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Actualités - CHRONOLOGIE

Paris II - Le Premier ministre se déclare satisfait du bilan de ses entretiens à Washington Hariri qualifie la position du FMI de message « positif » à l’adresse des marchés internationaux

Le Premier ministre, Rafic Hariri, s’est déclaré particulièrement satisfait du bilan des entretiens intensifs qu’il a eus en début de semaine à Washington avec les hauts responsables de l’Administration américaine, du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale. Dans son avion privé qui le ramenait à Beyrouth, dans la nuit de mardi à mercredi, en compagnie des membres de la délégation officielle (les ministres Fouad Siniora et Bassel Fleyhane et le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé), le chef du gouvernement a profité du long trajet que constitue le vol direct Washington-Beyrouth (dix heures de vol) pour évoquer, au cours d’une discussion à bâtons rompus avec les journalistes, les résultats de sa visite de travail de quarante-huit heures effectuée dans la capitale fédérale (voir L’Orient- Le Jour des 4, 5 et 6 novembre). Certes, le Liban n’a pas obtenu de promesses d’aide directe ni de l’Administration US ni du FMI. D’ailleurs, il ne s’y attendait pas vraiment, chuchotent les milieux proches de Koraytem. En ce qui concerne la position américaine, l’objectif recherché était d’éviter que Washington ne mette des bâtons dans les roues et adopte une attitude qui aurait été susceptible d’entraver la conférence de Paris II. Quant au FMI, « il n’était nullement dans notre intention de lui réclamer une aide financière immédiate ni une intervention de sa part (au Liban) dans les circonstances présentes », souligne le Premier ministre. Ce que souhaitait obtenir le gouvernement, c’est une caution officielle du FMI à son programme de réformes économiques susceptible de paver la voie à une résorption du service de la dette publique et donc du déficit budgétaire. La caution sans équivoque du FMI aurait permis, en effet, d’obtenir des prêts ou des garanties de crédits à long terme et à taux réduits afin de restructurer la dette publique du Liban, de manière à réduire le service de cette dette. Le programme préconisé par le gouvernement en vue du redressement financier a été discuté dans les moindres détails, chiffres et faits à l’appui, au cours des longues réunions de travail que la délégation libanaise a tenues, deux jours durant, avec le directeur du FMI, Horst Kohler, et ses principaux adjoints. Il a été convenu au terme de ces discussions que le FMI suivra de près, au cours des prochains mois, l’évolution de la conjoncture économique au Liban pour s’assurer que les mesures de redressement prévues par l’Exécutif sont effectivement appliquées et qu’elles aboutiront réellement aux résultats escomptés. M. Hariri se déclare satisfait du résultat obtenu sur ce plan. « C’est ce que nous voulons à ce stade, précise-t-il. Nous souhaitons qu’un organisme international indépendant et neutre (en l’occurrence le FMI) suive de près l’application de notre programme pour constater les résultats obtenus et en rendre compte aux donateurs potentiels. » L’équipe Hariri avait à cet égard placé la barre à un seuil minimum, à savoir garantir dans la pire des hypothèses la « neutralité » du FMI à l’égard de Paris II et du programme de réformes du gouvernement. Toute position dépassant quelque peu cette « neutralité » constituerait un acquis pour le Liban. M. Hariri estime avoir atteint (partiellement) cet objectif. Il en veut pour preuve le communiqué rendu public par le FMI à l’issue des réunions de travail avec la délégation libanaise. Le communiqué du FMI, dont le texte a été distribué par le bureau de presse de M. Hariri, souligne notamment que « le directeur du FMI a applaudi à l’amélioration enregistrée au niveau de l’économie libanaise ces derniers temps, de même qu’il a accueilli favorablement les mesures financières adoptées récemment et qui sont susceptibles de constituer un apport positif lors de la prochaine rencontre de Paris ». Le FMI délivre ainsi un satisfecit ponctuel, sans aller jusqu’à la caution publique et officielle. Cette référence succincte à « l’amélioration » des derniers mois et aux mesures financières qui pourraient constituer « un apport positif » à Paris II est-elle suffisante en tant que telle pour faciliter l’obtention de prêts préférentiels ou de garanties de crédits à long terme ? M. Hariri est affirmatif à ce sujet, soulignant que le communiqué du FMI constitue un signal positif à l’attention des pays donateurs et des marchés internationaux, ce qui devrait avoir un impact certain sur la position du Liban dans le classement des pays à risque établi par les sociétés internationales de notation. Les milieux proches du Premier ministre poussent l’optimisme jusqu’à souligner qu’en dépit du « oui… mais » et de la prudence manifestée aussi bien par le FMI que par l’Administration américaine, le gouvernement espère bien obtenir une aide de 5 milliards de dollars en dépôts auprès de la BDL, en sus de dons et de crédits à des conditions avantageuses. Mais le gros du travail reste à faire au cours des prochains mois afin que le FMI puisse s’engager plus nettement aux côtés du Liban. Les responsables ne cachent pas à cet égard que la tâche sera ardue et que les difficultés sont nombreuses. Le ministre des Finances, Fouad Siniora, lance toutefois un message d’espoir sur ce plan en affirmant qu’une éclaircie pointe malgré tout à l’horizon et que tous les Libanais se doivent d’œuvrer afin que le pays profite de cette éclaircie pour parvenir au beau fixe. Michel TOUMA
Le Premier ministre, Rafic Hariri, s’est déclaré particulièrement satisfait du bilan des entretiens intensifs qu’il a eus en début de semaine à Washington avec les hauts responsables de l’Administration américaine, du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale. Dans son avion privé qui le ramenait à Beyrouth, dans la nuit de mardi à mercredi, en compagnie...