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Actualités - REPORTAGE

I - RECHERCHE SCIENTIFIQUE - Pollution, planification inexistante, utilisation de produits toxiques Rapport sur l’état de l’environnement au Liban: une mine d’analyses et de chiffres

L’environnement en chiffres et en analyses, c’est ce que met à la disposition du lecteur le Rapport sur l’environnement au Liban 2001. Se basant sur les chiffres les plus récents et les plus crédibles possible récoltés auprès de toutes les sources disponibles, les équipes du bureau de consultant Ecodit et de l’Observatoire libanais pour l’environnement et le développement (LEDO), qui travaille au sein du ministère de l’Environnement, ont planché sur les différents problèmes écologiques rencontrés au Liban pour en offrir une vision objective et exacte. Si bien que le document, que l’on peut trouver au ministère de l’Environnement (il n’est malheureusement pas disponible sur le marché), est devenu une référence en la matière. Ce rapport n’est pas le premier rédigé au Liban. Trois autres versions avaient paru antérieurement, l’une en 1990, la seconde en 1991 et la troisième en 1995, cette dernière préparée par le ministère de l’Environnement avec un financement de la Banque mondiale et du programme Metap. Les deux premiers rapports faisaient un état des lieux mais étaient pauvres en chiffres. Celui de 1995 fait une description extensive de la situation au Liban et évoque longuement les effets dévastateurs de la guerre. Le rapport de 2001, outre le fait qu’il est nettement plus récent que les autres (la situation a beaucoup évolué depuis 1995), a l’avantage d’être concis, de ne pas se perdre en longues dissertations, mais d’offrir au lecteur le maximum d’informations et de chiffres. Le document a une structure double : il décrit l’état actuel des différentes composantes de l’environnement (eau, air, biodiversité, sol) et les relie aux diverses activités économiques (démographie, agriculture, industrie, construction, transport, tourisme, loisirs et énergie), tout en faisant le bilan de l’impact des secondes sur les premières. En d’autres termes, pour chacun des secteurs économiques, le rapport accorde un chapitre où l’effet de pollution sur les éléments naturels est analysé. Ensuite, pour chacun de ces éléments (eau, air, sol...) un chapitre est également consacré dans l’objectif de donner une vue générale des divers problèmes liés aux sources de pollution. En ce qui concerne la question-clé des déchets, elle est abordée au fil des chapitres sur les activités économiques. Pour chaque chapitre consacré aux secteurs économiques, les rédacteurs du rapport ont adopté un même plan : description de l’état du secteur, pressions qu’il exerce sur l’environnement, mesures politiques et administratives passées ou à venir. En revanche, les chapitres consacrés aux milieux naturels s’ouvrent sur un état des lieux général, suivi d’une description de l’impact économique de la dégradation des ressources, puis des mesures politiques et administratives. Le rapport est facile à consulter, écrit dans une langue limpide (anglais ou arabe) qui facilite la compréhension des questions environnementales relativement compliquées. Il est parcouru de tableaux qui schématisent les informations, ainsi que de nombreux encadrés qui mettent en valeur certains sujets. Le rapport est également disponible sur CDRom. Dans un premier temps, nous vous proposons de survoler les chapitres concernant les différents secteurs économiques dont nous retiendrons les principales informations ainsi que les chiffres les plus évocateurs et qui sont toujours de mise. Il faut préciser cependant que les changements survenus dans l’année 2002, comme l’application de la loi sur la lutte pour la pollution de l’air ou la fermeture des carrières ne trouvent naturellement pas d’écho dans ce rapport antérieur à ces mesures. Nous occulterons donc les parties les concernant. S.B. Environ 4000 tonnes de déchets produits par jour En l’absence de statistiques exactes, le Rapport sur l’état de l’environnement se base sur une estimation de la population libanaise qui tourne autour de 4,3 millions d’habitants. Ce chiffre est dérivé d’une autre estimation officielle, celle de l’Administration centrale de la statistique qui, en 1997, a estimé le nombre d’habitants à 4 millions. Le principal problème résultant de la croissance démographique est la production accrue de déchets et d’eaux usées. Le volume d’ordures ménagères produit au Liban est impressionnant, sachant qu’aucune mesure vraiment sérieuse de traitement n’a encore été mise en place : 1,44 million de tonnes de déchets domestiques par an, soit environ 3940 tonnes par jour. Agriculture : utilisation massive de pesticides et pressions sur les ressources hydrauliques L’impact des pratiques agricoles sur l’environnement s’avère assez inquiétant, surtout que le contrôle exercé par les autorités compétentes sur les agriculteurs au Liban laisse encore à désirer. Le Rapport sur l’environnement évoque les chiffres de 1999, selon lesquels la superficie de terres cultivées est de 248 000 hectares dont 42% sont irrigués et 2% sous serres. Or les agriculteurs au Liban utilisent sans retenue les produits chimiques, notamment les pesticides et les engrais. Le Liban a importé 1530 tonnes de pesticides et 32 000 tonnes d’engrais en 1999. Il y a quelques années, les pesticides utilisés étaient souvent systémiques (ils demeurent dans le fruit, même après le lavage et le passage du temps). Aujourd’hui, la qualité de produits importés est supérieure, mais la pollution du sol causée par les résidus de pesticides dangereux ne sera pas réglée avant de nombreuses années (20 ans pour certains produits). Comme la surface irriguée est de plus en plus importante, il en résulte que la pression sur les ressources hydrauliques est en hausse continue. L’utilisation massive de l’eau souterraine pompée à partir de puits conduit à un accroissement de la salinité du sol (due à l’infiltration d’eau de mer). Par ailleurs, l’abandon de terres agricoles traditionnelles disposées en terrasses augmente les risques d’érosion. En ce qui concerne l’élevage, les pâturages de troupeaux de chèvres et de moutons sont souvent désignés comme une source majeure de déforestation parce qu’ils freinent la régénération des forêts. Selon le rapport, 800000 chèvres et moutons sont libres de brouter sur une superficie qui représente 40% du territoire libanais. Cette situation n’a pas que des désavantages : les pâturages permettent un élagage naturel des forêts et une réduction du nombre d’incendies. Toutefois, il serait utile de préciser que les troupeaux traditionnels ont tendance à laisser la place à des techniques d’élevage plus sédentaires et modernes, avec des animaux dont 80% du régime alimentaire est formé de suppléments nutritifs. D’autre part, les fermes produisent des quantités de déchets animaux qui ont une valeur économique certaine, pouvant être vendus jusqu’à 60 à 80 dollars la tonne. Le rapport constate par ailleurs que les efforts officiels en vue d’une rationalisation de l’utilisation des ressources hydrauliques et des pesticides sont demeurés localisés et insuffisants. Il fait une énumération des principaux programmes pour le développement de l’agriculture dans ce sens, tout en évoquant l’interdiction de 110 pesticides dangereux et le programme d’alternatives au méthyle bromide (un gaz utilisé pour la purification de la terre mais qui s’est avéré nuisible à la couche d’ozone). En conclusion, le rapport indique que le secteur agricole est en pleine transition, notamment au Liban-Sud où les besoins en eau devront atteindre 45 millions de mètres cubes pour l’irrigation de 4250 hectares, sans compter 14 millions de mètres cubes pour l’usage domestique. Le chapitre se termine par des arguments étayant l’importance d’une amélioration de la gestion des ressources hydrauliques (ce qui n’a pas encore été réalisé), de la promotion de l’agriculture bio (certaines initiatives privées et localisées ont été recensées) et de la protection de l’agriculture côtière. Énergie : des développements significatifs dans les prochaines années Le stockage, la production et la distribution d’énergie exerce des pressions sur l’environnement. Les produits pétroliers, le charbon de bois et les combustibles représentent 97% des sources d’énergie disponibles au Liban. La combustion de ces énergies dégage des polluants dans l’air. D’autre part, les fuites dans les dépôts de stockage sont une source majeure de pollution du sol et de l’eau souterraine. Il existe plus de 1600 stations d’essence au Liban, 63% d’entre elles au Mont-Liban et au Liban-Nord. Chacune a au moins deux espaces de stockage dont beaucoup sont en mauvais état, avec des possibilités de fuites. Le ministère de l’Environnement a mis au point des critères respectueux de l’environnement pour la construction et l’architecture des stations d’essence. Aux risques de pollution, le rapport ajoute les fuites accidentelles des pétroliers ou dans les pipelines. Les fuites routinières sont une menace pour la vie marine. Un plan d’action a été préparé par le Centre national de sciences marines, en collaboration avec le Pnue. Mais le Liban ne possède toujours pas d’équipements spécialisés pour faire face à ce genre de situations. Le rapport ne fait naturellement pas mention de l’éradication du mazout pour certaines catégories de véhicules et de l’interdiction de l’essence avec plomb qui sont intervenues ultérieurement à sa publication. Mais il mentionne les différentes mesures que comptaient prendre le gouvernement à l’époque. Le rapport cite deux développement qui seraient susceptibles d’affecter significativement le secteur des transports dans les prochaines années : la substitution du gaz naturel au mazout dans les stations électriques de Beddawi et de Zahrani, et la privatisation du secteur, production et distribution. Il met l’accent sur l’utilisation limitée de sources d’énergie alternatives, comme le solaire par exemple. Industrie : importante production de déchets, un problème en suspens Le secteur industriel a connu une expansion certaine depuis la fin des conflits. Mais les zones industrielles ne sont pas encore bien définies, et la classification existante n’est pas respectée. Ce secteur, qui souffre de la crise économique et de réformes non réussies, émet des déchets liquides, solides ou sous forme d’émissions toxiques dans l’air. La plupart de ces déchets, souligne le rapport, ne sont traités d’aucune façon avant d’être lâchés dans la nature. En 1999, les chiffres du ministère de l’Industrie indiquaient l’existence de 22 026 établissements au Liban, dont la moitié est localisée au Mont-Liban, et 17,5% au Liban-Nord. Cependant, les chiffres de l’Administration centrale de la statistique font état, eux, de l’existence de 29282 établissements dans les années 1996-1997. Environ 89% des industries au Liban appartiennent à huit branches seulement : produits alimentaires (20%), produits métalliques (16%), produits minéraux non métalliques (12%), meubles (11%), textile (10%), ébénisterie (10%), cuir (6%), tissus (4%). Jusqu’en mai 2000, la classification des établissements industriels (régie par le même décret que pour les autres types d’établissements) ne reposait sur aucun critère environnemental. En avril 2001, le décret n°5243 a réformé ce système de classification pour le seul cas des industries, introduisant des critères environnementaux comme la définition de l’impact sur les ressources naturelles. Mais la mise en application de ce décret n’a pas encore été réalisée. Elle se heurte à des obstacles, notamment le fait que les standards d’obtention de permis de construction et d’exploitation n’ont pas encore été définis par décret. La plupart des usines au Liban ne sont pas situées dans les zones industrielles, et beaucoup de petites industries comme les garages pour voitures par exemple se trouvent dans des zones résidentielles. Pour ce qui est de la consommation d’eau par le secteur industriel, il est pratiquement impossible d’en mesurer l’ampleur puisque la plupart des industries ont des puits privés et utilisent librement cette ressource. Le rapport précise qu’aucun chiffre n’est disponible sur les émissions de gaz par type d’industrie, et par conséquent sur leur contribution à la pollution de l’air. La nature des polluants, par contre, est multiple : monoxyde de carbone, dioxyde de carbone, méthane, oxyde de soufre... Le total d’émissions se répartit comme suit, 8,313 kilotonnes de dioxyde de carbone, 17,1 kilotonnes d’oxyde de nitrate, 1,8 kilotonne de monoxyde de carbone, 73,1 kilotonnes de dioxyde de soufre... Il faut préciser qu’un programme d’éradication de l’utilisation des gaz nuisibles à la couche d’ozone a été instauré au ministère de l’Environnement, en collaboration avec le Pnud. Les déchets solides n’ont pas, non plus, fait l’objet d’études précises au Liban, mais le volume estimé de ces déchets est de 188850 tonnes annuellement. Quant aux eaux usées industrielles, leur volume est estimé à 44000 mètres cubes par jour, donc 21% du volume total des eaux usées du pays. Certes, la lutte contre la pollution résultant du secteur industriel a nécessité des efforts de la part du gouvernement et du ministère de l’Environnement pour la mise en place de standards, de mesures d’encouragement financières, etc. Le Liban a ratifié de nombreuses conventions internationales ayant un lien avec la production industrielle. Par ailleurs, le programme Spasi pour la définition d’un nouveau système de standards a été créé au ministère de l’Environnement sous une gestion du Pnud et a été favorablement accueilli par les industriels. Un guide des nouveaux standards a déjà été distribué. En conclusion de ce chapitre, les rédacteurs du rapport rappellent que dans un contexte d’ouverture des marchés mondiaux, les industriels n’auront d’autre choix que de s’aligner aux standards internationaux s’ils espèrent écouler leur marchandise dans des marchés d’exportation de plus en plus exigeants. Transport : un impact à tous les niveaux Le secteur du transport est traditionnellement montré du doigt comme étant l’un des principaux responsables de la pollution atmosphérique. Le chapitre très fourni qui lui est consacré dans le rapport montre que l’impact de ce secteur est considérable et touche toutes les ressources naturelles, qu’il s’agisse du transport terrestre, maritime ou aérien. La plupart des infrastructures de transport (notamment les routes et les ports) ont été construites sans aucun respect pour la protection du paysage ou des ressources naturelles. Les véhicules, les navires et les avions qui utilisent ces infrastructures dégagent des polluants nocifs pour l’eau, le sol, l’air et la mer. Le secteur des transports est responsable de 94% des émissions totales de monoxyde de carbone, de 40% des émissions de dioxyde de carbone. Le rapport rappelle que le parc automobile du Liban est relativement vieux, avec des véhicules dont 84% datent de 1990 ou sont antérieurs à cette année, dont 12% de plus de 25 ans. Par ailleurs, 70 à 75% des véhicules sont des voitures individuelles. Ce facteur, ajouté à la désorganisation du système de transport public, ne peut qu’aggraver l’état du trafic. Autre conséquence : les constructions qui poussent comme des champignons près des routes construites, notamment celles qui sont supposées être des voies rapides, causant des embouteillages, des accidents graves, du bruit et un surplus de pollution atmosphérique. Le rapport évoque les nuisances sonores causées par le trafic, précisant que le taux d’intensité des bruits auxquels sont exposés les habitants est de 74,8 dB, ce qui est considérable. Parmi les problèmes écologiques qui résultent des transports figurent les déchets dangereux comme les restes d’huile de vidange et les pneus usés. Le parc automobile consomme environ 28000 tonnes d’huile par an, et produit 21000 tonnes d’huile usée par an. Il est estimé que plus de 22% de cette quantité de déchets est jetée directement dans la nature par des propriétaires de véhicules qui se chargent de faire leurs vidanges seuls, sans avoir recours à une institution spécialisée. Environ 58% des déchets d’huile de vidange sont collectés et réutilisés, notamment en tant que suppléments d’énergie, selon des chiffres du ministère de l’Environnement. Aucune précision sur le reste. Pour ce qui est des pneus usés, le Liban en produit 1 875 000 chaque année. Ils sont généralement jetés dans les ravins ou dans la mer. Dans le Grand Beyrouth, la compagnie responsable de la collecte de déchets procède au découpage des pneus en petits morceaux et en jette les restes dans la décharge de produits inertes à Bsalim. Il existe deux établissements qui se chargent des batteries de voitures usées, les vidant de leur plomb pour réutiliser cette matière. Seuls 10% des batteries font l’objet d’opérations douteuses et non contrôlées. Cependant, il n’existe aucune information sur le sort de l’acide contenu dans les batteries. Par ailleurs, aucune structure efficace n’a été prévue par l’État pour accueillir les véhicules qui ne sont plus en état de marche. Tout en notant que les efforts des autorités en matière d’organisation du trafic sont restés insuffisants et dispersés, le rapport rappelle les investissements du gouvernement dans les projets d’infrastructure entre 1992 et 2000, et qui consistent en 141 contrats d’une valeur d’environ 565 millions de dollars. La conclusion du rapport sur cette question est que la réhabilitation du réseau routier ne suffit pas, il faut que le secteur de transport public soit amélioré et que les lois de lutte contre la pollution soient appliquées avec fermeté. Construction : le manque de planification sur 90% du territoire fait des ravages La construction exerce des pressions sur les ressources naturelles à tous les stades du processus : extraction de matières premières dans les carrières, transport par camions sur de longues distances, pollution atmosphérique et auditive à laquelle sont exposés les ouvriers sur le chantier et les voisins, déforestation, consommation d’eau et d’énergie par les résidents du bâtiment après sa construction, consommation d’énergie et dégagement de dioxyde de carbone et de radon par le bâtiment lui-même. Enfin, lors de la destruction de l’édifice, les remblais constituent des déchets inertes mais considérables. Actuellement, ils sont jetés à la décharge de Bsalim, mais les auteurs du rapport suggèrent l’utilisation des anciennes carrières pour se débarrasser de ce genre de débris. La désorganisation du secteur et le manque de planification urbaine ont été évoqués à plusieurs reprises dans le rapport comme des facteurs essentiels de la dégradation écologique due à la construction. Seulement 10% de la surface du Liban est soumise à un plan d’urbanisation. Toutefois, la Direction générale de l’urbanisme (DGU) a fait récemment l’objet d’une réorganisation, notamment en ce qui concerne la nature de ses relations avec les municipalités. En 1996, le nombre de bâtiments au Liban, tous types confondus, était de 518 858. Les édifices se répartissent en immeubles résidentiels, non résidentiels, mixtes et autres. Les grandes vagues de construction ont eu lieu avant la guerre, dans la première moitié des années 70, et juste après, dans la première moitié des années 90. En moyenne, la surface couverte par les permis de construction est d’environ 10 millions de mètres carrés par an. Par ailleurs, le rapport évoque la nuisance des carrières (qui, depuis, ont toutes été fermées, si l’on doit en croire les informations des autorités), ainsi que les perspectives de développements urbains sur le littoral, un risque majeur pour la vie marine entre autres. En conclusion de ce chapitre, le rapport met l’accent sur la ruée vers de nouvelles constructions au Liban-Sud et les risques de dégradation écologique qui peuvent s’ensuivre au cas où le phénomène serait anarchique. Tourisme et loisirs : nécessité d’un développement respectueux de l’écologie Le développement du tourisme est invariablement lié à la protection de l’environnement. Le tourisme au Liban était traditionnellement concentré dans les villes, mais les activités dans la nature prennent de plus en plus d’ampleur, comme le constatent les auteurs du rapport. Toutefois, un secteur touristique mal géré peut avoir un impact désastreux sur les ressources naturelles, du fait que les touristes se concentrent en certains endroits et à des périodes bien déterminées de l’année. L’impact environnemental du tourisme est lié principalement aux transports, aux infrastructures, aux activités organisées, plus particulièrement les sports mécaniques. Le rapport évoque notamment les développements touristiques sur le littoral dont la vaste majorité est illégale et constitue une violation du domaine maritime. L’impact de ces constructions, érigées sans étude préalable sur la faune marine, peut être considérable. De même, la construction de nouvelles stations de ski a parfois suscité une opposition importante des habitants locaux, notamment le projet prévu dans la montagne de Kneissé. Certains sports dangereux, parce que totalement incontrôlés au Liban, comme les jet-skis et les ski-doo, ont été cités dans le rapport pour leur impact négatif sur l’environnement (pollution de l’air, risques pour la faune, nuisances sonores) et pour le risque qu’ils font encourir aux baigneurs et aux promeneurs en montagne. Enfin, les rédacteurs du rapport ne peuvent que constater que ni la protection de l’environnement ni le développement du tourisme n’ont représenté des priorités au gouvernement durant les dix années qui ont suivi la guerre. Le budget qui a été alloué à ce secteur ne dépasse pas 2,5% du budget national en moyenne. Mais le rapport insiste sur un point : tout développement durable du tourisme doit se faire dans le respect de l’environnement et dans le cadre d’un meilleur système de contrôle et de règlement des violations, notamment celles faites au littoral.
L’environnement en chiffres et en analyses, c’est ce que met à la disposition du lecteur le Rapport sur l’environnement au Liban 2001. Se basant sur les chiffres les plus récents et les plus crédibles possible récoltés auprès de toutes les sources disponibles, les équipes du bureau de consultant Ecodit et de l’Observatoire libanais pour l’environnement et le...