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Actualités - CHRONOLOGIE

Justice - Ouverture du procès dans l’affaire des délits d’initiés sur la Société générale Soros et Traboulsi jugés à Paris dans un scandale politico-financier

Les financiers américain, George Soros, et libanais, Samir Traboulsi, ont comparu hier devant la justice française, 14 ans après les faits, dans l’un des plus gros scandales politico-financiers français, l’affaire des délits d’initiés sur la banque Société Générale. Ils sont soupçonnés d’avoir bénéficié, avec la complicité du pouvoir socialiste de l’époque, d’» informations privilégiées » sur une opération boursière montée fin 1988, visant au rachat d’une part de la banque Société Générale, alors récemment privatisée par la droite. Le milliardaire américain George Soros, 72 ans, et l’intermédiaire Samir Traboulsi, 64 ans, auraient encaissé respectivement 2,2 et 3,5 millions de dollars en spéculant sur les actions SG avant que le raid boursier ne soit connu du public. Jusqu’à fin juillet 1988, les mouvements les plus importants ne dépassaient pas les 200 000 titres. En octobre, ils avaient atteint les 5,4 millions d’unités. Le raid ne s’était traduit que par l’acquisition, via la société Marceau Investissement, d’un financier français, Georges Pébereau, d’environ 10 % du capital de la Société Générale. La révélation de cette affaire avait suscité une tempête politique. L’opposition avait dénoncé une opération réalisée avec l’aval du pouvoir socialiste, de retour aux affaires, pour casser le « noyau dur » des actionnaires de la banque privatisée un an et demi plus tôt par la droite. Nationalisée en 1981 dès l’arrivée au pouvoir du président socialiste, François Mitterrand, la Société Générale a été privatisée en 1987 par Édouard Balladur, alors ministre des Finances du gouvernement de droite dirigé par Jacques Chirac. La présence dans ce raid de la Caisse des dépôts et consignations, institution financière publique, qui détenait un tiers du capital de Marceau Investissement, avait en particulier suscité des interrogations sur le rôle exact joué par Pierre Bérégovoy, successeur de M. Balladur aux Finances. L’ex-directeur de cabinet de M. Bérégovoy, Jean-Charles Naouri, 53 ans, comparaît d’ailleurs devant le tribunal correctionnel de Paris, ainsi qu’un autre Français, un ancien patron de banque, Jean-Pierre Peyraud, 88 ans. Mais les quatre prévenus qui comparaissent jusqu’au 20 novembre « ne sont pas les principaux initiés », selon une source proche du dossier dans lequel onze personnalités ont été inculpées. De fait, l’homme-clé de l’affaire, Georges Pébereau, et Marc Viénot, ex-PDG de la Société Générale, ont été amnistiés en 1995 par le président Chirac. Cinq autres ont bénéficié d’un non-lieu. Et plusieurs des grands témoins de l’époque sont morts, notamment Pierre Bérégovoy, qui s’est suicidé le 1er mai 1993. La juge d’instruction parisienne, Isabelle Prévost-Deprez, a expliqué la lenteur inhabituelle de l’instruction par « le fait que les commissions rogatoires internationales ont été lancées en direction de la Suisse, de la Grande-Bretagne, du Luxembourg, des Pays-Bas et de Guernesey », qui ont tardé à aboutir. L’émotion suscitée par les coulisses opaques de l’affaire SG avait été attisée par une autre affaire quasi simultanée, concernant le rachat par le groupe français d’aluminium Pechiney de l’américain Triangle en 1988, révélatrice des « liaisons particulières » entre le politique et la finance. Une poignée de spéculateurs avaient alors eu l’idée de miser sur Triangle, un titre abandonné sur le marché hors cote de New York, quelques semaines avant que Pechiney ne lance une OPA sur ce titre. Dans cette affaire, M. Traboulsi avait déjà été condamné, en 1994, « pour délit d’initié », avec un autre ancien directeur de cabinet de M. Bérégovoy, Alain Boublil.
Les financiers américain, George Soros, et libanais, Samir Traboulsi, ont comparu hier devant la justice française, 14 ans après les faits, dans l’un des plus gros scandales politico-financiers français, l’affaire des délits d’initiés sur la banque Société Générale. Ils sont soupçonnés d’avoir bénéficié, avec la complicité du pouvoir socialiste de l’époque,...