Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Les conditions d’une reprise du dialogue entre le pouvoir et l’opposition

Une personnalité radicale au sein du Rassemblement de Kornet Chehwane souligne l’absurdité d’un retour au dialogue avec le pouvoir alors que la MTV reste fermée, que les manifestations en faveur des libertés sont prohibées et que la députation de Gabriel Murr a été invalidée en dépit du bon sens. En outre, le Rassemblement a été placé devant l’alternative suivante : la reddition ou la mort lente par défections successives. De toute manière, les sujets de conflit entre opposants et loyalistes sont aujourd’hui tabous du fait de la conjoncture locale, régionale et internationale. Priorité à l’unité des rangs : tel est le prétexte invoqué par le pouvoir afin d’éviter toute évocation des thèmes comme celui de la loi électorale, la décentralisation administrative, la loi sur la naturalisation, la restauration de l’indépendance et de la souveraineté. Mais en fin de compte, le Rassemblement de Kornet Chehwane a été contraint de reléguer aux oubliettes sa revendication principale, en l’occurrence, la liberté de décision nationale, en raison des pressions innombrables dont elle est victime. C’est ainsi que la personnalité radicale susmentionnée compare l’attitude du pouvoir par rapport à l’opposition à celle du gouvernement israélien à l’égard de l’Autorité palestinienne : après avoir été complètement démantelée, celle-ci est appelée à négocier la paix. Mais selon la même source, nul ne viendra à bout de l’opposition du moment qu’elle incarne les aspirations de la base, et des jeunes en particulier. Ses revendications ne se limitent évidemment pas à l’amendement de la loi électorale, à l’élaboration d’une loi sur la décentralisation administrative ou d’une loi sur la naturalisation. L’opposition s’emploie de fait à défendre et à promouvoir les libertés et la démocratie, l’indépendance de la justice et le respect de la souveraineté nationale, de sorte que l’État libanais soit enfin en mesure de se gouverner comme bon lui semble, sans tuteur. Concrètement, cela implique le déploiement de l’autorité libanaise sur l’ensemble du territoire, le développement équilibré des régions, et l’essor économique qui dépend en grande partie de la création d’emplois pour stopper l’exode des jeunes et des cerveaux du pays. Par ailleurs, les milieux politiques modérés estiment qu’un retour au dialogue entre le pouvoir et l’opposition reste tributaire d’un accord sur le document de travail qui serait élaboré par le Rassemblement de concertation parlementaire en coopération avec le patriarche maronite, Nasrallah Sfeir. Le point essentiel sur lequel il faudra s’entendre dans ce cadre sera celui de la présence syrienne au Liban : si, effectivement, la situation aux plans local, régional et international nécessite le maintien de cette présence dans le pays, il conviendra de la justifier et d’en préciser la période. En d’autres termes, pour un redéploiement des troupes de Damas, faudra-t-il attendre la libération des hameaux de Chebaa, le retrait israélien du Golan ou la réalisation d’une paix juste et globale dans la région ? Un accord est indispensable à ce sujet. En tout état de cause, les choses commenceront sans doute à se décanter concernant l’éventualité de la reprise du dialogue entre les loyalistes et l’opposition, quand le cardinal Sfeir reviendra de Rome où il doit effectuer prochainement une visite d’une semaine. En effet, la justice aura alors définitivement tranché la question de la MTV, et la décision du Rassemblement de KC (naturellement inspirée de la position du patriarche) concernant la reprise du dialogue en dépendra. Émile KHOURY
Une personnalité radicale au sein du Rassemblement de Kornet Chehwane souligne l’absurdité d’un retour au dialogue avec le pouvoir alors que la MTV reste fermée, que les manifestations en faveur des libertés sont prohibées et que la députation de Gabriel Murr a été invalidée en dépit du bon sens. En outre, le Rassemblement a été placé devant l’alternative suivante :...