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Actualités - CHRONOLOGIE

Droits de l’homme - Le ministre syrien de l’Intérieur serait « parti d’urgence pour Deir el-Zor » Les parents des détenus refoulés à Masnaa(photo)

Les parents et proches des détenus libanais en Syrie, qui devaient rencontrer samedi à Damas le ministre syrien de l’Intérieur, Ali Hammoud, pour obtenir des réponses sur le sort de 174 Libanais qui seraient prisonniers dans les geôles syriennes, ont été empêchés, à la frontière, d’entrer en territoire syrien. Après avoir octroyé rapidement aux parents une autorisation pour entrer en Syrie, les autorités syriennes se sont rétractées et la délégation a été priée de regagner le Liban, sous prétexte « que le ministre est en déplacement à Deir el-Zor ». Les parents avaient déjà rencontré M. Hammoud le 22 juillet dernier à Damas, à qui ils avaient remis la liste des 174 personnes qui seraient encore en Syrie. Le ministre syrien s’était engagé à leur remettre une réponse dans les trois mois suivant leur entrevue. Trois mois durant lesquels les parents ont attendu, mais en vain. Le délai étant écoulé, la présidente du comité des parents des détenus libanais en Syrie, Mme Sonia Eid, dont le fils, Jihad, fait partie du lot des militaires capturés le 13 octobre 1990, a appelé jeudi le ministère syrien de l’Intérieur pour demander un rendez-vous. Lequel aurait, selon elle, été fixé par le ministre pour samedi. Samedi matin, à 8h, quarante-huit proches de détenus – en grande majorité des mères – se sont rassemblés devant l’hôtel Baabda Plaza et sont montés à bord d’un bus, en direction de Dahr el-Beïdar. Les parents ont été escortés jusqu’à la frontière libanaise, à Masnaa, par une jeep des Forces de sécurité intérieure (FSI). Le porte-parole de Solide (Soutien aux Libanais détenus et exilés), Ghazi Aad, a également suivi le bus jusqu’à Masnaa, dans une voiture. À la frontière syrienne, selon la version rapportée par les parents, la délégation n’a eu aucun problème à accomplir les formalités nécessaires lui permettant d’entrer en territoire syrien, malgré la longue file des automobilistes qui attendent, eux aussi, de terminer leurs formalités. Ayant obtenu la signature de l’officier responsable, le groupe est autorisé à remonter dans le bus pour aller à son rendez-vous avec le ministre syrien de l’Intérieur. C’est à ce moment précis que se produit quelque chose de surprenant. Un officier, d’un grade inférieur à celui de son collègue qui avait délivré le permis aux parents quelques minutes plus tôt, interpelle les membres de la délégation et leur demande de patienter quelques instants. Le permis est retiré aux parents et la signature de l’officier effacée avec du Tipex. On les prie soudain de rentrer chez eux, au Liban. Déconcertés, les parents cherchent à comprendre. « Le ministre n’est pas là. Il a été en mission urgente à Deir el-Zor », leur répond-on. « Nous sommes prêts à l’attendre », affirment les parents. « Inutile. Sa mission pourrait durer un mois », leur fait-on valoir. « Mais nous avons rendez-vous. N’y a-t-il personne du ministère que nous pourrions rencontrer ? » demandent les proches. « Non, l’ensemble du ministère a été avec le ministre à Deir el-Zor. Rentrez chez vous et prenez un autre rendez-vous », leur dit-on enfin. Repoussés à la frontière syrienne, les parents sont retournés bredouilles à leur point de départ, où les attendaient les journalistes. Fatigués de faire des allers-retours pour rien, tantôt auprès des autorités libanaises, tantôt à Damas. Et mortifiés de voir toutes les portes, l’une après l’autre, se fermer devant eux. Les parents et M. Ghazi Aad ont demandé à l’Ordre des avocats de prendre position et d’assumer ses responsabilités en réclamant immédiatement les résultats de l’enquête promis par le ministre syrien. Ils ont également dénoncé la politique du déni pratiquée par les autorités syriennes et libanaises, s’agissant des détenus libanais en Syrie. M. Aad a affirmé qu’un des noms figurant sur la liste des 174 personnes était celui de Mohammed Yehia el-Balchi. Lequel aurait été relaxé en secret il y a deux mois par les autorités syriennes. Une preuve de plus, pour les parents des détenus, qu’il existe encore des prisonniers libanais en Syrie, contrairement à ce que plaisent à répéter les autorités syriennes. Michel HAJJI GEORGIOU
Les parents et proches des détenus libanais en Syrie, qui devaient rencontrer samedi à Damas le ministre syrien de l’Intérieur, Ali Hammoud, pour obtenir des réponses sur le sort de 174 Libanais qui seraient prisonniers dans les geôles syriennes, ont été empêchés, à la frontière, d’entrer en territoire syrien. Après avoir octroyé rapidement aux parents une autorisation...