. Elle a effectué avec eux un tour d’horizon de l’actualité locale et régionale et a sondé leurs vues sur divers dossiers. La délégation a été reçue pendant près d’une heure et demie à Baabda, où le président Lahoud lui a communiqué le point de vue du Liban par rapport à diverses questions qu’elle a posées. Le chef de l’État a ainsi souligné la détermination du Liban à récupérer son territoire toujours occupé par Israël et à exploiter ses eaux, affirmant que Beyrouth poursuivra sa lutte en vue de faire valoir ses droits conformément aux résolutions internationales. Il a ensuite mis l’accent sur la coexistence au Liban, rappelant qu’au cours de sa dernière visite dans le pays, le cardinal de Washington avait pu s’entretenir avec les chefs des communautés chrétiennes et mahométanes, au palais de Baabda, et avait assuré que « le Liban unifié, fondé sur le dialogue et la coexistence, était une source de force pour la région et pour le monde, car le dialogue constitue le seul moyen pour réaliser la paix et la stabilité ». Le président a ensuite fait remarquer que la tenue, à Beyrouth, du Sommet arabe puis du Sommet de la francophonie « montre parfaitement que le Liban a tourné la page du passé, que la confiance du monde dans ce pays s’accroît de jour en jour et que son avenir est prometteur ». « Cet optimisme, a-t-il ajouté, trouve sa source dans les choix stratégiques adoptés par le Liban au cours des quatre dernières années, notamment les relations avec la Syrie, l’unité des Libanais et leur ralliement autour de leur État et de leur armée, sans compter l’unité du pouvoir qui doit être renforcée et qui se répercute positivement à tous les niveaux politique et économique ». Le président a estimé dans ce cadre que « les propos autour de l’unité du pouvoir pourraient être une source d’embêtement pour certaines personnes qui misent sur les divergences (entre les pôles du pouvoir) et qui œuvrent pour qu’elles se perpétuent ». En réponse à une question, il a indiqué que les Libanais faiblissent quand ils réfléchissent ou réagissent en termes de confessionnalisme et gagnent en force quand ils agissent en fonction de considérations nationales. Interrogé au sujet de l’Irak, le chef de l’État s’est dit « heureux » parce que la résolution 1441 sur le désarmement de l’Irak a été prise à l’unanimité, vendredi, par le Conseil de sécurité, « ce qui garantit l’absence d’ambiguïté ». Le problème « sera traité sous le parrainage international, et les inspecteurs de l’Onu pourront accomplir la tâche qui leur incombe et en référer au Conseil de sécurité avant que tout autre mesure ne soit prise », a-t-il ajouté, avant d’insister sur la nécessité d’appliquer les décisions internationales « avec équité afin que la confiance demeure entre les États et l’Onu, qui doit veiller à ce que le droit et la justice prévalent dans le monde pour éviter le règne de la loi de la jungle et des pratiques moyenâgeuses ». En réponse à une autre question, le président a fait état de « nombreux points communs entre le Liban et les États-Unis », mais il a considéré que « les pressions exercées par le lobby sioniste sur l’Administration américaine, qui prend des décisions dans l’intérêt d’Israël, affectent parfois les relations entre les deux pays ». Concernant la présence syrienne, il a salué « la contribution de Damas à la réédification de l’armée et au maintien de la stabilité dans le pays depuis 1975 jusqu’à aujourd’hui ». Il a aussi réaffirmé que « la présence syrienne au Liban, qui est légale et provisoire, est un facteur de stabilité ».