Bkerké - Le Conseil des prélats déplore la vente des industries à des non-Libanais Les évêques maronites dénoncent l’« inconsistance de la démocratie au Liban »(photo)

Réuni hier à Bkerké sous la présidence du patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, le Conseil des évêques maronites a publié un communiqué portant essentiellement sur la récente décision du Conseil constitutionnel et sur la crise économique que traverse le pays. Les évêques maronites « déplorent le climat de tension qui règne entre les différentes tranches de la population, ainsi que les attaques verbales insultantes qui dénotent du niveau atteint par ceux qui ont mission de gérer les affaires publiques. Tout ceci nuit à la bonne réputation du Liban aussi bien qu’à ses intérêts nationaux et économiques ». Ils ont ainsi appelé «toutes les parties à utiliser le langage de la raison et à se montrer responsables». « La situation engendrée par l’élection partielle du Metn, ainsi que les tiraillements et les controverses qu’elle a suscités, sont un indice probant de l’inconsistance du système démocratique au Liban. Ce système enseigne que celui qui espère la victoire doit également s’attendre à la défaite, même s’il fait partie de l’autorité au pouvoir. En conséquence, il ne doit pas recourir à des moyens détournés pour s’assurer une victoire perpétuelle, même aux dépens de la volonté populaire qui doit toujours avoir le dernier mot », poursuit le communiqué. Le Conseil des prélats regrette « l’absence de sentiments humains dans la lutte politique en cours, où le seul souci des responsables est de s’assurer la victoire au moment où des familles ont perdu leur gagne-pain et souffrent de la faim ». Sur le plan social, le conseil déplore « la vente d’établissements industriels à des non-Libanais qui s’empressent de licencier la main-d’œuvre locale pour la remplacer par des travailleurs asiatiques, faisant fi des droits des ouvriers libanais ». En outre, les prélats ont adressé leurs vœux de succès à Mgr Mansour Hobeika, nouvel évêque de Zahlé, et se sont félicités de l’accueil multiconfessionnel réservé aux reliques de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Pour les prélats, il s’agit là d’une réaction très significative, car « les hommes qui ont perdu tout espoir sur terre se tournent toujours vers le ciel ».